1Même si elle a fait l’objet d’une succession de programmes d’études depuis 30 ans, la villa du Vernai à Saint-Romain-de-Jalionas n’est encore que très partiellement reconnue. L’emprise de ses différentes composantes reste encore à délimiter.
2Pour obtenir une vision représentative de cet établissement qui s’étend sur 13 ha, la plupart des terrains ne pouvant être fouillés, ont été réalisées plusieurs opérations de prospection géophysique, parmi d’autres approches. Entre 2012 et 2018, deux campagnes de prospection électrique et deux campagnes de prospection radar ont contribué à dresser une cartographie détaillée sur plus de 4 ha. Malgré la finesse des acquisitions, les informations obtenues demeurent toutefois partielles, en particulier dans les zones périphériques dans lesquelles les vestiges consistent essentiellement en fosses, zones de travail et bâtiments sur poteaux mal distinguables.
3Il a donc été acté de prolonger ce type d’intervention en recourant préférentiellement à la méthode magnétique, a priori plus adaptée à ce type de vestiges. Il est aussi apparu intéressant de reprendre des zones déjà prospectées par d’autres méthodes pour en comparer les résultats et donc leur fiabilité.
4En 2022, deux secteurs distincts d’une surface totale de 1,6 ha et présentant au premier abord des vestiges de natures très différentes furent examinés.
5Pour la partie nord, d’une surface d’environ 11 000 m2 qui n’avait déjà fourni que peu d’informations avec le radar, la méthode magnétique s’était révélée peu adaptée, de nombreux artefacts métalliques contemporains perturbant les capteurs. La découverte principale fut une large bande traversant sous le chantier, qui a été interprétée comme la voie d’accès à la villa précoce.
6Dans la partie sud, les informations furent beaucoup plus nombreuses. Deux extensions du bâtiment économique, détecté par radar et résistivité, furent notamment identifiées de part et d’autre de celui-ci. Leur fonction n’a pu être élucidée.
7En conclusion, cette méthode s’avère inadaptée pour caractériser un secteur densément construit, pour lequel n’existeraient pas d’autres données. En revanche, elle est un complément utile pour la reconnaissance de vestiges mal conservés ou récupérés, qui sont trop fugaces pour être cartographiés par radar.
8Pour 2023, la prospection a porté sur deux parcelles situées à l’ouest du Girondan, la rivière qui traverse le site (AO 22 et 268). La problématique essentielle était une compréhension des modalités d’accès et de fermeture de la villa, en recherchant la voie de desserte du site ainsi que son mur d’enclos. Ces deux éléments n’ont pas été retrouvés. La plus importante pourrait être un paléochenal du Girondan doublant le lit principal. Cette information transforme la vision de la rivière, qui devient une véritable barrière barrant le site. Dans la parcelle AO 268, au sud, apparaissent par contre deux fossés parallèles dont l’écartement, près de 15 m, incite à douter qu’il s’agisse de fossés bordiers.
9En 2024, il est prévu de retourner sur la parcelle partiellement traitée en 2022 pour achever le relevé de la partie nord du complexe économique.
Fig. 1 – Plan des deux villae
DAO : SRA Auvergne-Rhône-Alpes.
Fig. 2 – Emprises de la prospection 2023
DAO : SRA Auvergne-Rhône-Alpes.
Fig. 3 – Comparaison des résultats selon les méthodes (parcelle AI 120)
DAO : SRA Auvergne-Rhône-Alpes.