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AccueilRégionsÎle-de-France199477 – Seine-et-MarneChâtenay-sur-Seine – La Roche

1994
77 – Seine-et-Marne

Châtenay-sur-Seine – La Roche

Fouille préventive (1994)
Responsable d’opération : Jean-Marc Séguier

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Afan

Texte intégral

1L’extension de la carrière de l’entreprise BGIF-CDIF au lieu-dit La Roche a permis d’apporter des compléments importants à l’étude diachronique engagée sur les terroirs situés à l’ouest du village actuel de Châtenay-sur-Seine. L’opération de La Roche vient prolonger celles réalisées en 1990 à La Rigoulotte (fouille P. Gouge) et en 1992 à La Verrine (fouille J.-M. Séguier), qui avaient mis en évidence une occupation discontinue entre la fin de l’âge du Bronze et la période carolingienne.

2Le gisement présente une configuration tout à fait caractéristique des habitats protohistoriques et historiques de fond de vallée connus en Bassée stricto sensu : il est localisé sur deux buttes de graviers tardiglaciaires remaniés et recoupés par des paléochenaux, situées en bordure de la Vieille Seine (ou Auxence), affluent de la Seine. La fouille, qui a porté sur une superficie de 3,2 ha, a révélé, outre des documents néolithiques remaniés, quatre grandes phases d’occupation.

3Au Bronze final s’installe un habitat en bordure du paléochenal sud sur les deux buttes de graviers. Les structures liées à cette occupation ont été fortement érodées et ne subsistent que quelques fosses et quatre greniers à quatre et six poteaux. L’étude du remplissage du paléochenal sud, en bordure de la butte de graviers, a montré trois étapes dans le comblement de ce dernier, liées à l’occupation :

  • surmontant des dépôts de sables et graviers montrant un régime actif du paléochenal, des rejets domestiques (céramique, faune, quelques bois travaillés, vidanges de foyers) liés à un mince dépôt tourbeux, datés du Bronze final I-IIa ;
  • important dépôt de tourbe ;
  • phase d’érosion marquée par une accumulation de limons et sables riches en mobilier remanié de type RSFO et surtout du Bronze final IIIb–Hallstatt ancien.

4À la fin de l’âge du Fer est créé, sur la butte ouest, un enclos de ferme indigène de forme trapézoïdale, orienté sud-nord, d’une superficie de 0,35 ha et situé en bordure du paléochenal. L’activité de ce dernier a fait disparaître la plupart des structures d’occupation (un grenier à six poteaux subsiste) et masqué une partie des fossés. À cette occupation, datée du ier s. av. J.-C., il convient d’associer deux fossés de parcellaire appartenant à un enclos (agricole ?) situé sur la butte est. Un fragment de mortier en grès est à signaler dans l’un des fossés ainsi que de rares témoins d’un artisanat du fer et du bois de cerf.

5À cet ensemble se substitue, dans la première moitié du ier s. av. J.-C. et après un possible hiatus, une occupation ouverte marquée par une construction ovalaire situé près de l’enclos et deux fosses-dépotoir isolées au sud sur une autre butte. Dans la seconde moitié du ier s. est créé, à l’emplacement du précédent, un nouvel enclos de ferme, cette fois en forme de parallélogramme très allongé, orienté est-ouest, d’une superficie de 0,82 ha et dont l’occupation se prolonge jusque dans la seconde moitié du iie s. Un fossé de division interne et des fossés de drainage situés en bordure du paléochenal appartiennent à des phases de remaniement antiques dont la datation reste imprécise. L’ensemble est très érodé, aucune construction n’étant attribuable avec certitude à cette phase dont les aménagements ne sont perceptibles qu’au travers des structures excavées les plus profondes : quatre puits, un cellier à structure d’accès en escalier, une fosse quadrangulaire avec sol de terre battue réutilisée en dépotoir.

6Après une apparente période d’abandon, quelques structures attestent d’une réoccupation au haut Moyen Âge : deux fours domestiques isolés sur la butte est ainsi qu’une fosse et un puits mérovingien sur la butte ouest à l’emplacement de l’enclos gallo-romain. Ces derniers vestiges sont à mettre en relation avec ceux d’un habitat sans doute important localisé au nord au lieu-dit La Rigoulotte.

7La documentation issue de l’ensemble des sites de ce secteur autorise à poser l’hypothèse d’un mode d’occupation des sols caractérisé par des déplacements successifs de l’habitat rural au sein de terroirs délimités par des paléochenaux. Dans l’état actuel des connaissances, cette évolution peut paraître liée autant à des changements de statut des terres et de l’habitat qu’à l’évolution du milieu naturel et, en particulier, aux variations de régime des chenaux. De futures opérations prévisibles dans ce secteur permettront peut-être de préciser ces hypothèses.

Fig. 1 – Plan d’ensemble du gisement

Fig. 1 – Plan d’ensemble du gisement

DAO : P. Pihuit (CDA Bassée/Afan).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan d’ensemble du gisement
Crédits DAO : P. Pihuit (CDA Bassée/Afan).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/171658/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 270k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Jean-Marc Séguier, « Châtenay-sur-Seine – La Roche » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 10 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/171658

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Auteur

Jean-Marc Séguier

Afan

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