Lezoux – Groupe scolaire Marcus
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
038620Sujets :
installation hydraulique, aqueduc, drain, canalisation, fossé, trou de poteau, terre cuite architecturale, tuile, tegula, carreau, jardin, graineChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classiqueNature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Lautier L. 2019 : Lezoux, Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhône-Alpes. Groupe scolaire Marcus, Rapport de diagnostic, Clermont-Ferrand, Inrap.
Texte intégral
1Un diagnostic d’une superficie de 3 817 m2 a été réalisé entre le 6 et le 9 mai 2019 sur les terrains du groupe scolaire Marcus (section AE, parcelle 79). Il fait suite à une demande anticipée d’opération d’archéologie préventive, sollicitée par la mairie de Lezoux, en amont de l’agrandissement du bâtiment de restauration. L’intervention sur le sous-sol s’est déroulée à la suite d’une campagne de prospection géophysique (radar et méthode électromagnétique) destinée à orienter l’implantation des sondages et à affiner la compréhension spatiale des vestiges. Ce secteur, au fort potentiel archéologique, se trouve dans l’emprise du groupe des ateliers de Saint-Taurin dont les productions sont connues depuis les débuts du ier s. apr. J.-C., et dont l’activité potière a perduré durant le haut Moyen Âge.
Fig. 1 – Localisation de l’emprise et des découvertes sur l’orthophotographie de 1953

Fond : Remonter le temps – IGN.fr ; topographie : S. Dohr ; DAO : L. Lautier (Inrap).
2Les sondages ont mis au jour des vestiges antiques et médiévaux qui sont néanmoins marqués par une trame peu dense. L’occupation gallo-romaine du secteur est confirmée par la découverte de structures fossoyées linéaires, de structures de calage dont la datation est plus incertaine, et de terres cuites incluses dans des colluvions qui évoquent, pour certaines (tuiles surcuites, éléments d’enfournement), l’activité potière du groupe Saint-Taurin au iie s., ainsi qu’une fréquentation tardo-antique.
3Le creusement d’un ou de deux aqueducs, d’une orientation nord-ouest – sud-est à ouest-nord-ouest – est-sud-est, est attesté dans deux sondages distants de 90 m. Leur conduit large de 0,40 à 0,70 m s’achève dans une séquence argileuse, sans qu’aucun dispositif de colmatage n’ait été observé.
4Le second aménagement linéaire, détecté préalablement par détection radar, est une canalisation axée est-ouest, apparue à une profondeur de 0,90 à 1,20 m, composée de tegulae entières posées à plat le rebord vers le haut. Ces éléments de terre cuite sont disposés en partie centrale d’un fossé large de 1,20 m et profond de 0,40 m. Dans leur voisinage, la découverte de trois trous de poteau et d’un possible solin constitué de carreaux de terre cuite nous a amenés à nous interroger sur l’existence d’installations en matériaux périssables.
5Hormis la découverte de plusieurs céramiques et éléments de construction dans les colluvions, l’occupation alto-médiévale (ve-viie s.) et médiévale (xiiie-xve s.) du secteur n’est confirmée que par la découverte d’un fossé drainant, d’orientation nord-ouest – sud-est, large de 1,50 m et profond de 0,80 m. Il a livré, en fond de creusement, une importante concentration de charbons de chêne et de hêtre et de graines de céréales (blé vêtu, froment, orge, millet, seigle, avoine), de légumineuses (vesces sauvages et cultivées, fèves, carottes) et de raisins, datés par radiocarbone du xie ou du xiie s. (âge calibré 1030 à 1189 apr. J.-C.). Les mesures de cernes réalisées sur les charbons de bois, et plus généralement les résultats archéobotaniques, indiquent l’existence d’un paysage en mosaïque, très hétérogène, composé de cultures, de prairies, de pelouses, de friches et décombres, et d’un approvisionnement en chênaies-hêtraies densément peuplées, plus clairsemées, voire des chênes isolés dans des paysages de bocage.
6Ce terrain, situé en dehors de l’emprise urbaine du bourg de Lezoux au moins jusqu’au début des années 1950, à moins d’une centaine de mètres au nord-est du site de Mon Repos dont la fouille a mis en évidence un atelier antique et mérovingien et un habitat médiéval daté du xiiie s., paraît ainsi correspondre depuis l’Antiquité à un espace ouvert en marge des habitats et ateliers de potiers. Possibles jardins ou friches agraires drainées, la présence des aménagements hydrauliques ou fossoyés observés se rattache très vraisemblablement à l’un des établissements implantés sur le pourtour du secteur d’étude ou à la mise en valeur agraire de ce secteur.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Localisation de l’emprise et des découvertes sur l’orthophotographie de 1953 |
Crédits | Fond : Remonter le temps – IGN.fr ; topographie : S. Dohr ; DAO : L. Lautier (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180384/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,5M |
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Titre | Fig. 2 – Relevé en coupe du tronçon d’aqueduc AQD2001 |
Crédits | Relevé et DAO : J. Cayrol (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180384/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 891k |
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Titre | Fig. 3 – Adduction CN1003 |
Légende | Sondage 1. |
Crédits | Cliché : L. Lautier (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180384/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 318k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Laurence Lautier, « Lezoux – Groupe scolaire Marcus » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 27 janvier 2025, consulté le 25 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/180384
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