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AccueilRégionsAuvergne-Rhône-Alpes201901 – AinRossillon – Grotte des Hoteaux

2019
01 – Ain

Rossillon – Grotte des Hoteaux

Sondage (2019)
Responsable d’opération : Marc Cartonnet

Notes de la rédaction

Cartonnet M. 2019 : Auvergne-Rhône-Alpes, Ain, Rossillon. Grotte des Hoteaux. Tamisage des déblais 2019. Rapport d’opération 2019.

Texte intégral

1La grotte des Hoteaux, située dans la commune de Rossillon (Ain), s’ouvre à 361 m d’altitude, au pied d’une grande falaise, en rive gauche de la rivière le Furan qui s’écoule d’ouest en est dans le fond de la Cluse des Hôpitaux.

2Les premières investigations furent engagées par Joseph Tournier et Charles Guillon en 1894 (fig. 1). Les travaux sont interrompus en 1895 afin d’assurer la publication des premiers résultats. Ils se poursuivent par intermittence en 1896, 1897 et de 1917 jusqu’en 1919, toujours sous la direction de J. Tournier. De 1951 à 1953, les membres d’une association scientifique lyonnaise reprennent des fouilles, sans grands résultats. Il faudra attendre l’année 2000, dans le cadre du PCR sur la fin du Paléolithique supérieur dans les Alpes françaises et le Jura méridional, pour qu’une nouvelle opération de sondage tente de redécouvrir des restes de stratigraphie, mais en vain. L’ensemble du site semble fortement remanié.

Fig. 1 – Fouilles de 1895 avec l’abbé J. Tournier et son équipe

Fig. 1 – Fouilles de 1895 avec l’abbé J. Tournier et son équipe

3Les fouilles dirigées par J. Tournier ont été conduites par grandes tranchées verticales et très profondes (Tournier 1924). Cela lui a permis de relever de grandes stratigraphies et d’individualiser neuf couches d’habitats, qu’il nomme foyers et date de « l’âge du Renne », exceptions faites de la couche 2 qui serait néolithique et de la couche 1 protohistorique. Le creusement en 1894 de la première grande tranchée, située à droite de l’axe de la cavité (fig. 1), a permis de mettre en évidence la célèbre sépulture magdalénienne des Hoteaux, qui se trouve implantée dans la couche 6. Une grande quantité de déblais provenant des multiples campagnes de fouilles a été déversée en dehors de la grotte, dans une parcelle en pente située en contrebas à une dizaine de mètres de l’entrée.

4Depuis de nombreuses années, les amateurs et collectionneurs de vestiges archéologiques viennent se fournir en silex dans cet énorme monticule de déblais. Afin d’enrayer cette disparition de matériel, une autorisation de sondage nous a permis d’entreprendre une première opération de tamisage et de lavage des sédiments. La surface concernée par les déblais couvre environ 200 m2 (fig. 2). Très rapidement, les résultats se sont avérés encourageants et prometteurs, avec une grande diversité de matériel récolté.

Fig. 2 – Plan d’ensemble avec la topographie de la grotte et l’implantation du carroyage dans la zone de déblais

Fig. 2 – Plan d’ensemble avec la topographie de la grotte et l’implantation du carroyage dans la zone de déblais

Échelle : 1/250.

DAO : M. Geoffray.

5Le matériel lithique très abondant (fig. 3), avec plusieurs milliers d’éclats, de lames, de lamelles brutes, de nucléus et surtout un corpus de pièces retouchées avec des lamelles à bord abattu, des pointes à dos, ainsi que les outils du fonds commun (Béreiziat 2011), vient compléter et renforcer les trouvailles de J. Tournier. Le matériel découvert à l’occasion de ces anciennes fouilles a, malheureusement, pour l’essentiel disparu au fil des années et des nombreuses manipulations, et pour le reste s’est retrouvé mélangé.

Fig. 3 – Outillage lithique

Fig. 3 – Outillage lithique

Clichés : B. Vivier.

6Malgré la dispersion du matériel lithique dans les déblais, on peut, après analyses, admettre que l’outillage permet de définir plusieurs techno-complexes, depuis la fin du Magdalénien supérieur jusqu’à l’Azilien récent, avec cependant pour cette dernière période un débitage nettement moins soigné. L’outillage en os et bois de cervidé est bien confirmé grâce à plusieurs fragments de sagaies, dont deux à biseau double, et de nombreux éléments de bois de cervidé qui comportent des traces de sciage et rainurage (Malgarini 2014). La faune, très abondante, regroupe du renne, du cerf, du bouquetin, de la marmotte et du castor, pour les animaux les plus représentés dans les couches d’habitat. On peut ajouter la découverte de trois coquillages perforés, cyclope inconnu à ce jour dans la région (Taborin 1974), ainsi que deux incisives de marmotte avec des traces de sciage.

7De nombreux restes humains sont également présents dans les déblais. Ils auraient pu correspondre aux pièces manquantes du squelette fouillé par J. Tournier, mais la découverte de deux fragments de mandibules associés à deux fémurs et de nombreux fragments d’os longs vient augmenter le nombre d’individus inhumés dans cette cavité. Deux individus retrouvés partiellement dans les déblais, plus l’enfant inhumé dans la grotte, avec dans la fosse un fragment de fibula adulte surnuméraire et une mandibule adulte, signalée par J. Tournier dans le fond de la cavité, porteraient le NMI à quatre individus.

8Cette première campagne de tamisage apporte de nouvelles informations inconnues à ce jour, même si le matériel récolté n’est plus en contexte archéologique. Ces dernières découvertes confirment l’importance de cette séquence chronoculturelle, qui devait être l’une des plus belles et des plus complètes du Tardiglaciaire régional.

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Bibliographie

Béreiziat G. 2011 : Variabilité des comportements techniques du Dryas ancien à la fin du Bölling. Analyse technoéconomique comparée du matériel lithique de cinq gisements tardiglaciaires du Jura méridional, Thèse de doctorat, université Bordeaux 1.

Malgarini R. 2014 : Les gisements magdaléniens dans le Jura et les Alpes du Nord et leurs industries osseuses, Thèse de doctorat, université de Franche-Comté, 2 vol.

Taborin Y. 1974 : La parure en coquillage de l’Épipaléolithique au Bronze ancien en France, Gallia Préhistoire, 17, p. 101-179.

Tournier J. 1924 : La grotte des Hoteaux (Ain) Age du renne. Étude complète et définitive d’après les fouilles (1894, 1896 et 1897) et les dernières fouilles (1917, 1918 et 1919), Belley, Impr. Chaduc.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Fouilles de 1895 avec l’abbé J. Tournier et son équipe
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/211219/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 2,7M
Titre Fig. 2 – Plan d’ensemble avec la topographie de la grotte et l’implantation du carroyage dans la zone de déblais
Légende Échelle : 1/250.
Crédits DAO : M. Geoffray.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/211219/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 3 – Outillage lithique
Crédits Clichés : B. Vivier.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/211219/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 852k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Marc Cartonnet, « Rossillon – Grotte des Hoteaux » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 26 août 2025, consulté le 13 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/211219

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Auteur

Marc Cartonnet

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Responsable d’opération

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