1Les travaux de décaissement réalisés lors de la construction d’un ouvrage d’art à la hauteur de la RN 184, ont permis la mise au jour de coupes géologiques quaternaires. La stratigraphie complexe, de plus de 12 m d’épaisseur, recouvre les deux derniers stades glaciaires et le dernier interglaciaire.

2La colonne stratigraphique du site comprend, au-dessus des sables et grès tertiaires de Beauchamp qui forment le substrat local, un premier ensemble rattachable au Saalien et constitué d’une alternance de lits centimétriques de sables ruisselés et de niveaux argile-limoneux, d’un limon sableux orange pédogénisé, d’un lœss lité carbonaté et d’un limon à doublets. Sur ce limon se développe un horizon Bt de sol brun lessivé tronqué, attribuable à l’interglaciaire éémien. On observe ensuite un ensemble complexe de sols gris-forestier (rattachables au Weichsélien ancien) repris par une phase de ravinement (au Pléniglaciaire inférieur) et un second ensemble limoneux, parfois assez sableux, dans lequel sont intercalés un horizon brunifié et un gley, datant sans doute du début du Pléniglaciaire moyen, cette séquence limoneuse supérieure semblant se dédoubler.

3Deux éclats lithiques du Paléolithique moyen ont été retrouvés en place sur la coupe, respectivement au sommet du sol éémien et du limon sableux orange du Saalien. Une première phase d’études a permis de relever les coupes de la partie saalienne de la coupe, menacée de remblaiement, et d’assurer la sauvegarde de l’information par une série de prélèvements, effectués grâce à l’intervention de plusieurs spécialistes – P. Antoine, géologue, (CNRS, Amiens) ; A. Gauthier, palynologue (IPH, Paris) ; V. Krier, géologue (Afan) ; N. Limondin, malacologue (Afan) ; P. Raymond, dessinateur (SDAVO). Une seconde phase de travail sur le terrain permettra de terminer les relevés de cette coupe, qui est appelée à devenir une coupe de référence de valeur régionale, et de diagnostiquer le potentiel paléolithique de celle-ci.

4Outre son intérêt géologique exceptionnel, qui la place aux niveaux des coupes de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (Normandie) et d’Achenheim (Alsace), l’étude de la coupe de Villiers-Adam Le Chamesson a mis en évidence un certain nombre d’horizons repères qui, dans l’optique de l’opération, permettront de rechercher et de dater d’éventuels gisements paléolithiques, en les recalant dans le contexte chronostratigraphique ainsi défini.