Béranger D. 2019 : Montbrison, Loire, Auvergne-Rhône-Alpes : reconversion de l’ancien Hôpital Guy IV, rapport de diagnostic, Bron, Inrap.
Montbrison – Boulevard Gambetta, avenue de la Libération, allée de Charlieu
Entrées d’index
Année de l'opération :
2024Numéro d’opération :
2215132Chronologie :
Préhistoire, Néolithique, Néolithique moyen, époque médiévale, époque moderne, époque contemporaineNature de l'opération :
opération de diagnosticPlan
Haut de pageNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Thevenin É. 2024 : Auvergne-Rhône-Alpes, Loire, Montbrison, Boulevard Gambetta, avenue de la Libération, allée de Charlieu, rapport de diagnostic, Bron, Inrap.
Texte intégral
1L’intervention archéologique préventive réalisée du 29 juillet au 2 août 2024 se rapporte au projet de travaux d’assainissements menés au centre-ville de Montbrison, dans le département de la Loire.
2L’opération, complexe, s’est déroulée à plusieurs endroits de la ville, plus précisément boulevard Gambetta, avenue de la Libération et allée de Charlieu. En raison des réseaux souterrains, toujours nombreux en contexte urbain, le diagnostic a été réduit, avec l’accord du SRA, à cinq sondages, dont les emplacements ont été définis et validés en amont. Trois de ces sondages ont été positionnés sur le parking Saint-Jean, accessible par l’allée de Charlieu, et les deux autres sur le seul boulevard de la Libération, importante artère située au sud de la ville actuelle. L’enrobé présent à l’emplacement des sondages a été préalablement découpé et évacué.
3D’un point de vie archéologique, le secteur extérieur au bourg médiéval se trouve près de l’hôpital Guy-IV, daté du xiiie s. En impactant l’avenue de la Libération, le projet se rapproche du rempart médiéval, que l’on suppose terminé en 1437, de la porte sud (dite de Moingt), des douves alimentées par le Vizézy, et, pour l’époque moderne, de la caserne de Vaux, dont les travaux ont officiellement débuté dans le premier quart du xviiie s.
4En analysant et en recoupant toutes les données disponibles relatives à ce diagnostic (observations de terrain, fouilles, contributions scientifiques géomorphologique, céramiques et datations 14C), nous sommes en mesure de proposer, pour ce secteur précis de la ville, une chronostratigraphie depuis la période médiévale jusqu’à l’époque contemporaine. Nous prendrons pour référence la stratigraphie des sondages 4 et 5, situés au début de l’avenue de la Libération.
Horizon médiéval : alluvions de débordements antérieurs au pavage Fait 21
5Durant la période médiévale, les terrains et autres parcelles extra muros révèlent un paysage de prairies humides à mouillées.
6En raison des crues récurrentes du Vizezy, les sols hydromorphes, boueux, en permanence gorgés d’eau et spongieux en surface, présentent un environnement et une végétation de semi-marécage. Les alluvions de débordement concernées par cette séquence (US 22 à US 25) soulignent, par ailleurs, une phase d’accroissement des débits du Vizézy impactant au sens large la plaine d’inondation du cours d’eau durant la période médiévale.
7Dans ce contexte spécifique, une analyse palynologique appliquée au contexte local aurait vraisemblablement mis en évidence une couverture végétale peu diversifiée (voire restrictive) dominée par du jonc diffus (Juncus effusus), de la houlque laineuse (Holcus lanatus), de la renoncule rampante (Ronunculus repens), de la renoncule âcre (Ronunculus acris), de l’oseille des près (Rumex acetosa) et du lotiers des marais (Lotus uliginosus). Sur les parties les plus inondables (dépressions topographiques, fossés, bas de pente, etc.), la végétation aurait pris la forme de glycérie flottante (Glyceria fuitans), de gaillet des marais (Galuim palustre), d’agrostis rampant (Agrostis stolonifera), de menthe aquatique (Mentha aquatica), etc.
US et Fait antérieurs à l’horizon du bas Moyen Âge
8C’est dans un environnement extrêmement défavorable qu’intervient la maçonnerie Fait 38, dont nous ignorons la datation exacte. Nous savons tout au plus qu’elle a été arasée pour laisser la place au pavement Fait 21, présent sur toute la longueur du sondage 4.
9Cette fondation de mur, d’axe sud-ouest – nord-est, a été aménagée sur un sol boueux en permanence gorgé d’eau et spongieux reflétant un environnement et une végétation de semi-marécage, l’US 37, de même nature hydromorphe que les US 22 à US 25. Quelque que soit l’interprétation ou la fonction de cette maçonnerie (habitation extra muros, ouvrage technique, etc.), celle-ci se trouvait en zone inondable.
Horizon et pavement du bas Moyen Âge (xive-xve s.)
10En dehors du fait qu’il se superpose à la maçonnerie Fait 38, le pavage Fait 21 intervient, sans aucune préparation, sur des sols toujours excessivement hydromorphes. L’absence d’un radier ou d’un niveau de préparation adéquat surprend tout autant que la simplicité de l’aménagement du pavement Fait 21. D’après l’étude du mobilier prélevé à plat au contact de ce niveau de circulation, celui-ci est vraisemblablement contemporain de la période de construction de l’enceinte médiévale, que l’on suppose achevée en 1437, l’élévation du rempart et le creusement des douves ayant débuté en 1428.
Remblais de rehaussements situés entre le xve s. et le début du xviiie s.
11À partir de la fin du xve s. l’épaisseur des remblais de rehaussement ne fait que s’accroître, pour atteindre une puissance de près d’un mètre. Les matériaux et sédiments utilisés sont multiples et hétérogènes. L’US 17, en particulier, est exclusivement constituée de tuiles, parfois entières, mais majoritairement fragmentées, voire délibérément concassées.
Période moderne et travaux de 1731 (xviiie s.)
12La caserne de Vaux est établie sur l’emplacement de cinq maisons en pisé longeant le Grand Chemin (l’actuelle avenue de la Libération), de jardins, prés et terres ensemencées en froment, d’une partie du Parc du Roy et de l’auberge du Chapeau rouge, qui comprenait maison, cour et étableries, pressoir, cour, jardin et autres appartenances. Après les expropriations, les travaux commencent, en 1731. C’est probablement durant cette période que la maçonnerie Fait 28 a été détruite, et le secteur entièrement arasé et nivelé.
Horizons contemporains
13Le rehaussement de l’actuelle avenue de la Libération depuis la fin du xve s. est d’environ 1,60 m. Le 26 septembre 1979, l’État cède à la commune l’ancienne caserne de Vaux, abandonnée depuis le début du xxe s., en échange de nouveaux terrains, plus éloignés du centre-ville. La caserne de Vaux est détruite en août 1980, à l’exception des deux corps de garde, du portail d’entrée et d’une échauguette.
14Aujourd’hui, le parking des « Comtes du Forez » reprend l’emplacement exact de la caserne et de ses écuries.
Fig. 2 – Localisation du diagnostic sur la carte d’état-major et sur une carte postale des années 1950

DAO : B. Mortagne-Thévenin (Inrap).
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Localisation sur fond cadastral |
Crédits | DAO : Inrap. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180989/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
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Titre | Fig. 2 – Localisation du diagnostic sur la carte d’état-major et sur une carte postale des années 1950 |
Crédits | DAO : B. Mortagne-Thévenin (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180989/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 881k |
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Titre | Fig. 3 – Plan de masse avec localisation du diagnostic de l’ancien hôpital Guy-IV |
Légende | Échelle : 1/1 000. |
Crédits | Levé topographique : P. Neury ; DAO : B. Mortagne-Thévenin ; clichés : É. Thevenin (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/180989/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,1M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Éric Thevenin, « Montbrison – Boulevard Gambetta, avenue de la Libération, allée de Charlieu » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 23 janvier 2025, consulté le 28 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/180989
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