Lesquin – Rue Jean-Jaurès, Ferme de la Motte
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Année de l'opération :
2011Numéro d’opération :
156040Chronologie :
Protohistoire, âge du Fer, Second âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, époque moderneNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1La construction d’un lotissement en front de la rue Jean Jaurès, à Lesquin, au sud du village, a induit la réalisation d’un diagnostic sur une surface de 73 008 m2. Les investigations ont permis de mettre en évidence les témoins de plusieurs occupations diachroniques : la fin du second âge du Fer et/ou l’Antiquité, le Moyen Âge et la période moderne/contemporaine.
2Deux vastes réseaux de fossés, l’un orienté nord-est – sud-ouest, l’autre sud-est – nord-ouest, marquant réseau parcellaire, limite de parcelle et/ou cheminement, indiquent une continuité topique et la permanence de l’occupation de ce secteur au Haut-Empire et probablement durant le premier Moyen Âge. Quelques fosses et trous de poteau complètent cette occupation, mal conservée.
3Au nord de l’emprise, une occupation alto-médiévale est reconnue, sous la forme d’une petite nécropole et de plusieurs fosses. Elle complète les observations réalisées lors du diagnostic mené en 2009 qui mettaient en évidence un fond de cabane, daté des vie-viie s. Ces découvertes confirment la présence de population dans ce secteur, au début du Moyen Âge. Elles permettent de poursuivre l’appréhension des modalités et du rythme de la transformation de l’occupation du sol durant ces différentes périodes.
4Les opérations archéologiques réalisées à Lesquin depuis 2006 ont offert l’occasion d’appréhender des espaces significatifs. Elles révèlent des systèmes complexes de fossés constituant parcelles, enclos dans lesquels se situent l’habitat rural, de terre et de bois, de l’âge du Fer au Haut-Empire. Elles permettent de proposer une occupation du sol qui trouve ses origines à la période laténienne, voire à la Protohistoire ancienne, sans discontinuité jusqu’au iie s., voire au début du iiie s. La campagne connaît ensuite une probable rupture d’échelle d’exploitation des terres, durant le iiie s. et le ive s. Les établissements ruraux sont délocalisés, abandonnés, restructurés.
5L’occupation du sol est à nouveau perceptible durant l’époque médiévale. En effet, au nord de la commune, la nécropole et potentiellement l’habitat mérovingien (?) puis carolingien se trouvent à environ 500 m de l’occupation antique. Ce phénomène de déplacement n’est pas propre à la région et a été maintes fois démontré. Replacé dans le contexte de l’est lillois, cette découverte complète les informations déjà recueillies sur les nécropoles et sur la présence de petite ou plus grande communauté durant la période alto-médiévale, sur ce secteur. Nous pouvons simplement regretter aujourd’hui de ne pas percevoir plus largement, en dépit des espaces significatifs investigués, les pôles d’occupation domestiques associés.
6Cette dichotomie peut résulter d’un manque de reconnaissance de l’occupation, a fortiori lorsque les sites livrent peu de mobilier. Des céramiques mal datées, un défaut de numéraire (déjà perceptible sur ce terroir durant l’Antiquité), justifient probablement ce manque. L’habitat se maintient sous une forme dispersée (exploitations agricoles isolées et peu étendues). De plus, le recours systématique à cette période à une architecture de bois, dans un lieu où l’habitat indigène en bois n’a jamais cessé d’être prédominant, viendrait conforter cette hypothèse. Le maintien du mode d’occupation et d’exploitation du sol, la permanence du lieu de peuplement, le peuplement stable dans des secteurs géographiques regroupant fréquemment les terres les plus favorables à la culture sont attestés en d’autres lieux.
7Force est de constater que ce nouvel espace funéraire consolide et enrichit le faisceau d’indices déjà récolés sur la commune. Au nord, une nécropole « plein champ » de la fin du ve s. au viie s., contenant 108 sépultures humaines, reflet de l’existence d’une communauté pérenne, a été fouillée en 2008-2009. Néanmoins, l’habitat associé nous échappe.
8Il nous semble important de souligner que la présence d’une aire funéraire au sud de la commune est forcément à mettre en relation, de la même manière, avec un pôle d’occupation domestique. La découverte du fond de cabane à quatre poteaux n’est sans doute pas fortuite. Il se localise à 1 000 m de l’espace funéraire, au sud-ouest. À défaut de reconnaissance d’autres vestiges du même type, nous pouvons penser que l’habitat se développe hors des emprises investiguées, vers le nord-est.
9Cette organisation du terroir, morcelée, en petites unités, en hameaux (les deux occupations sont distantes de 2 km) témoigne probablement d’une profonde restructuration de l’espace rural dans son système d’exploitation agricole.
Table des illustrations
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| Titre | Fig. 1 – Sépulture 167 |
| Crédits | Cliché : L. Notte (Inrap). |
| URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/172916/img-1.jpg |
| Fichier | image/jpeg, 256k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Carole Quérel, Sophie Oudry, « Lesquin – Rue Jean-Jaurès, Ferme de la Motte » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Hauts-de-France, mis en ligne le 05 décembre 2024, consulté le 15 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/172916
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