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Année de l'opération :
1994Sujets :
habitat, nécropole, habitation, maison, monument funéraire, sépulture, sépulture à inhumation, fosseChronologie :
Préhistoire, Néolithique, Néolithique ancien, Néolithique moyen, Néolithique final, Protohistoire, âge du Bronze, Bronze final, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévaleNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Département de Seine-et-Marne
Texte intégral
1La campagne de 1994 marque le terme des fouilles préventives réalisées depuis 1987 sur terrains de culture dans l’emprise de la future gravière qui sera exploitée par le groupement des Sablières modernes. Les travaux prévus en 1994 devaient permettre de délimiter l’extension de la nécropole du Néolithique moyen I (Cerny) qui fait suite à un habitat du Néolithique ancien (RRBP/VSG). Les deux groupes de monuments (LR au Nord et R au sud) détectés en photographie aérienne par A. Heurtaux en 1985, puis fouillés entre 1987 et 1993, forment effectivement deux ensembles distincts puisque les décapages de contrôle, réalisés en 1994 sur près de 10 000 m2, n’ont fourni aucune structure néolithique complémentaire. Les seuls apports nouveaux concernent une petite occupation du Bas-Empire déjà identifiée en 1992 au sud du groupe R : elle livre quelques fosses en puits avec un matériel très peu abondant (céramique granuleuse, pichet dérivé Alzei 30, restes métalliques attestant d’activités de forgeage…).
2L’apport essentiel du site, étudié sur 7,5 ha décapés archéologiquement, concerne donc le Néolithique ; les autres périodes, en l’état actuel des travaux, restent discrètes : 1 habitat Bronze final, 3 incinérations Bronze final III et 2 enclos circulaires ; quelques structures gallo-romaines du Bas-Empire et des éléments d’occupations plus anciennes (Haut-Empire) et plus récentes (Mérovingien ?) ; s’ajoute une plateforme médiévale (xive s. ?) uniquement sondée.
3Deux implantations du Néolithique ancien ont été identifiées dans les deux secteurs dont l’altitude est supérieure à 55 m NGF. La plus importante (LR) comprend cinq ou six maisons disposées en trois paires selon deux orientations principales, vers l’ouest ou vers l’ouest-nord-ouest : elle correspond à la fin du Rubané Récent du Bassin parisien ou au VSG ancien (entre 6200 et 5700 ± 90 BP). La seconde (LRE) ne compte que deux ou trois maisons et s’apparente au Villeneuve-Saint-Germain classique (5800 ± 90 BP). Deux inhumations sont associées à l’occupation ancienne.
4Le complexe Cerny, intégralement fouillé, s’étend sur environ 6 ha. Il comprend une enceinte fermée à fossé interrompu et palissade interne de 1,5 ha et une nécropole comptant 18 monuments et 45 sépultures dont l’âge Cerny est possible.
5L’enceinte n’a pas livré de structure d’habitat identifiable : par contre les vestiges liés à des activités domestiques y sont bien présents, dans le fossé mais aussi dans des lambeaux de niveau d’occupation plus ou moins colluvionnés. Les monuments funéraires se présentent sous forme d’enclos allongés, de 13 à 60 m de longueur, délimités par un fossé plus ou moins discontinu : leur implantation, non aléatoire, semble déterminée à partir de celle des maisons antérieures, recouvertes par quatre d’entre eux (BSR Île-de-France 1993 : Balloy – Les Réaudins).
6Les sépultures comptent 44 inhumations et 1 incinération : 35 d’entre elles sont associées aux aires et aux fossés des monuments, dont 25 en situation axiale. La population inhumée (travaux G. Auboire et P. Chambon) comprend des adultes (60 %), des enfants (35 %) et peu d’adolescents (4 %). D’après les observations réalisées, hommes et femmes sont séparés dans les aires des monuments. Par contre les enfants sont associés aux uns et aux autres. Ce fait illustre certaines pratiques et, peut-être, une structure sociale spécifique : de nouvelles observations seraient nécessaires pour conforter une telle hypothèse.
7Le Néolithique moyen II est attesté par quelques inhumations (de 2 à 5) et par des interventions au niveau des monuments funéraires (par exemple le débitage d’un bloc de grès à l’ouverture orientale du monument IX).
8Le Néolithique final–Chalcolithique s’illustre par une inhumation double et trois sépultures ou dépôts collectifs : un très petit « ossuaire » (sep. 26 : 1,45 x 1,1 m) ; une tombe collective (sep. 54) à structure mégalithique (?), détruite, et un caveau (en bois ?) comprenant une partie ossuaire et une cellule d’inhumation (sep. 13).
9La programmation à moyen terme d’une action préventive, sur l’emprise d’une carrière déjà autorisée par l’État, a donc permis d’alimenter progressivement un programme de recherche micro-régional sur le Néolithique en assumant la nécessaire sauvegarde d’un site majeur.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan du complexe Cerny (4400-4200 av. J.-C.) |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/171653/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 391k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Daniel Mordant, « Balloy – Les Réaudins » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 07 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/171653
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