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2019
43 – Haute-Loire

Solignac-sur-Loire – Aménagement du bourg

Opération préventive de diagnostic (2019)
Responsable d’opération : Philippe Arnaud

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Arnaud P. 2020 : Solignac-sur-Loire, Haute-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes. Aménagement du bourg, Rapport de diagnostic, Clermont-Ferrand, Inrap.

Texte intégral

1Ce diagnostic a porté sur la partie sud du castrum de Solignac, aux abords de l’église Saint-Vincent, tous les deux mentionnés pour la première fois au xie s. Le site occupe un éperon basaltique dominant la Loire. Les 2 100 m2 prescrits ont été appréhendés grâce à six tranchées réparties à distance de l’église (fig. 1), en fonction de diverses contraintes. Atteint partout sauf au sud-ouest, le substrat apparaît entre -0,40 et -1,20 m. Ces cotes traduisent une topographie originelle irrégulière.

Fig. 1 – Plan général de l’intervention

Fig. 1 – Plan général de l’intervention

DAO : A. Boissy, M. Heppe (Inrap).

2Les plus anciennes découvertes sont un fragment d’amphore italique et trois de tegula, associés à des horizons et structures médiévaux et modernes. Leur présence résulte probablement d’apports de terre à ces périodes. S’y ajoute un bloc historié antique, remployé au Moyen Âge puis à l’époque moderne (fig. 2).

Fig. 2 – F30 et son contexte (dalle F27, réduction F36, mur M29)

Fig. 2 – F30 et son contexte (dalle F27, réduction F36, mur M29)

Sondage 3, vue vers le nord.

Cliché : P. Arnaud (Inrap).

3Les deux sondages sud-ouest mettent en évidence les vestiges de deux murs massifs chaînés situés près du bord ouest de l’escarpement, et d’un mur globalement est-ouest. Ils sont attribuables au système défensif, sans que l’on puisse préciser s’ils appartenaient au castrum ou à une fortification intermédiaire le reliant au bourg, voire à un clos prieural. La tranchée de fondation du troisième mur recoupant un niveau funéraire dont le plus ancien élément date des xie-xiiie s., ce mur peut être daté, au plus tôt, des xive-xve s. Les deux premiers murs sont éventuellement plus anciens.

4Quinze sépultures (ou indices) et trois structures funéraires ont été partiellement repérées à l’ouest, au sud-ouest et au sud de l’église (fig. 3). Deux coffres de pierre, à l’ouest et au sud-ouest, sont attribuables aux xie-xiiie s. La disparition de leurs couvercles résulte, pour l’un, d’une probable réutilisation, pour l’autre, d’une perturbation due à une maçonnerie.

Fig. 3 – Sondage 4, vue générale vers le nord

Fig. 3 – Sondage 4, vue générale vers le nord

Cliché : P. Arnaud (Inrap).

5Un sarcophage remployé dans un mur moderne, au sud-est, atteste indirectement l’emploi de ce type de contenant. Il est creusé dans un moellon de grand appareil de grès, dont une face est historiée. Le bas-relief représente les jambes d’un amour produit au Haut-Empire. Seule l’extrémité sud du bloc a été dégagée. La cavité céphalique du sarcophage, marquée jusqu’en haut de la cuve, permet de l’attribuer aux xie-xiiie s.

6Un niveau funéraire caractérisé par des tombes en cercueil ou en pleine terre recouvre le coffre du sondage sud-ouest, où il indique une occupation funéraire durable. Les autres sépultures, du même type et situées dans les sondages méridionaux, datent du bas Moyen Âge au début de l’époque contemporaine (translation en 1870).

7Le mur du cimetière, construit à partir des xvie-xviie s. près de l’actuelle façade ouest de l’église, et des limites bâties modernes découvertes dans le sondage oriental montrent que l’assiette du cimetière a fluctué, globalement des abords ouest et sud-ouest de l’église à partir des xie-xiiie s., vers le sud-ouest, puis le sud seulement, du bas Moyen Âge jusqu’à la translation. Les structures bâties repérées montrent que l’environnement de l’église a aussi évolué dans ce domaine. Au nord, deux murs à angle droit sont associés à un sol régulant la surface du substrat et un possible seuil.

8Cet ensemble arasé au xixe s. témoigne de la présence d’un bâtiment indéterminé, probablement adossé à l’église et appartenant vraisemblablement au château. Au sud-ouest, un mur nord-sud soigné, recoupé par le coffre funéraire, atteste qu’une occupation indéterminée y a précédé le cimetière.

9Le sondage sud-est, enfin, met en évidence au niveau du substrat les restes très arasés d’un petit mur avec un retour au nord-est et deux murs modernes sud-nord. L’un matérialise un bâtiment situé au-delà du sondage à l’ouest ou une limite parcellaire. Le second remploie dans ses fondations le bloc historié. Son prolongement correspond à l’arrachement d’un mur séparant deux bâtiments récents adossés au chevet. Ils forment la limite orientale du cimetière sur le cadastre ancien.

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Bibliographie

Arnaud P., Nectoux É., Delrieu F., à paraître : Bas-relief antique remployé au Moyen Âge découvert près de l’église de Solignac-sur-Loire à l’occasion d’un diagnostic archéologique, Bulletin historique de la Société́ académique du Puy-en-Velay et de la Haute-Loire.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan général de l’intervention
Crédits DAO : A. Boissy, M. Heppe (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/178427/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 2 – F30 et son contexte (dalle F27, réduction F36, mur M29)
Légende Sondage 3, vue vers le nord.
Crédits Cliché : P. Arnaud (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/178427/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 690k
Titre Fig. 3 – Sondage 4, vue générale vers le nord
Crédits Cliché : P. Arnaud (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/178427/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 518k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Philippe Arnaud, « Solignac-sur-Loire – Aménagement du bourg » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 20 janvier 2025, consulté le 14 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/178427

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Auteur

Philippe Arnaud

Inrap

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Responsable d’opération

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Droits d’auteur

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