1L’étude géomorphologique, conduite sur l’ensemble de l’emprise du projet d’aménagement, confirme que la plaine alluviale de La Ravoire est une synthèse de dépôts limoneux et sableux, fluvio-lacustres du Tardiglaciaire, puis d’inondation à l’Holocène. Elle est emmaillée, à différents niveaux, de larges chenaux graveleux provenant de flux dynamiques et intermittents de La Leysse avant qu’elle ne soit canalisée bien au nord de l’emprise. La chronologie relative de ces dépôts n’a pu être établie dans le cadre de ce diagnostic.
2Au sein de cette plaine, ponctuellement parcourue de nappes d’eau plus ou moins pérennes, l’ensemble des vestiges anthropiques ne sont pas nombreux ni très prolixes. Ils sont majoritairement contemporains ou mal datés. Les fossés et autres tranchées, les rares trous de poteau épars trouvés ici et là ne permettent pas de pousser très avant les hypothèses sur l’occupation de cette partie de la plaine.
3En l’état, il serait vain de proposer des hypothèses abouties et on se bornera à constater que, si les occupations humaines sont rarissimes pour les périodes précédant le contrôle de la Leysse, il reste tout à fait raisonnable d’envisager dans le secteur des activités agro-pastorales depuis des temps anciens, jusqu’à la période savoyarde comme le confirme la mappe sarde.
4Le dépôt mortuaire, l’utilisation du terme de tombe est, à ce stade encore, prématurée, qui constitue l’intérêt principal de cette opération, laisse pour le moins perplexe. Le lieu d’enfouissement, le mode d’inhumation, l’attitude du corps, le dépôt de mobilier etc., sont autant d’énigmes qu’il conviendra de tenter de résoudre. L’hypothèse d’une exclusion volontaire des espaces funéraires communautaires paraît assurée. Il restera à en définir les raisons, en procédant par exemple à des analyses paléopathologiques complémentaires, et en mettant les modalités de cette mise en terre d’un adolescent dans les années 1580 en lien avec les contingences du temps.
5L’accession de Charles-Emmanuel Ier au trône du Duché en 1580 est connue pour être une période de troubles intenses pour la Savoie, liés notamment aux conflits avec le voisin français et à l’émergence d’épisodes de peste.
6Dans le cadre nécessairement limité du rapport de diagnostic, il ne saurait être question de développer autant que souhaité l’étude de ce dépôt mortuaire.
7Il est d’ores et déjà prévu de prolonger les études à l’occasion d’un article, qui rassemblera l’ensemble des intervenants concernés par cette découverte.
Fig. 1 – Localisation des emprises de diagnostics de la Zac du Centre-Valmar
D’après Valois 2017.
Topographie : S. Couteau ; DAO : F. Notier (Inrap).
Fig. 2 – Vue générale du dépôt Dp1 fouillé
Sondage 8.
Cliché : Inrap.
Fig. 3 – Localisation des piles de monnaies et du couteau in situ
Sondage 8.
Cliché : Inrap.