1Installé dans la commune actuelle de Grospierres, non loin de la plaine alluviale du Chassezac, le prieuré de Saint-Théofrède du Rouret est fondé à la fin du xe s. Cet établissement religieux est une dépendance de l’abbaye bénédictine de Saint-Chaffre du Monastier, située en Haute-Loire, dans la commune du Monastier-sur-Gazeille. L’abbaye de Saint-Chaffre acquiert, en 990, des terres dans la vicaria Fontis Bellonis afin d’y édifier l’ecclesia de Rovereto dédiée à saint Théofrède. La première mention textuelle de la dépendance de Saint-Théofrède du Rouret est tirée du cartulaire de l’abbaye : le Liber de Reparatione Chartarum. Cette charte nous renseigne sur la construction du Monasterium et ecclesia Sancti Theofredi Rovereto au lieu de Revereto.
2Les investigations archéologiques au hameau du Rouret ont permis de retrouver la dépendance monastique des moines de Saint-Chaffre, disparue de la documentation écrite depuis le xviiie s. Enfoui sous d’épais niveaux sédimentaires, l’emplacement du prieuré avait été oublié par la mémoire collective. Les trois dernières campagnes archéologiques ont révélé les vestiges d’une église et d’un bâtiment conventuel.
Fig. 1 – Cliché zénithal de l’emprise de fouille
Cliché drone : N. Clément.
3La récente fouille archéologique de mai 2019 permet d’affiner la chronologie des vestiges, en consacrant nos investigations sur l’église. L’architecture de cet édifice est organisée selon un plan à nef unique et chevet en fer à cheval. L’église et la zone funéraire attenante ont permis d’identifier des phases d’occupation antérieures au milieu du xie s.
Fig. 2 – Cliché de la sépulture SP 30416, sondage 30C
Cliché : É. Brunet.
4Ces récentes données permettent de comprendre l’organisation architecturale et fonctionnelle d’une dépendance monastique rurale fondée autour de l’an Mil. L’ensemble religieux découvert atteste d’une chronologie relative des vestiges entre le xie et le xvie s.