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Année de l'opération :
1994Sujets :
nécropole, habitat, bâtiment militaire, fossé défensif, voirie, voie, rue, parure, monnaie, terre cuiteChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, époque médiévale, Haut Moyen ÂgeNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Afan
Texte intégral
1Le sauvetage programmé du site de la place Baudoyer, entre la rue de Rivoli au nord et la rue François Miron au sud, s’est poursuivi durant les mois de janvier et février 1994. L’intervention, initialement prévue sur la partie centrale de la place, s’est étendue jusqu’à la moitié de la rue François Miron. Compte tenu des impératifs de sauvetage, l’essentiel des efforts a porté sur les vestiges de la nécropole Saint-Gervais et sur l’occupation du haut Moyen Âge.
2Si Paris connaît au ive s. de grands bouleversements sur son centre de gravité situé alors sur la rive gauche de la Seine, l’histoire et le développement de la rive droite au haut Moyen Âge restent mal connus. Les fouilles récentes ont révélé la présence de constructions, de parcellaires, de sarcophages du haut Moyen Âge et d’un cimetière du xiiie s.
Fig. 1 – Sépultures en pleine terre et sarcophages d’époque mérovingienne

Endommagés après l’abandon de la nécropole par les trous de poteau d’un habitat d’époque carolingienne.
Cliché : J.-L. Godard (Commission du Vieux Paris).
3Ces précieuses données nous renseignent sur l’occupation, la chronologie et l’organisation de l’espace de la nécropole Saint-Gervais (ve-viiie s.) ; qui a livré un mobilier funéraire important, boucles, plaques et contre-plaques de ceinture, des agrafes à doubles crochets ainsi qu’une jarretière de bronze. On a pu étudier la séquence stratigraphique de l’habitat du Paris mérovingien et carolingien, qui continue de se développer près du fleuve, sur le monceau Saint-Gervais, ce qui nous fait mieux connaître le passé historique de la partie droite de la ville.
4Les niveaux médiévaux se caractérisent par la présence de deux ou trois couches, dont une de terre noire qui est présente partout sur le site et dans laquelle se trouvent la plupart des vestiges archéologiques. Plusieurs structures d’habitat ont été mises en évidence, avec différentes phases d’occupation, malheureusement endommagées par les caves du xvie s., les canalisations du réseau urbain, l’égout, construit au xixe s. et les importants terrassements haussmanniens.
5Sur un espace d’environ 20 m de long par 15 m de large maximum, entre les caves modernes et la rue de Rivoli limite de fouille, les différentes phases d’occupation (viie-xiiie s.) sont matérialisées par l’existence de trous de poteau, de solins en pierre probablement pour supporter des structures de bois (maison ou cabane) et de nombreuses fosses dépotoirs. Le mobilier céramique retrouvé dans ces premières strates est datable des vie-ixe s. ; des fragments de creusets, dont un à pâte verdâtre vitrifiée, ont été recueillis dans une des fosses. Une quantité non négligeable de tuiles et briques gallo-romaines et médiévales à pâte sableuse, ont été trouvées dans le même contexte, ainsi que des briques décorées et des modillons. Ces terres cuites peuvent provenir de l’église Saint-Gervais, ou pourquoi pas d’un édifice civil tout proche.
6Un fossé défensif ? Orienté nord-est – sud-ouest où d’énormes trous de poteau ont été excavés, nous pouvons être en présence de l’enceinte primitive de la rive droite, qui selon certains auteurs, a été construite en bois ; la trace d’un poteau de bois a été conservé sur 20 cm, le bois pulvérulent a été prélevé en petits morceaux.
7Deux autres sols d’habitat situés chaque fois aux limites de la fouille, malheureusement aussi tronqués par les bords des trottoirs, ont livré du matériel céramique datant des ixe-xiie s. ; deux monnaies en argent dans chaque partie ont été trouvées : l’une de Philippe II, obole Parisis (1180-1223), l’autre de Robert II (996-1030) et Adalbéron, évêque de Laon (1030).
8L’ancienne rue Renaut Lefèvre, qui reliait le cimetière Saint-Jean à la porte Baudoyer, a été en partie conservée. Il s’agit d’empierrements irréguliers gardant la trace des ornières laissées par les véhicules qui l’empruntaient ; cette rue a été probablement construite au xiiie s., le mobilier céramique trouvé dans son premier niveau le confirme. La fouille a livré quelques témoins d’occupation plus anciennes ; plusieurs monnaies gauloises et romaines, une fibule de la deuxième moitié du ier s. av. J.-C., des tubuli et plusieurs tessons de céramique gallo-romaine.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Sépultures en pleine terre et sarcophages d’époque mérovingienne |
Légende | Endommagés après l’abandon de la nécropole par les trous de poteau d’un habitat d’époque carolingienne. |
Crédits | Cliché : J.-L. Godard (Commission du Vieux Paris). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/170988/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 504k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Luis Gonzalo Valencia, « Paris (4e) – Place Baudoyer » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 06 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/170988
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