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1992

Résultats significatifs en Corse pour l’année 1992

Joseph Cesari

Texte intégral

1Les résultats scientifiques significatifs concernent d’abord les découvertes sur la grotte de Coscia (Rogliano) où Eugène Bonifay (CNRS) vient de découvrir la partie de la grotte primitive qui n’a pas été entièrement colmatée par les sédiments. Cette grotte de 25 m de diamètre a une hauteur de plafond de 8 m maximum. Les premières datations radiométriques des couches cendreuses (probables foyers) viennent confirmer la chrono-stratigraphie des paléosols attribués au début du Pléistocène supérieur (fin du dernier interglaciaire Riss-Würm et du début du Würm 1). À cette fouille est rattachée une prospection diachronique du Cap Corse. Cette prospection a déjà permis le recensement de plusieurs gisements. Il est nécessaire d’insister sur l’importance de la péninsule du Cap Corse qui était la partie du bloc Corso-Sarde la plus proche du continent. Le Cap Corse constituait donc le lieu de passage obligé de toutes les migrations animales ou humaines (en dehors de celles, post-paléolithiques, qui se sont faites par navigation maritime) qui ont permis les peuplements successifs de la Corse et de la Sardaigne.

2Pour le Monte di Tuda, Jean-Denis Vigne (CNRS) vient d’achever ses travaux. Ils permettent aujourd’hui de disposer d’une documentation qui autorise une reconstitution de l’évolution des actions anthropiques sur l’environnement de la région du Nebbiu (Haute-Corse) depuis le Néolithique, à partir de données sédimentologiques et microfauniques du Monte di Tuda et des données polliniques de la séquence de Saint-Florent.

3Sur le gisement du Monte Leone (Bonifacio), un sondage réalisé par Jean-Denis Vigne présente, dans les niveaux sous-jacents à ceux d’une sépulture fouillée en 1991, une occupation antérieure au Néolithique ancien. Une première datation 14C (ETH-8305 : 8225 ± 150 BP) permet une attribution au « Prénéolithique » de Corse d’un sol d’habitat dont la surface conservée pourrait atteindre plusieurs dizaines de mètres carrés.

4Pour le Néolithique moyen, à Presa-Tusiu (Altagène) divers niveaux datés permettent d’établir une occupation autour de 3500/4000 BC. Les fouilles conduites par François de Lanfranchi livrent une série de structures mégalithiques dont il conviendra de connaître l’usage.

5Pour le gisement des Calanchi-Sapar’Alta (Sollacaro), les fouilles dirigées par Joseph Cesari (SDA) et Giuseppa Tanda (université de Sassari) ont permis la mise au jour d’une nouvelle structure d’habitation attribuable au Chalcolithique, sur la terrasse sud de Sapar’Alta.

6Pour l’âge du Bronze, plusieurs foyers ont été mis au jour dans le grand abri de Sapar’Alta (Sollacaro). Mais c’est surtout sur l’habitat de Castidetta-Pozzone que Joseph Cesari et Paul Nebbia ont achevé la fouille de la tour sommitale et celle d’une arase de maison attenante. La tour de Pozzone s’apparente aux monuments nuragiques « monotorri » de Sardaigne. Deux occupations successives ont été individualisées, la plus ancienne attribuable au Bronze moyen (circa 1500-1100 av. J.-C.) et la seconde attribuable au Bronze final (circa 1100-800 av. J.-C.). Dans le niveau du Bronze moyen on retiendra la découverte d’un beau foyer appareillé circulaire, au centre de la pièce principale de la tour. Pour la phase suivante, il faut souligner l’existence de beaux foyers appareillés de plan rectangulaire qui équipaient l’espace domestique des maisons. L’un de ces foyers est même compartimenté. C’est aussi à cette période que l’on doit rattacher le fragment de la valve d’un moule de poignard qui produisait des pièces comparables à celles représentées sur plusieurs statues-menhirs de Corse. Cette découverte permet une datation de ces armes, puisque la matrice de ce poignard est incluse dans la couche datée du Bronze final.

7Plusieurs sépultures ou éléments de sépultures attribuables à l’âge du Bronze ont été fouillées en Haute-Corse. Signalons la fouille, par Pierre Neuville, de deux sépultures à Luro (Pietralba) dont une a donné une datation de 1705 ± 130 BC (Ly 5845 : 3655 ± 130 BP). Sur la commune de Bisinchi (Haute-Corse) à Campo di Buono, Jacques Magdeleine à terminé la fouille de deux autres sépultures dont l’une s’intègre par son architecture aux monuments mégalithiques du Bronze final, la seconde parait tardive d’après son mobilier (présence de perles d’ambre, de verre, et d’une intaille en cornaline attribuable à l’époque romaine – iie-ier s. de notre ère – représentant la déesse Fortuna).

8Pour la période médiévale, les travaux conduits par Gilles Giovannangeli, sur le village déserté de l’Ortolo (Sartène), ont livré un abondant matériel des xve s. et xvie s.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Joseph Cesari, « Résultats significatifs en Corse pour l’année 1992 »ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 17 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/23525

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Auteur

Joseph Cesari

Drac Corse (service régional de l’archéologie)

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