Arnaud P. 2012 : Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, Auvergne. Zac Kessler-Rabanesse, rues de Rabanette et Kessler, Rapport de diagnostic archéologique, Clermont-Ferrand, Inrap.
Clermont-Ferrand – 71 boulevard Côte-Blatin
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
038697Sujets :
voirie, voie, chemin, calade, installation hydraulique, aqueduc, fossé, sépulture, sépulture à inhumation, sépulture plurielle, sépulture double, objet métallique, clou, drainageChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque julio-claudienne, époque augustéenne, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderneNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Lautier L. 2019 : Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhône-Alpes. 71 boulevard Côte Blatin, Rapport de diagnostic, Clermont-Ferrand, Inrap.
Texte intégral
1À Clermont-Ferrand, un diagnostic s’est déroulé au 71 boulevard Côte-Blatin, à l’emplacement de l’ancienne école d’architecture, en amont de l’installation d’une résidence universitaire sur une superficie de 4 525 m2. Il a mis en évidence des vestiges se rapportant aux périodes antique et médiévale, dont la densité tend à croître dans le quart nord-ouest de l’emprise.
Fig. 1 – Localisation de l’emprise et des découvertes

Échelle : 1/1000.
Topographie et DAO : S. Dohr, L. Lautier (Inrap).
2Les tracés de plusieurs fossés révèlent des aménagements de drainage de ce secteur humide, au faciès proche de celui d’un marais. Le plus ancien, un aqueduc ou un fossé haut de plus de 2 m (le fond n’a pas été atteint), est daté par son mobilier de l’époque augustéenne ou tibérienne. De cette même période, datent deux structures fossoyées, rectangulaire pour l’une et quadrangulaire pour l’autre (2 × 0,58 m ; 1,75 × 1,25 m), dont les fonctions restent indéterminées. Ces éléments d’une occupation gallo-romaine précoce, centrée sur le premier tiers du ier s. apr. J.-C., pourraient correspondre à une extension de l’établissement de même période fouillé à l’emplacement de la Zac Kessler-Rabanesse. En effet, le diagnostic réalisé par P. Arnaud en 2012 a livré des niveaux d’occupation datant du tout début du Haut-Empire et un axe de circulation nord-sud daté des années 80/90-130 apr. J.-C., dont le tracé fut réoccupé par plusieurs structures bâties abandonnées, pour la plus tardive, au iiie s.
3Au-dessus ou dans le proche voisinage des fossés, ont été mis au jour, à une profondeur de 1,30 à 1,40 m, des épandages lapidaires linéaires d’orientation nord-est – sud-ouest, qui datent peut-être du Bas-Empire. Larges de 4 à 5 m et épais de 0,35 à 0,50 m, ils sont constitués de blocs calibrés de trachyandésite majoritairement, mêlés de matériaux de démolition antique (fragments de tuiles, fragments de béton de tuileau, céramiques, ossements d’animaux…). La finalité de ces aménagements anthropiques reste pour l’heure hypothétique. La présence de ces nombreux blocs résulte très vraisemblablement d’une volonté de stabiliser un terrain dont l’humidité ancienne a pu être démontrée. Leur largeur, de 4 à 5 m, pourrait révéler une éventuelle fonction viaire qui reprendrait le tracé d’un parcellaire ancien.
4Dans la partie centrale de l’emprise, se développe un niveau épais d’une vingtaine de centimètres, fortement chargé en blocs de trachyandésite et matériaux de construction, qui nivèle le secteur. La datation de son installation pourrait être centrée sur le Haut-Empire. La découverte à sa surface d’artefacts dont la datation est comprise entre le ier s. apr. J.-C. et le xviie s. témoigne d’une occupation pérenne de l’espace, avec des jalons du iie s., du ive et du début du ve s., du ve s. ou du vie s., de l’époque carolingienne et de la fin du Moyen Âge.
5Dans la partie nord de cet espace, fut observé un ensemble funéraire révélé par la présence de six inhumations orientées est-ouest (tête à l’ouest), associées à des ossements en position secondaire concentrés au sud de la zone. Apparu à une profondeur de 1,30 m, l’espace sépulcral semble se développer au-delà de la fenêtre d’ouverture, à l’ouest, à l’est et au nord. Sur les six individus, deux associations adulte/immature ont été reconnues, sans que nous puissions certifier que nous sommes en présence d’inhumations doubles. Aucun mobilier funéraire n’a été mis en évidence. Si trois clous ont été retrouvés lors du nettoyage de la zone, rien ne prouve leur rattachement aux sépultures. Cet espace sépulcral pourrait appartenir au même ensemble que les inhumations découvertes dans les sondages de la Zac Kessler-Rabanesse, éloignées d’une cinquantaine de mètres à l’ouest, dont l’une d’entre elles a été datée par radiocarbone du début du xiie s. Le tissu funéraire de ce secteur, matérialisé par un semis de tombes dont la densité reste à déterminer, pose à nouveau le problème de la localisation exacte de la chapelle Saint-Jacques-de-Rabanesse, figurée sur le plan de la cour des Aides au xviie s. Il est possible, sur la base de ces nouvelles données, que nous nous trouvions dans l’aire d’influence de ce lieu de culte paroissial.
Fig. 2 – Relevé photogrammétrique des aménagements centrés dans la partie nord du sondage 1

Échelle : 1/50.
Clichés et DAO : L. Lautier (Inrap).
6Le dernier élément structurant de ce secteur est matérialisé par l’implantation d’un ou de plusieurs bâtiments en bordure de l’espace funéraire. Le postulat que la mise en place de ce bâti n’intervient que dans un second temps repose sur l’observation d’un démantèlement des sépultures à l’emplacement des maçonneries. Plusieurs murs, accumulations de blocs et probables niveaux de sol dessinent des aménagements dont l’organisation spatiale reste difficile à définir, compte tenu de la vision limitée de l’espace. Néanmoins, leur vision en plan laisse apparaître une organisation axée est-ouest et nord-sud.
7Enfin, parallèlement à l’installation de ce bâti ou bien à une période distincte, un espace caladé (possible cour ou chemin) recouvre en partie les sépultures.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Localisation de l’emprise et des découvertes |
Légende | Échelle : 1/1000. |
Crédits | Topographie et DAO : S. Dohr, L. Lautier (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180274/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 744k |
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Titre | Fig. 2 – Relevé photogrammétrique des aménagements centrés dans la partie nord du sondage 1 |
Légende | Échelle : 1/50. |
Crédits | Clichés et DAO : L. Lautier (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180274/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,5M |
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Titre | Fig. 3 – Sépultures SP1014 et SP1015 |
Crédits | Cliché : M.-L. Thierry ; DAO : L. Lautier (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180274/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 552k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Laurence Lautier, « Clermont-Ferrand – 71 boulevard Côte-Blatin » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 27 janvier 2025, consulté le 25 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/180274
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