Entrées d’index
Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
157880Nature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1Le projet de raccordement et d’installation d’une nouvelle canalisation de gaz à destination de la Belgique (« Artère des Flandres ») a motivé la prescription d’un diagnostic archéologique. La tranche 2, concernant le linéaire (23 km), du raccordement de Pitgam à la frontière belge (Oost-Cappel) (E. Elleboode 2014 et 2015) a mis en évidence sur le territoire de la commune de Pitgam deux zones de vestiges gallo-romains denses qui ont fait l’objet des prescriptions distinctes. L’opération de fouille du secteur 2, centrée sur la présence d’un hypocauste, de fossés et de fosses diverses, précédée d’une intervention géophysique (Guillaume Hulin) a débuté le 23 avril pour s’achever le 22 mai 2015.
2Réalisée dans des conditions optimales, la fouille n’a toutefois pas permis de bien comprendre la nature ni l’organisation du site. Les causes de cette déficience sont multiples : érosion importante, lessivage et bioturbation des comblements de structures fossoyées, peu d’envergure de l’emprise (10 m de large), rareté du mobilier…
3À l’exception des tessons épars de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne renvoyant aux pratiques culturales d’épandage, deux époques d’occupation ont été mises en évidence sur le site.
4Si l’on accepte les conclusions prudentes de l’étude céramologique, la plus ancienne pourrait dater du Bronze final. Une forme (Str. 1) et un tesson découvert lors du diagnostic (F. 1567) tous deux dans le remplissage de trous de poteau composent l’ensemble du mobilier ; par analogie morphologique, un troisième trou de poteau est attribué à cette phase d’occupation dont la nature et l’importance demeurent inconnues.
5Le principal de l’occupation est d’époque romaine, principalement des iie-iiie s. de notre ère d’après le rare mobilier céramique. Les structures consistent en fossés traversant l’emprise sans amorce de retour ou d’association évidente. Il n’est pas possible de distinguer entre fossés parcellaires étendus et fossés d’enclos autour de l’occupation domestique. La seule structure construite est un fond d’hypocauste, ou salle de chauffe probablement balnéaire, de surface réduite (6,9 m2). Les procédés constructifs sont sommaires : la base des murs est constituée de pierre sèche à peine dressée en paroi interne, la chape n’a pas été coulée (tuileau) mais est venue du damage d’éléments de terre cuite architecturale (tuiles et torchis rubéfié), les carreaux de pilettes sont issus du remploi et taille de tegulae… En l’état, par sa situation en rebord de la plaine maritime, ce vestige d’hypocauste est probablement l’installation de ce type la plus avancée découverte à ce jour ; les occupations romaines repérées dans la plaine ne recourant qu’à des procédés sur poteaux plantés.
6L’étude du mobilier céramique induit la même différenciation : « le lot possède les traits caractéristiques d’un rejet domestique d’une demeure relativement aisée » et ne comporte que 27 % de céramique non tournée contre 70-75 % pour les sites de plaine étudiés dont les installations sont peut-être étroitement liées à des activités ou des industries particulières (élevage, pêche, production du sel…).
7Le site de Pitgam secteur 2 permet malgré tout d’introduire à l’étude des relations (dépendances, complémentarité, hiérarchie) entre ces différents types d’occupation. L’érosion constatée ici des aménagements du rebord de plaine est certes un empêchement à l’intelligence du système mais est surtout un facteur qu’il faudra intégrer dans le processus de recherche car, sans suspicion de site mieux conservé, celle-ci ne pourra avancer qu’au moyen d’un enregistrement systématique, cumulé et modélisateur des vestiges les plus humbles.
Fig. 1 – Hypocauste, vue générale depuis le sud-est
8[Image non convertie]
Cliché : L. Notte (Inrap).
Pour citer cet article
Référence électronique
Ludovic Notte, « Pitgam – Route de Nieppe » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Hauts-de-France, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/29840
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page