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2012
73 – Savoie

Séez – Col du Petit Saint Bernard, détournement de la RD 1090

Fouille préventive (2012)
Responsable d’opération : Pierre Jérôme-Rey

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Après plusieurs années de recherches, le Petit-Saint-Bernard fait l’objet d’un programme transfrontalier de réaménagement et de mise en valeur des vestiges archéologiques du col. Ces travaux entraînent des terrassements importants, qui ont motivé un diagnostic en 2010. Devant les résultats obtenus, une nouvelle prescription de surveillance de travaux a été émise par le service régional de l’archéologie. L’opération a été scindée en quatre interventions, étalées sur 2011 et 2012, pour s’adapter au calendrier des terrassements. Trois phases de travaux ont été surveillées : le recalibrage des parkings existants, le détournement de la RD 1090 selon un nouveau tracé qui contourne le cercle de pierres, et, enfin, l’enlèvement de la chaussée désaffectée qui traverse le centre du cercle de pierres.

2Sur le plan archéologique les résultats de l’opération sont assez limités. La datation de plusieurs structures abordées au diagnostic confirme que l’essentiel des vestiges et aménagements conservés à proximité du col ne remontent pas au-delà de La Tène.

3Au niveau de la caserne des douanes, le tracé de la voie antique n’a pu être observé à nouveau, mais il peut être établi de manière indirecte. La voie passe sous la caserne des douanes au sud. Au nord, elle empruntait le sommet d’un affleurement aplani au cours du xxe s. L’observation, dans plusieurs tranchées, d’un épais dépôt de roche concassée rejetée dans un petit thalweg semble à mettre au compte d’un aménagement important, peut-être lié à un premier état de cette voie. Les datations 14C, tout comme le mobilier archéologique, indiquent que cet aménagement intervient assez précocement dans la seconde moitié de La Tène.

4Dans l’espace interne du cercle, la réalisation de deux tranchées transversales donne un aperçu de la stratigraphie au centre de l’ensellement du col. Deux structures en creux, observées dans la tranchée 202 en connexion avec un sol enfoui profond, suggèrent l’existence d’un chemin secondaire, doté d’un fossé latéral. L’argumentation à l’appui de cette hypothèse reste cependant insuffisante. Après un recouvrement de la zone par des dépôts torrentiels, la mise en place de l’ancêtre de la RD 1090 n’a pu être datée, et nécessiterait une recherche historique. Cette nouvelle voie transfrontalière semble avoir été très sommairement aménagée par un simple décapage de l’humus. Dans une phase plus tardive, sans doute au xxe s., deux chenaux empierrés parallèles, très soignés sont installés de part et d’autre d’une chaussée de six mètres de largeur.

5Les liens stratigraphiques des deux principaux tracés de voie (voie antique et ancêtre de la RD 1090) avec le cercle de pierres ne peuvent être établis avec certitude à l’issue de l’opération. La présence de deux sols enfouis liés à chacune de ces deux chaussées offre, dans le quart sud-ouest du cercle, un potentiel intéressant pour une étude de l’ancienneté du monument mégalithique.

6Les résultats les plus importants concernent la compréhension de la dynamique pédosédimentaire. Trois profils stratigraphiques ont permis de compléter l’analyse du remplissage d’un paléo-thalweg situé à l’ouest de l’ancienne caserne douanière. L’analyse micromorphologique de cette séquence permet à Odile Franc de caractériser les quatre principaux épisodes de pédogenèse rencontrés. La présence à la base de la séquence d’un sol brunifié de type ranker alpin est démontrée pour la première fois. Trois phases de stagnosols se développent par la suite, sous l’effet de conditions plus humides et de contrastes saisonniers accentués. Ces informations complètent les données acquises dans le cadre du programme Alpis Graia. Elles sont précieuses pour la reconstitution de l’histoire des paysages. Elles suggèrent indirectement l’existence de plusieurs épisodes de troncatures sédimentaires, qui pourraient expliquer en partie l’étonnante absence de découvertes mésolithiques au col du Petit-Saint-Bernard.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Pierre Jérôme-Rey, « Séez – Col du Petit Saint Bernard, détournement de la RD 1090 » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 01 mars 2018, consulté le 22 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/20424

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Responsable d’opération

Pierre Jérôme-Rey

Inrap

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Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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