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Année de l'opération :
1994Sujets :
habitat, habitat rural, fosse, dépotoir, monnaie, monnaie romaine, parure, reste d'origine biologique, ossement animalChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, époque médiévale, Haut Moyen ÂgeNature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1Le site de la Fontaine Villers, situé sur la commune d’Avernes, canton de Vigny (Val-d’Oise), a fait l’objet de campagnes de sondage-diagnostic en 1991, 1992 et d’une fouille de sauvetage en 1993, qui ont permis de dégager :
- un bâtiment gallo-romain à deux salles à murs arasés ou partiellement disparus ;
- une fosse détritique aux abords du point d’eau, contenant du matériel céramique gallo-romain et médiéval, de nombreux ossements, des objets de tabletterie, des monnaies, un élément de pieu en chêne (l’analyse dendrochronologique a permis de le dater de l’époque carolingienne : 789 ± 10) ;
- une zone d’habitat du haut Moyen Âge à l’ouest, au-delà du point d’eau ;
- à l’est, au-delà du bâtiment gallo-romain, une zone de dépotoir que le matériel céramique a permis de dater du vie-viie s.
2La campagne 1994 avait pour but de terminer la fouille de 1993 et plus précisément de fouiller le plus exhaustivement possible la fosse située aux abords du point d’eau (reprise du sondage de 1991) pour en déterminer la nature et préciser si celle-ci pouvait correspondre à un habitat (dans la mesure où le propriétaire du champ nous a toujours affirmé que la source avait été déplacée).
3L’opération avait également pour objet de vérifier si l’habitat gallo-romain, découvert en 1993, avait été réoccupé aux époques postérieures. À l’est de ce bâtiment, il pouvait être utile de contrôler les indices d’occupation du haut Moyen Âge (fin de la phase diagnostic).
4La campagne 1994 a permis de dégager les éléments d’informations suivants.
La zone humide
5Les difficultés techniques de la fouille liées à la mise hors d’eau constante du secteur n’ont pas permis d’exhumer totalement le secteur. Toutefois, sur 80 m2, ont été trouvés pêle-mêle et sans qu’on puisse déterminer une stratigraphie précise des tessons de céramique de toutes périodes, de nombreux ossements d’origine animale, dont certains pourraient être liés à la consommation, quelques monnaies gauloises et romaines, de nouveaux fragments de tabletterie (peignes, charnières), une demi-perle mérovingienne en verre et des fragments de verre gallo-romains et mérovingiens.
6L’existence de céramique non tournée à toutes les profondeurs, en fouille et en prospection, ne permet pas en elle-même de fixer une datation de ce matériel. Néanmoins, deux éléments laissent à penser que ce site aurait pu être fréquenté avant l’époque gallo-romaine, tout d’abord par la présence d’un fragment de bracelet de schiste et ensuite par la découverte d’une sépulture d’enfant contenant un vase en céramique non tournée complet, trouvé au fond de la fosse, au niveau du sol géologique, dont on peut penser qu’il est de tradition gauloise.
L’habitat gallo-romain
7Le bâtiment gallo-romain à deux pièces communiquait avec l’extérieur (?) par un seuil dallé prolongeant les grandes dalles de grès dégagées en 1993. Les quelques dalles supplémentaires repérées sur l’ensemble du bâtiment ne permettent pas de préciser l’organisation intérieure. Il ne reste que les radiers de fondation montés de façon à compenser la déclivité du terrain. La fouille permet néanmoins de penser que les élévations étaient construites en meulière. Il faut noter la présence de cinq boutisses de calcaire taillé.
8À l’intérieur du bâtiment, les coupes et les sondages effectués ont confirmé une occupation datable des iie et iiie s. La récupération systématique des matériaux, l’établissement des drains au xixe s., les sous-solages réguliers sont sans doute à l’origine de la disparition d’un niveau précis d’occupation.
Zone d’occupation du haut Moyen Âge
9À l’est du bâtiment gallo-romain ont été découverts quatre fosses dont deux, de par leur surface (2,70 × 1,90 m et 3,60 × 2,80 m) et leur forme rectangulaire à angles arrondis, semblent correspondre à des fonds de cabane. Chacune de ces structures possède un sol aménagé de fosses dont la disposition et l’écartement laissent à penser qu’elles ont pu abriter des métiers à tisser verticaux. Leur datation est néanmoins délicate, la plus petite a recoupé un dépotoir des vie et viie s., mais elle n’a pas fourni d’éléments de datation précis. La seconde a livré de nombreux fragments de céramique peinte ainsi que des bords à lèvre droite qui sont généralement attribués au xe s.
10Le secteur a également permis la découverte de plusieurs fosses creusées au sein d’un effondrement du mur gallo-romain. L’une d’elles pourrait correspondre à un silo. Ont également été trouvés trois trous de poteau, mais il n’a pas été possible de les associer au plan d’un habitat.
11Cet ensemble d’éléments, lié à un dépotoir, pourrait correspondre à l’implantation d’une unité d’exploitation agricole du haut Moyen Âge à l’est et au nord du bâtiment gallo-romain.
12Ceci est à rapprocher des découvertes des années précédentes qui avaient permis de déceler la probable existence de deux fonds de cabane à l’ouest, au-dessous du point d’eau, et du lit de tuiles aménagé sur lequel une bague mérovingienne avait été trouvée.
13On peut affirmer après quatre années d’investigation que le site doit correspondre à un habitat du haut Moyen Âge réoccupant les ruines d’un habitat rural gallo-romain, dont seule une fouille exhaustive permettrait d’en déterminer les structures, l’organisation et éventuellement l’affectation.
Pour citer cet article
Référence électronique
Michèle Deluc, « Avernes – La Fontaine Villers » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Île-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 14 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/172128
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