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AccueilRégionsÎle-de-France199475 – ParisParis (3e) – Hôtel Saint-Aignan

1994
75 – Paris

Paris (3e) – Hôtel Saint-Aignan

Sauvetage urgent (1994)
Responsable d’opération : Pierre-Jean Trombetta

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Ministère de la Culture

Texte intégral

1L’aménagement de l’Hôtel Saint-Aignan (sis au 71 de la rue du Temple dans le IIIe arr.) en musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme a conduit le service régional de l’archéologie d’Ile-de-France à mettre en place une fouille préventive qui s’est déroulée de juin à décembre 1994.

2Plusieurs secteurs étaient menacés mais l’urgence s’est focalisée sur 500 m2 dans la cour d’honneur où sera construit en sous-sol un auditorium. Quant aux autres secteurs, ils feront l’objet d’interventions ultérieures.

Fig. 1 – Vue générale de la cour d’honneur

Fig. 1 – Vue générale de la cour d’honneur

Cliché : C. Valsecchi.

3Les premiers résultats permettent de reconstituer l’histoire de l’urbanisation de ce secteur parisien situé en bordure du Marais, au pied du rempart de Philippe Auguste et à proximité immédiate de la Porte du Temple. Différentes phases ont pu être reconnues pour lesquelles on distingue du plus récent au plus ancien :

  • Une occupation dite « commerciale » des lieux (après 1808) avec une bijouterie et un atelier de bronzier caractérisé par un dépotoir de fabrique de « colifichets » (croix du mérite, crucifix…) et des enseignes peintes sur les murs intérieurs de l’Hôtel Saint-Aignan.
  • L’Hôtel Saint-Aignan lui-même, bâtiment actuel, dont la construction par l’architecte Le Muet pour le comte d’Avaux peut être située entre 1644 et 1647. Les niveaux archéologiques sont constitués d’importantes strates de démolition et de remblaiement. Ce bâtiment est le premier à revenir à une orientation suivant strictement celle du rempart de Philippe Auguste. Les éléments antérieurs sont quant à eux perpendiculaires à la rue du Temple, c’est-à-dire légèrement obliques par rapport au rempart.
  • Un bâtiment fin xvie-début xviie s. De cet important ensemble de constructions ne subsistent qu’une cave comblée et un alignement de supports de colonnes.
  • Un îlot du xvie s. L’ensemble du secteur est occupé par différents aménagements réinstallés dans les constructions précédentes. Différents éléments ont été fouillés : un escalier à vis accédant à une cave, des latrines, des installations artisanales (bassins de décantations).
  • Une grande habitation également du xvie s. L’importance des fondations et les textes montrent sans ambiguïté qu’il s’agit d’un édifice de plusieurs étages. La latrine de cette habitation a été fouillée ainsi qu’un grand dépotoir rectangulaire.
  • Précédant directement cette grande maison, une autre construction que l’on peut dater du xive s. subsiste sous la forme d’un mur soigneusement appareillé. Les indices permettant de préciser la nature de cette structure sont minces, sans doute s’agit-il, vu la faiblesse des fondations, d’un mur de jardin.
  • Une autre occupation xive s. est marquée par deux fosses dont une avait ses parois consolidées par un coffrage de bois.
  • Des niveaux d’occupations fin xiiie-début xive s. Ils n’ont souvent été reconnus que sur de faibles surfaces (6 à 10 m2) sous la forme de lits successifs de charbons de bois ; ils sont cependant très difficilement interprétables.
  • Le rempart de Philippe Auguste. Son tracé n’est marqué que par quelques vestiges insérés dans les substructions des bâtiments environnant l’hôtel. Aucun niveau archéologique ou trace d’occupation correspondant à cette époque ne sont visibles dans l’emprise de la fouille. Il semble que ce secteur soit un espace vide, non cultivé et peu fréquenté.
  • Les terrains sous-jacents. Les terrains sur lesquels s’implantent les constructions médiévales sont des limons alluvionnaires ; leurs surfaces présentent un aspect de terrain cultivé ne contenant que des fragments de céramique médiévales (xiiie-xive s.).
  • Une occupation du haut Moyen Âge. Ces derniers niveaux de limons, avant de rencontrer les alluvions anciennes enferment quelques tessons datés du haut Moyen Âge. Les indices de cette période (fragments de céramique) existent dans toute la stratigraphie du site. Rien ne permet de dire s’il s’agit d’une réelle occupation, d’une présence proche ou d’une fréquentation épisodique.
  • Un fossé creusé dans les alluvions anciennes. D’orientation différente du parcellaire précédemment cité un fossé large de 0,60 m et profond de 0,40 m a été reconnu sur une longueur de 6 m environ. Au vu de la pauvreté du matériel archéologique mis au jour lors de la fouille de cette structure il serait hasardeux d’avancer la moindre date ; elle peut aussi bien être de la période gallo-romaine (quelques tessons ont été découverts sur l’ensemble du site) que du haut Moyen Âge.

4Si l’Hôtel Saint-Aignan est construit sur la plaine alluviale inondable dite le Marais ; la stratification du site ne présente aucune trace d’inondation ou de milieu marécageux. Les altitudes prises sur la fouille montrent que l’emprise de l’opération se situe juste en limite des courbes marquant les plus hautes eaux.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Vue générale de la cour d’honneur
Crédits Cliché : C. Valsecchi.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/170978/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 408k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Pierre-Jean Trombetta, « Paris (3e) – Hôtel Saint-Aignan » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/170978

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Auteur

Pierre-Jean Trombetta

Sous-direction de l’archéologie

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Responsable d’opération

Pierre-Jean Trombetta

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Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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