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2023
Projets collectifs de recherche

Bidon – Site souterrain de Saint-Marcel-d’Ardèche

Projet collectif de recherche (2023)
Responsable d’opération : Delphine Dupuy

Notes de la rédaction

Dupuy D. 2024 : Le site archéologique du réseau souterrain de Saint-Marcel. Programme collectif de recherche 2023-2025 (Bidon, Ardèche, Auvergne-Rhône-Alpes), Rapport d’activité 2023.

Texte intégral

1Suite au bilan documentaire archéologique 2022, la première année du programme collectif de recherche 2023-2025 est dédiée à quatre missions principales : approfondir les recherches archivistiques initiées en 2022, poursuivre les prospections au-delà de la galerie d’Entrée, dans la suite du réseau I, fédérer les chercheurs autour de l’étude des vestiges archéologiques et paléontologiques mis en évidence en 2022, et mettre en place le SIG, système de spatialisation et d’archivage des données.

2L’analyse des sources déjà connues, ou, pour certaines, mises en évidence au cours du bilan documentaire de 2022 (fig. 1), a été menée afin d’approfondir notre connaissance du site sur deux points importants. À travers une relecture attentive des premières archives historiques (documents administratifs issus des services municipaux, préfectoraux et de la direction des Eaux et Forêts, premiers récits de visites, premières topographies), nous avons tenté de reconstituer une image de ce que pouvait être la richesse archéologique et paléontologique du site lors de sa découverte en 1838, avant les premières recherches destructrices et les années de collecte qui ont eu lieu par la suite (Dupuy, Issartel 2024).

Fig. 1 – Extrait du cahier des charges de l’adjudication de 1882 autorisant la recherche et le prélèvement des objets archéologiques (clause no 3)

Fig. 1 – Extrait du cahier des charges de l’adjudication de 1882 autorisant la recherche et le prélèvement des objets archéologiques (clause no 3)

Archives départementales de l’Ardèche, E45-N4.

3Le second questionnement que nous avons mené, à partir de ces mêmes sources archivistiques, a été de chercher à inventorier et dater les aménagements de progression réalisés au xixe s. afin d’identifier les plus anciens, ceux qui témoignent des premières incursions historiques, donc des voies de passages empruntées à l’époque où le site était peu, voire pas du tout, aménagé (Dupuy 2023).

4Les prospections ont été poursuivies au-delà de la galerie de l’Entrée, sur un total d’environ 1 km, dans l’axe nord-sud avec la salle du Chao, la montée vers la cathédrale, la partie aménagée, puis la galerie Raoul, et vers l’est avec la montée à la galerie du Lac puis, remontant vers le sud, la galerie du Lac.

5Des bioglyphes d’ours des cavernes (griffades, bauges, empreintes) ont été identifiés et documentés sur l’ensemble des secteurs prospectés (fig. 2), à l’exception de la dernière portion de la galerie du Lac.

Fig. 2 – Griffades d’ours sur une banquette limite de la partie supérieure du Cirque

Fig. 2 – Griffades d’ours sur une banquette limite de la partie supérieure du Cirque

Cliché : N. Lateur.

6Des vestiges d’incursions humaines ont également été identifiés sur les sols et parois de ces galeries. Ils semblent témoigner d’incursions historiques et potentiellement plus anciennes sur le premier secteur (montée vers la cathédrale, partie aménagée, galerie Raoul), avec des traces charbonneuses, des dépôts de suie localisés témoignant de l’utilisation d’anciens systèmes d’éclairage fixes, des signatures datées anciennes et d’incursions plus récentes dans la galerie du Lac. En effet, les premières traces de pénétration humaines que nous avons identifiées dans cette galerie sont des signatures datées des années 1940. La mise en évidence de différents types d’aménagements de progression au franchissement de l’important dénivelé menant de la salle du Chao au pied de la cathédrale atteste de l’existence de différentes voies de progression empruntées au cours des périodes historiques.

7Enfin, dans le réseau profond, à mi-parcours de la galerie Raoul, les restes d’un squelette humain, vraisemblablement prélevé par R. de Joly au xxe s. comme en témoignent ses écrits, ont été retrouvés au fond d’un puits (fig. 3).

Fig. 3 – Répartition des ossements au fond du puits du Squelette

Fig. 3 – Répartition des ossements au fond du puits du Squelette

Cliché : équipe.

8Les spécialistes de l’équipe ont été invités afin d’expertiser les vestiges et de contribuer à la mise en œuvre des premières études sur les différents secteurs d’intérêt inventoriés lors du bilan documentaire de 2022. Ainsi, des équipes de chercheurs se sont constituées autour de plusieurs catégories de vestiges : les traces de chauffe de la section inférieure de la galerie d’Entrée, le secteur orné de la galerie des Murmures, les dépôts noirs sur les sols et parois de l’ensemble du site, les traces charbonneuses relevées sur une grande partie du site, de la galerie d’Entrée jusqu’à la galerie Raoul, les vestiges osseux humains de la galerie de l’Entrée et du puits du Squelette. Un programme d’investigation visant à caractériser, puis, dans la mesure du possible, à dater ces vestiges a été initié.

9Enfin, outil indispensable à la géolocalisation des vestiges, donc à l’étude des sites archéologiques et paléontologiques du réseau, le SIG a été conçu et mis en place cette année. Si la création de systèmes d’information géographique sur les sites archéologiques, et notamment souterrains, est une pratique courante, la mise en place du SIG de Saint-Marcel a nécessité de réaliser un travail préliminaire innovant. En effet, la localisation des données en contexte souterrain passe généralement par la mise en place d’un SIG réalisé à partir du scan 3D d’une cavité. Étant donné l’étendue du site (plus de 3 km) et l’importance des dégradations que ce dernier a connues, il nous a semblé inadapté et trop coûteux de procéder de cette manière. Ainsi, un cheminement topographique avec repères ancrés dans le sol initié en 2022 a été, cette année, étendu à l’ensemble du site (hormis la galerie Raoul). Les vestiges repérés lors des prospections sont localisés à partir de ces repères avec un distanciomètre laser muni d’une boussole et d’un inclinomètre (le distoX utilisé par les spéléologues). Un programme informatique a été conçu par un étudiant en géomatique afin de permettre de recalculer les coordonnées de chaque vestige lorsque les coordonnées des points du cheminement sont modifiées. Ainsi, la géolocalisation des repères du cheminement par un géomètre avec une station totale réalisée cette année, afin de gagner en précision, n’a pas occasionné de perte de données.

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Bibliographie

Dupuy D. 2023 : Bilan documentaire archéologique : site souterrain de Saint-Marcel-d’Ardèche (Bidon, Ardèche, Auvergne-Rhône-Alpes), Rapport d’activité 2022.

Dupuy D., Issartel J.-L. 2024 : Le site archéologique et paléontologique de la grotte Saint-Marcel étendu au réseau profond, recherches documentaires et découvertes récentes, Ardèche archéologie, 41, p. 15-24.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Extrait du cahier des charges de l’adjudication de 1882 autorisant la recherche et le prélèvement des objets archéologiques (clause no 3)
Crédits Archives départementales de l’Ardèche, E45-N4.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/181434/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 501k
Titre Fig. 2 – Griffades d’ours sur une banquette limite de la partie supérieure du Cirque
Crédits Cliché : N. Lateur.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/181434/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 267k
Titre Fig. 3 – Répartition des ossements au fond du puits du Squelette
Crédits Cliché : équipe.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/181434/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 898k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Delphine Dupuy, « Bidon – Site souterrain de Saint-Marcel-d’Ardèche » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 03 février 2025, consulté le 16 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/181434

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Auteur

Delphine Dupuy

Lampea

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Responsable d’opération

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