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2023
38 – Isère

Châtenay, La Côte-Saint-André, Saint-Siméon-de-Bressieux, Sardieu – Aménagement de la RD 519

Opération préventive de diagnostic (2023)
Responsable d’opération : Gilles Ackx

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Ackx G. 2024 : Châtenay, La Côte-Saint-André, Saint-Siméon-de-Bressieux, Sardieu, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes. Aménagement de la RD 519, Rapport de diagnostic, Bron, Inrap, 1 vol., 1 addendum.

Texte intégral

1Cette intervention archéologique a été réalisée préalablement à des élargissements de part et d’autre de la route départementale RD 519 et à des travaux annexes prévus au nord et au sud de cet axe routier (fig. 1). Les emprises de ces projets traversent, dans la moitié est, une partie des territoires des communes de La Côte-Saint-André et de Saint-Siméon-de-Bressieux, et, à l’ouest, ceux des communes de Sardieu et Châtenay.

Fig. 1 – Localisation du tracé

Fig. 1 – Localisation du tracé

Échelle : 1/25000.

Fond IGN ; SIG et DAO : N. Attiah (Inrap).

2La topographie du terrain naturel, dans le cas présent la terrasse fluvio-glaciaire, est légèrement ondulée, enfouie en moyenne par 0,50 à 1 m de limons faiblement caillouteux, alluviaux ou allu-colluviaux. Localement, la terrasse apparaît à près de 2 m de profondeur.

3Les vestiges les plus anciens concernent huit structures excavées, apparues entre 0,40 et 0,70 m de profondeur, et aménagées dans la terrasse altérée, US 3. Ces structures apparaissent de manière sporadique sur une distance de près de 250 m de longueur. Elles correspondent à des fours à pierres chauffés, associés peut-être à des fosses de rejets de foyers à comblement charbonneux très organique. Des fosses ovales, très allongées, ont également été mises au jour. Une AMS 14C, réalisée sur un échantillon de charbon de bois, permet de proposer une datation pour les vestiges mis au jour au Néolithique moyen (3952-3764 cal. BC, à 93 % de probabilités).

4Une aire funéraire (fig. 2) a été mise en évidence à l’ouest d’une maçonnerie MR 25 en partie épierrée, correspondant probablement au mur de façade d’un petit édifice qui pourrait être une église de Saint-Siméon-de-Bressieux. Huit fosses à inhumation ont été repérées en plan et trois dans la stratigraphie du sondage 12. Une AMS 14C réalisée sur un fragment de crâne du squelette de la SP 28 permet de proposer une datation de l’aire funéraire aux xiie-xiiie s. apr. J.-C. (1162-1266 cal. AD, à 95,4 % de probabilités). Les inhumations sont principalement orientées est-ouest, à l’exception de deux structures, qui suivent une direction nord-sud. Par ailleurs, deux structures fossoyées, F 21 et F 52, ont été découvertes à environ 100 m à l’est de la zone funéraire. Il s’agit de deux fosses, de période historique indéterminée.

Fig. 2 – Sondage 12

Fig. 2 – Sondage 12

a, localisation du sondage 12 dans les emprises de la figure 7 du rapport ; b, localisation des sépultures SP 26 à SP 29, SP 31 à SP 34, du mur MR 25, de la structure linéaire F 47 et de la fosse F 70 ; c, vue générale de l’ouest des sépultures SP 27, SP 28, SP 29, SP 33 et SP 34 ; d, vue générale de l’est des sépultures SP 26, SP 31 et SP 32 ; e, vue générale du sud-est de la tranchée TR 47 et de la fosse F 70 ; f, relevé en coupe de la totalité de la berme nord.
Échelle f : 1/50.

Clichés : G. Ackx ; DAO : N. Attiah (Inrap).

5Trois coupes stratigraphiques, réalisées en travers d’un axe de circulation mis au jour dans les sondages, ont pu ainsi montrer plusieurs états d’évolution du tracé, que ce soit latéralement ou par aménagements successifs superposés (fig. 3). La voie, avec ses fossés drainants, s’est ainsi déplacée vers le nord ou vers le sud au cours de son histoire. Dans certains secteurs, des niveaux de préparation, de recharge et même de circulation ont pu être observés, ainsi que le réaménagement de la voie après un épisode d’abandon. Ces niveaux n’ont livré que des fragments de tegula, qui permettent de proposer un terminus post quem à la période antique, sans plus de précision. Cet itinéraire est consigné dans la Table de Peutinger et traverse, plus ou moins d’est en ouest, la plaine de la Bièvre. Il a été repéré à Marcilloles et à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (Bocquet 2015, p. 91). Cette ancienne route gallo-romaine est connue par des textes anciens sous le nom de « chemin de Saint-Martin », de la fin du Moyen Âge au xviiie s. (Bocquet 2015, p. 97). Ce « chemin Saint-Martin » ou « Grande Route », qui part de Rives à Beaurepaire sous l’actuelle route départementale RD 519, est également connu sous le nom de « Grand Chemin » (Bocquet 2015, p. 98). Cette opération de diagnostic aura ainsi permis de montrer la pérennité de cet itinéraire antique jusqu’à nos jours.

Fig. 3 – Sondage 140

Fig. 3 – Sondage 140

a, localisation du sondage 140 dans les emprises de la figure 7 du rapport ; b, localisation de la coupe stratigraphique réalisée du sondage 140 ; c, vue générale de la coupe stratigraphique de la voie F 80 et des fossés bordiers F 100 et F 101 ; d, relevé photogrammétrique de la voie F 80 et des fossés bordiers F 100 et F 101.
Échelle d :1/20.

Relevés : G. Ackx, O. Franc ; clichés : E. Ferber ; DAO : N. Attiah (Inrap).

6Quelques structures isolées de période indéterminée ont également été repérées. Il s’agit de deux fossés parcellaires, d’une fosse circulaire à comblement assez charbonneux et d’un important pierrier.

7Dans une emprise concernant les futurs travaux annexes à la route départementale RD 519, le long de l’ancienne voie ferrée, quelques aménagements liés à des activités agricoles probablement récentes ont été mis au jour. Ils correspondent à deux fossés drainants parallèles empierrés, à deux grandes excavations, l’une empierrée et l’autre à comblement proche de la couche de terre végétale.

8Enfin, les substructions d’un habitat contemporain ont également été retrouvées dans ce secteur.

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Bibliographie

Bocquet S. 2015 : La Côte-Saint-André, Isère, Rhône-Alpes. Zac du Rival-Olagnières, tranche 3. Évolution d’un terroir en plaine de Bièvre du début du premier âge du Fer au début du xie s., Rapport de fouille, Bron, Inrap, 3 vol., 4 tomes.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Localisation du tracé
Légende Échelle : 1/25000.
Crédits Fond IGN ; SIG et DAO : N. Attiah (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/176519/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 2,5M
Titre Fig. 2 – Sondage 12
Légende a, localisation du sondage 12 dans les emprises de la figure 7 du rapport ; b, localisation des sépultures SP 26 à SP 29, SP 31 à SP 34, du mur MR 25, de la structure linéaire F 47 et de la fosse F 70 ; c, vue générale de l’ouest des sépultures SP 27, SP 28, SP 29, SP 33 et SP 34 ; d, vue générale de l’est des sépultures SP 26, SP 31 et SP 32 ; e, vue générale du sud-est de la tranchée TR 47 et de la fosse F 70 ; f, relevé en coupe de la totalité de la berme nord.Échelle f : 1/50.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/176519/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. 3 – Sondage 140
Légende a, localisation du sondage 140 dans les emprises de la figure 7 du rapport ; b, localisation de la coupe stratigraphique réalisée du sondage 140 ; c, vue générale de la coupe stratigraphique de la voie F 80 et des fossés bordiers F 100 et F 101 ; d, relevé photogrammétrique de la voie F 80 et des fossés bordiers F 100 et F 101.Échelle d :1/20.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/176519/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 2,3M
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Pour citer cet article

Référence électronique

Gilles Ackx, « Châtenay, La Côte-Saint-André, Saint-Siméon-de-Bressieux, Sardieu – Aménagement de la RD 519 » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 13 janvier 2025, consulté le 08 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/176519

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Auteur

Gilles Ackx

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