Mercurin R. 2021 : Roquebillière – Gordolon, fouille préventive d’urgence (2021), Archéologie de la France – Informations, Provence-Alpes-Côte d’Azur [notice archéologique].
Roquebillière – Gordolon
Entrées d’index
Année de l'opération :
2022Numéro d’opération :
14472Sujets :
édifice religieux, église, édifice funéraire, sépulture, tombe en pleine terre, coffrage (sépulture), pierre tombale, argile (atelier), tuilerie, habitat, habitat rural, villa, terre cuite, céramique non tournéeLieux :
France métropolitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Département des Alpes-Maritimes, RoquebillièreChronologie :
Préhistoire, Mésolithique, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, époque médiévaleNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ville de Nice
Texte intégral
- 1 Rapport de fouille préventive nécessitée par l’urgence absolue, R. Mercurin, Nice, 2021.
1La découverte fortuite du site de Gordolon (Roquebillière ; vallée de la Vésubie ; fig. 1) en 2021 (Mercurin R., Roquebillière – Gordolon, 2021)1 a donné lieu à une fouille programmée réalisée par le service d’archéologie de Nice-Côte d’Azur du 4 janvier au 15 mai 2022. L’étude post-fouille n’en est qu’à ses débuts, mais les données déjà disponibles révèlent une occupation sur le long terme entre le début de la période romaine et la fin du Moyen Âge.
2Le souvenir de cet ancien prieuré de l’abbaye de Saint-Pons, mentionné dans les sources écrites médiévales à partir du xie s., n’était plus conservé que par la présence d’une chapelle. La fouille, qui a concerné une superficie de 1 666 m2, a permis de mettre au jour une partie de l’église Sainte-Marie de Gordolon qui précédait cette dernière. Cet édifice (fig. 2), à abside inscrite dans un chevet plat orienté à l’est, était bordé au sud et à l’ouest par un vaste espace funéraire (sans doute supérieur à 1 000 m2 au plein Moyen Âge). Un total de 139 sépultures à inhumation, que les premières datations au radiocarbone échelonnent entre la fin du viiie s. et le début du xiiie s., a pu être fouillé lors de cette campagne. Jusque vers le xie s., l’architecture des tombes connaît une grande variabilité : fosses en pleine terre, fosses à coffrage de pierres ou de pierres et de TCA, sépultures à couverture de tuiles en bâtière, etc. Une plus grande uniformité s’observe par la suite avec toute une série de tombes à coffrage et couverture de dalles ou à coffrage maçonné et logement céphalique. Quelle que soit la période considérée, les sépultures sont disposées parallèlement au grand axe de l’édifice religieux, les défunts orientés la tête à l’ouest. Mais des exceptions notables existent.
3Cet ensemble religieux et funéraire médiéval était installé sur les vestiges d’un établissement antique matérialisé dans l’emprise de la fouille par plusieurs constructions, dont un vaste édifice de plus de 800 m2, construit en appareil de galets et constitué de deux corps de bâtiment associés à un réseau hydraulique. Les indices de datation sont peu nombreux, mais permettent d’envisager une occupation sur la longue durée entre le Haut-Empire et le vie s. La fonction de ces constructions antiques n’est pas encore établie avec certitude, mais leur vaste étendue, alliée à la frugalité du mobilier archéologique et à la présence de possibles structures artisanales (dont des fosses de décantation de l’argile), permettent d’envisager que celles-ci étaient susceptibles d’appartenir à la pars rustica ou fructuaria d’un établissement de type villa. Toutes les structures antiques ont par ailleurs été installées dans une séquence de sables alluviaux (stériles en artefacts) surmontant elle-même un paléosol limono-argileux daté par le radiocarbone du Xe millénaire av. J.-C. La présence de quelques silex taillés suggère que ce dernier soit associé à une occupation humaine du site dont la nature et l’extension restent à déterminer.
4Au total, le potentiel heuristique de la fouille effectuée à Gordolon est loin d’être négligeable dans la mesure où celle-ci documente, pour la première fois, l’occupation d’un site du haut pays niçois sur la longue durée. De l’établissement antique à l’église médiévale et à ces espaces funéraires, les thématiques qu’elle permet d’aborder et les problématiques qu’elle soulève sont en effet nombreuses et variées (peuplement, évolution architecturale, occupation du sol et exploitation des ressources, pratiques funéraires, activités artisanales, etc.). Parmi les résultats déjà significatifs, on peut souligner l’identification, pour l’Antiquité, d’un atelier de tuilier inédit (fig. 3), possiblement local, et pour le Moyen Âge la mise en évidence de productions de céramiques non tournées attribuables à la fin du viiie s. ou au ixe s., là aussi totalement inédites.
Notes
1 Rapport de fouille préventive nécessitée par l’urgence absolue, R. Mercurin, Nice, 2021.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Vue aérienne zénithale du site de Gordolon |
Crédits | Cliché : É. Sanchez (SANCA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/183309/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,6M |
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Titre | Fig. 2 – Vue aérienne zénithale de l’église Sainte-Marie de Gordolon |
Crédits | Cliché : É. Sanchez (SANCA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/183309/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 717k |
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Titre | Fig. 3 – Marques sur tegulae de l’atelier de C. Velabus Vetus. |
Légende | A, type rectangulaire ; B, type en fer à cheval. |
Crédits | Clichés : P.-Y. Larrat, M. Pesenti (SANCA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/183309/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 2,3M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Romuald Mercurin, « Roquebillière – Gordolon » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Provence-Alpes-Côte d’Azur, mis en ligne le 05 février 2025, consulté le 10 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/183309
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