1Un diagnostic archéologique a été réalisé en février 2012 dans l’enceinte de l’habitation Château Dubuc à La Trinité en amont d’une nouvelle phase de restauration. Ce projet s’intéresse à un secteur d’environ 4 000 m² contenant les entrepôts ouest, les terrasses supérieures, appelées corral et écurie, l’aqueduc et les cachots.

2Le Château Dubuc, appelé initialement l’habitation de la Caravelle, a comme intérêt patrimonial d’être abandonné avant l’industrialisation moderne des habitations. Le site conserve ainsi les vestiges non perturbés d’une habitation sucrière et caféière du xviii^e s. Fondée en 1725, l’habitation est déménagée en 1797. Racheté en 1858, elle intègre ensuite le domaine du Galion.

3L’occupation reconnue dans l’emprise de l’opération date essentiellement de cette période et du xix^e s. Les indices précoces semblent absents de cette zone. Une première phase d’occupation inédite avec plusieurs bâtiments construits, des sols et des trous de poteau a été repérée sous les vestiges actuellement visibles. Le plan et l’organisation des bâtiments restent à définir. La carte de Moreau du Temple illustre peut être ces premiers bâtiments.

4Au niveau des entrepôts ouest, les sols pavés dégagés dévoilent les espaces de circulation entre et au sein des trois bâtiments. L’intérieur des entrepôts ne bénéficie pas d’un pavage complet, seules des bandes larges de 1,20 m sont aménagées le long des murs de façade. L’étude des ouvertures confirme l’hypothèse d’entrepôts très ventilés, mais la matière stockée est encore à identifier. S’agit-il de sucre et donc d’une purgerie ? Les accès et la circulation au sein de ces bâtiments posent également question.

5L’étude a mis en évidence sur les trois terrasses successives du secteur supérieur, des espaces ouverts avec une porte piétonne et des escaliers. Il s’agit d’espace en terre battue ou en terre de jardin, ceints de murs de clôture. Associées aux productions locales de sucre et de café, ces terre-pleins peuvent correspondre à des glacis de séchage. Les grands murs de clôture évoquent également l’implantation de jardins potagers, fruitiers ou d’agrément.

6L’approche du réseau hydraulique a en partie révélé le tracé de l’aqueduc principal et mis au jour l’existence d’une deuxième canalisation périphérique. Les tracés complets restent à définir ainsi que les prises d’eau. Très bien conservées toutes les deux, ces deux canalisations ont piégé dans leur comblement une partie de l’outillage et du mobilier de l’habitation.

7Enfin, le diagnostic des « cachots » a révélé le parfait état de conservation des sols pavés dans la cellule nord, mais l’utilisation de ce bâtiment reste à découvrir.

Fig. 1 – Vue générale du diagnostic de château Dubuc

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Cliché : A. Jégouzo (Inrap).