1Ce nouveau diagnostic archéologique (fig. 1) réalisé sur la zone d’activités Portes du Vercors complète, sur plus de 3 ha, la carte de répartition des traces d’occupation et de fréquentation anciennes identifiées sur ce secteur excentré de Châteauneuf-sur-Isère.
Fig. 1 – Localisation des sites archéologiques repérés autour de l’emprise
DAO : C. Gaillard (Inrap).
2Le projet d’aménagement concerné par cette opération a nécessité le creusement de plus de 120 sondages, qui ont permis d’explorer un peu plus de 9 % de la surface accessible. Le terrain est globalement plat, sauf dans sa partie sud-ouest, où il se caractérise par une très légère déclivité de surface.
3Les séquences stratigraphiques relevées témoignent d’un recouvrement sédimentaire peu épais et arasé. La terrasse alluviale de l’Isère (Fxb) est ici recouverte par un horizon Bt, enrichi en argile et fortement rubéfié. En deux points de l’emprise, la présence de dépôts colluviaux alimentés par un ruissellement de surface souligne la présence de faibles dépressions topographiques existantes à la surface de la terrasse alluviale.
4Sur le plan archéologique, l’intervention a permis d’identifier un petit nombre de vestiges se rapportant à diverses périodes (fig. 2).
Fig. 2 – Périodisation des vestiges découverts
DAO : C. Gaillard (Inrap).
5Parmi les vestiges mobiliers exhumés de la terre végétale, il convient de noter, en premier lieu, la présence de plusieurs silex taillés au cours du Néolithique moyen. Ces éléments font modestement écho à la découverte d’un biseau en fibrolite et d’un silex micro-denticulé du Néolithique moyen, exhumés sur une opération archéologique précédente, réalisée plus au sud (Gaillard 2024b). Ils évoquent également, par leur chronologie, le foyer à pierres chauffées fouillé à l’est, lors du diagnostic du chemin de Grand Veymond (Gaillard 2024a).
6Dans la partie nord de l’emprise, une occupation du Néolithique ou de la Protohistoire se manifeste par cinq trous de poteaux et deux trous de piquets, lesquels semblent esquisser les contours d’une construction en matériaux périssables de plan trapézoïdal. La fouille de certaines de ces structures n’a donné que deux tessons de céramique non tournée, qui ne permettent pas de dater clairement ce bâtiment. On serait néanmoins tenté de le rapprocher d’un four fouillé dans la partie sud-ouest de l’emprise, attribué, par radiocarbone, du deuxième âge du Fer.
7Bien qu’aucune donnée ne permette de conclure sur l’utilisation exacte de ce four, plusieurs indices, comme l’absence de charbons au centre de la structure, indiquant un curage, la présence d’une trace charbonneuse à proximité, indiquant une vidange, et la découverte d’une fosse colmatée de cendre et de charbons à une dizaine de mètres, suggèrent un usage répété de cette structure.
8Deux fosses sans mobilier, mais attribuées par radiocarbone à la seconde moitié du ier s. av. J.-C. ou au siècle suivant, ont également été mises en évidence dans partie ouest de l’emprise. La modestie de ces vestiges, associée à l’absence de mobilier, témoigne toutefois d’une occupation de courte durée ou d’un impact limité sur le sous-sol.
9À l’exception de trois fosses aux comblements particuliers et d’un possible foyer à pierres chauffées non daté, le reste des structures découvertes lors de cette opération se limite à des vestiges agricoles liés à l’exploitation du terroir durant la période contemporaine, tels que des fosses de plantations et des fossés parcellaires.