1L'abri dit du Bonnet du Prêtre proche du Cap Pertusatu est protégé du vent du sud mais reste fort exposé au vent d'ouest dominant. Il faut donc imaginer une protection, un coupe-vent à l'ouest de la plate-forme d'une centaine de m² limitée par un muret, ou par les vestiges d'un auvent éboulé, au nord.

2À son extrémité est, un très gros bloc retient des sédiments contre la paroi. Mais la comparaison de photographies prises à 25 ans d'écart montre la dégradation du couvert végétal sur la pente et la rapidité du phénomène d'érosion : des rigoles de ravinement se sont creusées dans toutes les zones de passages et de piétinement dans ce site très fréquenté par les touristes.

3Le vent et les eaux ont entamé (la ou) les couches archéologiques dont le mobilier est entraîné en aval. La céramique présente des tessons fins à lissage soigné. L'industrie lithique presque intégralement en obsidienne comporte des éclats atypiques, mais surtout des lamelles, entières ou fractionnées (13 parties proximales, 13 parties mésiales, 5 parties distales). Parmi les produits significatifs de cette industrie notons la présence de deux armatures tranchantes, l'une en obsidienne, l'autre en roche dure locale qui sont les seuls objets à présenter des retouches avec une pièce exceptionnelle : un poignard en silex beige. L'objet, réalisé sur une lame mesure 10,6 cm de long, 3 cm de large et de 0,5 à 0,7 cm d'épaisseur. Deux coches près du talon facilitaient son emmanchement ou la fixation. À l'avers, les retouches marginales et régulières n'ont pas supprimé la totalité du cortex limité par l'arête. Au revers, la retouche est plus rasante et devient couvrante dans la moitié distale. Ce poignard doit être comparé à celui de Saparaccia (Figari) : ils pourraient être contemporains, bien que réalisés selon des techniques différentes, et nous songeons à une attribution chronologique du Chalcolithique. Mais n'oublions pas que les cultures antérieures sont présentes sur les deux sites, depuis sans doute le Néolithique ancien.