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AccueilRégionsCorse19982B – Haute-CorseCommune de Lucciana

1998
2B – Haute-Corse

Commune de Lucciana

Prospection inventaire (1998)
Responsable d’opération : Philippe Pergola
Notice rédigée avec Daniel Istria

Texte intégral

1Un vaste projet d’étude sur la colonie romaine de Mariana et son territoire a vu le jour en 1998. Il associe le service régional de l’archéologie de Corse, le Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne d’Aix-en-Provence, le Pontificio lstituto di Archeologia Cristiana ainsi que plusieurs universités françaises et italiennes. Ce projet s’est concrétisé dès le mois de septembre 1998 par la mise en place d’une prospection-inventaire sur la commune de Lucciana.

2Au-delà du simple inventaire, dont l’intérêt pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine n’est certainement plus à démontrer aujourd’hui, surtout dans les zones littorales, ce travail s’est orienté vers une étude de l’organisation de l’espace rural entre l’Antiquité et le Moyen Âge. Notre attention s’est portée principalement sur la dynamique du peuplement et l’évolution du paysage agraire. Nous avons tenté de faire ressortir en premier lieu les phases de rupture et de continuité dans l’occupation du sol.

3Le secteur de plaine a été privilégié en mettant en œuvre un repérage systématique sur toutes les parcelles accessibles. Environ 50 % de ce terroir ont ainsi été explorés.

4Ce premier travail a permis de constater que la plaine de la Marana recèle un potentiel archéologique énorme; 61 nouveaux gisements datés de l’Antiquité (ier s. av. J.-C.- vie s. apr. J.-C.) ont été répertoriés, ce qui porte à 81 le nombre de sites archéologiques connus sur la commune.

5Les vestiges visibles en surface (principalement des fragments de briques, de tegulae, de céramiques communes ou fines) permettent de dresser une première typologie des sites et de distinguer les nécropoles, les grosses fermes et les petits habitats isolés. Il s’agit, bien entendu, d’un premier classement destiné à servir de base de travail et susceptible d’évoluer en fonction de l’avancement des recherches. La cartographie de ces données laisse présager l’existence d’une ceinture de nécropoles autour de la cité de Mariana, et une concentration d’habitats dans la partie ouest de la plaine, dans la zone de piedmont. Cette prospection a aussi permis de constater que de nombreux sites avaient été détruits par l’urbanisation de nombreuses zones hors de tout contrôle archéologique.

6Ces données renouvellent notre vision de l’occupation du sol durant l’Antiquité autour de la cité de Mariana et confortent les résultats obtenus récemment sur la plaine de la Casinca. La mise en évidence de gros établissements, à fonction très probablement agricole, et d’une centuriation liée à la fondation de la colonie, nous renseigne sur la mise en valeur passée de ce terroir mais, aussi, sur l’importance de la colonisation romaine dans l’île. Plusieurs pistes de recherche sont ainsi ouvertes. Il conviendrait de définir la nature exacte des sites inventoriés (villae, vici, petites fermes, annexes agricoles ou artisanales, sépultures isolées, nécropoles...) et leur chronologie relative pour mieux comprendre les rapports qu’ils pouvaient entretenir avec la cité de Mariana. D’autre part, il faudrait se pencher plus longuement sur le problème de la cadastration et notamment sur son organisation interne et ses limites.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Philippe Pergola, Daniel Istria, « Commune de Lucciana » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 22 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/23410

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Auteurs

Philippe Pergola

CNRS

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Philippe Pergola

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