Mines et métallurgie anciennes en Franche-Comté
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Lieux :
France métropolitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Département du Doubs, Audincourt, Berthelange, Territoire de Belfort, Châtenois-les-Forges, VandoncourtNature de l'opération :
prospection thématiqueTexte intégral
1Ces dernières années, les travaux consacrés à l’exploitation du fer par le procédé de réduction directe se sont diversifiés, tant en ce qui concerne les prospections que les analyses de déchets métallurgiques. Chaque zone prend désormais un aspect nettement individualisé, sans cesse confirmé par les nouvelles découvertes.
2À Vandoncourt (Doubs), les prospections effectuées à proximité du terrier du Pont Sarasin ont révélé l’existence de ce qui semble être un véritable complexe métallurgique (vraisemblablement d’époque romaine), installé en plein bois et au contact d’un ruisseau.
3Dans la zone de Berthelange (Doubs), l’exploitation du fer dans de petits ateliers dispersés est une nouvelle fois confirmée. L’intérêt archéologique des sites, appelés « terriers étalés », vient par ailleurs d’être largement confirmé par la mise au jour, à la faveur d’un drainage, d’un fourneau de réduction. Dans le Finage, des sites, recelant des scories dites « de forge », ont été à nouveau reconnus. Ils sont liés, semble-t-il, à la voie Besançon-Chalon-sur-Saône, passant dans un tissu dense d’habitats.
4Enfin, le dépouillement de la bibliographie ancienne concernant le Territoire-de-Belfort, entamé celle année, se révèle prometteur, notamment dans la région de Chatenois-les-Forges.
5Les derniers résultats d’analyses chimiques parvenus du Centre de recherches pétrographiques et géochimiques de Vandœuvre-lès-Nancy montrent à nouveau qu’il existe une nette discrimination entre les scories de provenances géographiques diverses : chaque lot forme un nuage distinct sur les diagrammes. De plus, on peut affirmer aujourd’hui que c’est, sans aucun doute, la nature du minerai qui influe sur la composition finale des déchets et non pas la technique de traitement elle-même. Il est possible désormais d’associer à chaque site analysé un minerai, voire un lieu d’extraction. Peu à peu, se dessine la zone d’influence de chaque type de minerai : des pisolithes très alumineux de la région d’Audincourt (Doubs) au castillot à ciment calcaire du nord du Jura.
6Par contre, il n’est pas envisageable, pour l’instant, de distinguer les scories de réduction de celles qui proviennent de l’affinage des loupes : là encore, l’analyse permet de reconnaître le minerai de départ, mais pas le processus métallurgique. Ainsi la période romaine commence-t-elle à trouver une place dont l’importance reste à préciser — dans l’évolution bimillénaire de la sidérurgie directe franc-comtoise, qui confère d’autant plus d’intérêt à cette région que son faciès productif paraît correspondre à celui le plus communément répandu à travers les Gaules, où le fer était travaillé presque partout pour les besoins locaux et régionaux et non pas seulement dans quelques zones privilégiées approvisionnant les cités ou l’État romain.
7D’autre part, il convient de rappeler la parution de l’ouvrage collectif De la mine à la forge en Franche-Comté : des origines au xixe s., publié sous la direction de J.-P. Jacob et M. Mangin (1990) ; cette contribution essentielle regroupe de nombreux articles sur la métallurgie du fer, de l’argent et autres métaux non ferreux du sud-vosgien.
Pour citer cet article
Référence électronique
Michel Mangin, Hervé Laurent, Baraka Raissouni, « Mines et métallurgie anciennes en Franche-Comté » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Bourgogne-Franche-Comté, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/30419
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