Aix-en-Provence – Hôtel de Gassier, 10 rue Mignet
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Année de l'opération :
2020Numéro d’opération :
12864Lieux :
France métropolitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Département des Bouches-du-Rhône, Aix-en-ProvenceChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, époque moderne, époque contemporaineNature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ville d’Aix-en-Provence
Texte intégral
1Situé dans l’ancien quartier Bellegarde, l’hôtel de Gassier, autrement appelé de la Panouse, est un hôtel particulier doté d’un jardin qui fait l’objet d’une première inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 25 mars 1929 et d’une seconde, le 3 novembre 1987. Rattachés jusqu’à la fin du xvie s. à l’enclos des Prêcheurs dont ils occupent l’angle nord-ouest bordé par les rues Mignet et Suffren, les terrains sur lesquels est construit l’hôtel sont vendus par les religieux en 1583 pour être construits. La propriété est agrandie vers l’est, en 1605, par une nouvelle acquisition de terrains. L’hôtel a été la demeure des familles Guiran de la Brillane (1605-1782), de Rémusat (1783-1795), de Sallier (1810-1831), de Gassier (1858-1918) et de la Panouse (1928-1942). Dévolu au collège des Prêcheurs depuis 1942, il fait aujourd’hui l’objet d’une réhabilitation respectant les dispositions anciennes de l’immeuble. C’est dans ce cadre qu’a été diligentée une opération de fouille archéologique qui a porté sur les façades sur rue nord et ouest, ainsi que sur les caves et le rez-de-chaussée.
2Des fragments lapidaires en remploi dans les caves documentent l’occupation antique de ce secteur situé à proximité de la porte d’entrée sud-est de la ville antique.
3L’hôtel particulier actuel est issu de la recomposition, dans la seconde moitié du xviiie s., de deux habitations construites sur la parcelle à partir à la fin du xvie s., dont témoignent les anomalies dans le bâti (implantation anarchique des ouvertures de la façade nord correspondant à des niveaux de circulation différents, coups de sabre au rez-de-chaussée de la façade ouest) et les archives collectées par N. Banel.
4À la fin du xvie s. ou au début du xviie s. est restituée une première habitation au nord, en façade de la rue Suffren. Deux grandes fenêtres à meneaux en pierre de taille encore visibles aujourd’hui permettent de délimiter son enveloppe avec une élévation qui s’inscrit sensiblement dans la hauteur de la façade nord actuelle (fig. 1).
Fig. 1 – État de la façade nord au démarrage de l’intervention, percée de deux grandes fenêtres à croisée et d’une multitude d’autres ouvertures

Cliché : C. Auburtin (DAMVA).
5À l’ouest, on identifie un grand corps d’habitation tourné sur la rue Mignet (fig. 2). Constituée de trois étages, la façade homogène se compose d’un rez-de-chaussée en pierre de taille dans lequel sont ouvertes les deux grandes arcades d’un espace à vocation commerciale. Au-delà se développe une maçonnerie de moellons percée de six travées de grandes fenêtres à croisée et traverse portant un décor. Alors que certains hôtels particuliers aixois conservent encore en façade une telle division, l’encadrement de leurs fenêtres façonné dans le mortier et monté sur des armatures de bois a, le plus souvent, disparu.
Fig. 2 – Relevé de la façade ouest sur la rue Mignet

Relevé : C. Auburtin, L. Dubois, C. Tomatis ; DAO : S. Ranchin (DAMVA).
6Le xviiie s. marque l’unification par le nouveau propriétaire, Antoine de Guiran, des deux propriétés en un nouvel hôtel qui s’ouvre sur la rue Mignet (à l’ouest) et sur le jardin (à l’est). Les grandes ouvertures de la façade sur rue sont colmatées à la faveur de cinq travées de fenêtres situées symétriquement de part et d’autre de l’axe central monumentalisé, au rez-de-chaussée, par la porte d’entrée à la fois encadrée de deux pilastres et agrémentée de figures féminines et d’un visage de faune grimaçant. L’ensemble vient supporter l’étroit mais large balcon à belle ferronnerie de la baie centrale du premier étage de style Régence dont la datation est appuyée par la documentation d’archives qui rapporte ces travaux dans les années 1738-1739.
7Aux xixe et xxe s., l’enveloppe extérieure évolue peu. Les transformations touchent essentiellement la façade nord dans laquelle sont créées de nouvelles ouvertures, petites et sans qualité, afin d’améliorer l’éclairage d’un intérieur nouvellement cloisonné suite au rattachement de la propriété au collège des Prêcheurs.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – État de la façade nord au démarrage de l’intervention, percée de deux grandes fenêtres à croisée et d’une multitude d’autres ouvertures |
Crédits | Cliché : C. Auburtin (DAMVA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/183973/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,0M |
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Titre | Fig. 2 – Relevé de la façade ouest sur la rue Mignet |
Crédits | Relevé : C. Auburtin, L. Dubois, C. Tomatis ; DAO : S. Ranchin (DAMVA). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/183973/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 719k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Claire Auburtin, Cédric Tomatis, « Aix-en-Provence – Hôtel de Gassier, 10 rue Mignet » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Provence-Alpes-Côte d’Azur, mis en ligne le 12 février 2025, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/183973
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