Arles – 7 rue Augustin-Tardieu
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Année de l'opération :
2021Numéro d’opération :
14033Nature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1Le diagnostic a été prescrit par le service régional de l’Archéologie suite à l’obtention d’un permis de construire dans le cadre d’un projet d’aménagement des bâtiments de l’ancienne école Portagnel, fondée en 1880 et localisée entre les rues Augustin-Tardieu et Portagnel. D’une superficie au sol de 410 m2, l’école Portagnel est située dans une zone de présomption de prescription archéologique, du fait de sa localisation à quelques dizaines de mètres des arènes, de la découverte en 1930 d’une voie antique à 3 m de profondeur en bordure de la rue Portagnel, et de la mise au jour en 1788 d’une mosaïque en marbre à 3 m de profondeur dans la rue du Four-qui-Passe, qui borde l’école Portagnel au sud. Le diagnostic visait ainsi à découvrir des indices d’une occupation antique, mais également à documenter et à relever les états anciens du bâti de l’école Portagnel, qui présente des états de construction remontant au moins au xviiie s., à une époque où l’emprise était encore occupée par plusieurs maisons mitoyennes.
2Le diagnostic archéologique, réalisé du 26 juillet au 3 août 2021, a été décomposé en deux tranches, chacune correspondant à une intervention archéologique dans un secteur distinct de l’ancienne école Portagnel :
- La tranche 1 a concerné les deux parements (MR 1000 et MR 2000) d’un mur de refend orienté nord-sud, partitionnant le rez-de-chaussée du bâtiment sud-est de l’ancienne école et mesurant au maximum 10 m de longueur, 0,6 m d’épaisseur et 3,5 m de hauteur.
- La tranche 2 a concerné cinq parements (MR 3000 à MR 7000) de plusieurs murs de façade ou intérieurs, localisés au rez-de-chaussée (MR 7000) et au premier étage (MR 3000 à MR 6000) de l’immeuble du 7 rue Augustin-Tardieu et du bâtiment au nord-ouest de l’ancienne école.
3Les observations architecturales ont mis en évidence l’existence d’un bâti primitif du côté de la rue Augustin-Tardieu, dont la construction pourrait remonter à la seconde moitié du xve s., à l’image de l’immeuble du no 9 de la rue. L’analyse architecturale de plusieurs maçonneries du rez-de-chaussée et du premier étage de l’immeuble du no 7, rue Augustin-Tardieu a confirmé l’édification de ce dernier dans le courant du xvie s., contre le mur nord de l’immeuble du xve s.
4L’îlot semble ensuite avoir connu durant le xviie s. une densification de son bâti, mais également un morcellement, avec la subdivision de plusieurs maisons et immeubles, tandis que les habitations les plus anciennes périclitaient. Durant la première moitié du xviiie s., une politique d’achat des parcelles de l’îlot fut mise en œuvre par le comte de Vernon, Guillaume de Ginestous, puis par le maître apothicaire Trophime Richeome, dans la perspective de créer un hôtel particulier accessible à la fois depuis la rue Portagnel à l’est et depuis la rue Augustin-Tardieu à l’ouest. Des travaux d’aménagement significatifs furent alors réalisés sur les maisons et immeubles des xve et xvie s. localisés dans l’emprise du futur hôtel (fig. 1). L’hôtel particulier connut peu d’évolutions architecturales durant le xixe s., sauf dans le dernier quart de ce siècle, où la demeure fut choisie pour accueillir une école primaire laïque, l’école Portagnel. D’importants travaux d’aménagement furent alors réalisés à la fin du xixe s., puis dans le premier quart du xxe s.
Fig. 1 – Vue générale du parement MR 3000 (xvie-xviiie s.)

Façade est d’une maison du xvie s.
Cliché : B. Michaudel (Inrap).
5Si l’étude archéologique de cet ensemble architectural a permis de retracer son évolution sur plus de cinq siècles depuis le xve s., aucune trace de bâti antérieur, d’époque médiévale, voire antique, n’a été mise au jour sur le site. La découverte de quelques tessons de céramiques des ive-ve s. dans le comblement de la tranchée de fondation du mur ouest de la salle de classe de la rue Portagnel constitue certes un indice sur la préexistence d’une occupation antique à l’emplacement de l’école. Toutefois, l’absence totale de céramiques médiévales dans ce remblai et de bâti antérieur au xve s. constitue également un second indice, celui du démantèlement exhaustif du bâti ancien de l’îlot au xive s., dans un souci d’assainissement du quartier faisant suite aux épidémies de peste, aux famines et aux guerres qui frappèrent Arles à cette époque.
6La mise en œuvre d’une étude de bâti au niveaux des caves de l’école et des immeubles contigus ainsi que la réalisation de sondages dans les espaces vacants comme la cour de l’école et la cour d’accès du côté de la rue Augustin-Tardieu pourraient mettre au jour les fondations, voire les élévations inférieures de bâtiments antiques et/ou médiévaux, et documenter le cas échéant un volet méconnu de l’urbanisation d’Arles entre l’Antiquité et l’époque moderne.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Vue générale du parement MR 3000 (xvie-xviiie s.) |
Légende | Façade est d’une maison du xvie s. |
Crédits | Cliché : B. Michaudel (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/178964/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,3M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Benjamin Michaudel, « Arles – 7 rue Augustin-Tardieu » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Provence-Alpes-Côte d’Azur, mis en ligne le 06 janvier 2025, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/178964
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