Thonon-les-Bains – 6 boulevard de Savoie, îlot Crève-Cœur
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Année de l'opération :
2024Numéro d’opération :
2214968Lieux :
France métropolitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Département de la Haute-Savoie, Thonon-les-BainsChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque contemporaineNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Landry C. 2024 : Thonon-les-Bains, Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes : 6 boulevard de Savoie, l’îlot Crève-Cœur, rapport de diagnostic, Bron, Inrap.
Texte intégral
1Neuf sondages préventifs ont été réalisés en février 2024, répartis sur plusieurs parcelles de l’îlot Crève-Cœur, 6 boulevard de Savoie, à Thonon-les-Bains, en préalable à un vaste projet de restructuration immobilière. L’emprise prescrite s’élève à 5 679 m2, mais seuls 1 568 m2 étaient accessibles, et quatre sondages avaient été préimplantés par découpage de l’enrobé. Six maisons et un garage à bus étaient encore en élévation, mais désaffectés.
2Le diagnostic présente un certain intérêt d’un point de vue géoarchéologique. Les observations réalisées permettent d’esquisser l’évolution du paléoenvironnement et des dynamiques pédosédimentaires locales sur la longue durée. Des sols d’occupation antiques demeurent conservés. Leurs caractères sédimentaires traduisent différents degrés de fréquentation et d’aménagement du sol, correspondant à des variations spatiales dans les modes d’usage du sol et de répartition des activités au sein de l’occupation.
3L’emprise diagnostiquée se trouve au sein de l’agglomération romaine, en bordure orientale du boulevard de Savoie, lequel perpétue le tracé de l’ancien Chemin Vieux, héritier probable d’une voirie antique le long de laquelle plusieurs parcelles ont déjà été fouillées plus au sud (sites de Villa-Françoise, Acropole, EDF). Des vestiges d’occupation romaine sont conservés sur une frange qui s’étire sur une cinquantaine de mètres en retrait du boulevard de Savoie. Au-delà vers l’est, les terrains ne présentent aucun aménagement d’époque romaine, ce qui suggère vraisemblablement une mise en culture ancienne à l’arrière des constructions bordant la voie. Les maisons du xixe s. encore en élévation côté rue n’ont pas permis d’observer les éventuels vestiges antiques qui y étaient implantés. Mais, 15 à 25 m en retrait, de nombreux vestiges sont conservés. Deux zones sud et nord semblent abriter des types d’occupation socialement distincts.
4Dans les trois quarts méridionaux, une activité artisanale est fortement représentée, par des sols de forge et des rejets en épandage de déchets de métallurgie et de l’alimentation carnée des habitants.
5Cet horizon est contemporain du premier état déjà identifié dans les ateliers de potiers et les forges des 25 (23, en réalité) et 26 Chemin Vieux, lesquels se développent sous la dynastie flavienne, dans la seconde moitié du ier s. apr. J.-C.
6Au cours d’un second état, vers la fin du iie et la première moitié du iiie s., des constructions en terre et bois sur solin(s) empierré(s) et/ou poteaux porteurs sont installées sur les niveaux de forge, mais leurs fonctions ne sont pas identifiables pour l’instant.
7Au nord, les actuelles parcelles 235 et 236 appartenaient au tènement du Clos Grillon, réaménagé de 1970 à 1975, à l’occasion de l’ouverture de l’actuelle rue Amédée-VIII, laquelle a nécessité la destruction de la portion du canal de l’Oncion qui s’y écoulait jusqu’alors. Les fouilles, qu’y a menées le Grat (Groupe de recherches archéologiques de Thonon) sur les niveaux antiques superficiels, ont démontré l’existence d’habitats urbains antiques socialement plus aisés. L’un des murs, alors partiellement dégagé en surface, a pu être retrouvé, permettant de recaler le plan fourni par B. Crola et conservé dans les archives de l’Académie chablaisienne. L’étude d’un échantillon de mobiliers mis au jour au Clos Grillon vient compléter les observations faites lors du diagnostic sur les vestiges encore conservés.
8Cette fenêtre ouverte sur la partie orientale de l’îlot Crève-Cœur présente ainsi l’intérêt majeur de cibler un secteur à l’interface des quartiers industrieux périphériques (Suets, Clos Banderet...), déjà appréhendés par l’archéologie préventive de 2005 à 2018, et du centre de l’agglomération antique, connu pour l’instant uniquement grâce aux sauvetages des années 1970.
Table des illustrations
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| Titre | Fig. 1 – Vue de la fondation du mur M10 |
| Crédits | Cliché : C. Landry (Inrap). |
| URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/175161/img-1.jpg |
| Fichier | image/jpeg, 1,3M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Christophe Landry, « Thonon-les-Bains – 6 boulevard de Savoie, îlot Crève-Cœur » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 06 décembre 2024, consulté le 07 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/175161
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