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Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
10669Nature de l'opération :
opération de diagnosticTexte intégral
1Le réaménagement de la place Jean Jaurès à Béziers et notamment le projet d’y installer une fontaine a motivé la prescription d’un diagnostic d’archéologie préventive. Celui-ci, confié au Service archéologique municipal de Béziers doit se dérouler en deux tranches. La première a pu être menée du 20 avril au 13 mai 2015 et portait sur la moitié de l’emprise totale du projet. La deuxième tranche est toujours en attente, conditionnée par les modifications du projet initial.
2La place se situe en bordure de la ville grecque et romaine, sur le tracé de la voie Domitienne, à l’emplacement du château neuf des Trencavel remplacé dès le xiiie s. par le couvent des Frères prêcheurs puis en 1585 par la Citadelle d’Henri Ier de Montmorency détruite à son tour dès 1632. Les principaux acquis du diagnostic archéologique sont les suivants.
3La découverte de maçonneries monumentales liées à la construction de la citadelle. Au moins deux phases d’aménagements sont perceptibles. Leur niveau de conservation est variable. Dans le meilleur des cas, les murs affleurent sous le niveau de sol actuel (à partir de 59,70 m NGF ; 59,95 m NGF pour le niveau de sol actuel). Ils sont constitués de blocs en calcaire coquillier bien taillés et bien dressés puis liés au mortier de chaux. Entre les parements prend place un blocage homogène et très puissant de pierres liées au mortier de chaux, épais de plus de 5 m par endroit. Les fondations observées descendent jusqu’à 57,30 m NGF. La construction de l’ouvrage a débuté en 1585 et a rapidement été suivie par un réaménagement qui a consisté en un renfort de certains murs, vraisemblablement pour améliorer les angles de tirs et/ou surélever l’édifice afin de mieux protéger la porte contiguë de la ville. Suite à la défaite du parti de Gaston d’Orléans et d’Henri II de Montmorency, la citadelle de Béziers est démontée sur ordre du roi Louis XIII en 1632.
4Le réaménagement du bastion extérieur sur son côté septentrional est relativement tardif puisqu’il intervient entre le croquis dressé par les frères Prêcheurs (juste après 1632) et le plan Revel daté de 1789. Il consiste en la fermeture d’une portion de fossé et à la reprise rectiligne du mur septentrional se terminant contre le rempart et la porte de la ville. La fouille d’une portion de ce fossé comblé confirme le remaniement au cours du xviiie s. ou de la deuxième moitié du xviie s. au plus tôt.
5Le démontage partiel des ouvrages défensifs jusqu’au xixe s. pour réemployer les pierres de tailles sur des ouvrages édilitaires (murs de soutènement contre le boulevard d’Angleterre par exemple). En dernier lieu, le réaménagement de la place pour la foire aux bestiaux à la fin du xixe s. a consisté en un important nivellement des sols afin de gommer la pente naturelle du terrain vers le sud. Aussi, le secteur nord de la place a été décaissé de plus de 2 m, nécessitant également la reprise des façades et niveaux de planchers des immeubles voisins. C’est la raison pour laquelle aucun niveau de sol associable à la citadelle n’a été mis au jour mais seulement ses fondations et ses deux premiers mètres d’élévations (par rapport au niveau du fond des douves qui entouraient l’édifice défensif).
6La présence d’une petite structure fossoyée du iie s. av. J.‑C. Celle-ci n’est que faiblement conservée eu égard aux multiples travaux entrepris dans ce secteur. N’en subsiste que ses trente premiers centimètres. Le fossé enserre un espace se développant sous la voirie et les places de parking de la rue Jean-Jaurès.
7Sur les portions non bouleversées de la place Jean Jaurès (en périphérie du parking souterrain), le potentiel archéologique reste fort puisqu’il comprend d’éventuels vestiges antiques (cf. les découvertes du xixe s.), médiévaux (le château neuf des Trencavel et le couvent des frères Prêcheurs) ainsi que la continuité de la citadelle dont une restitution est proposée par H. Prat (cahier VII de la société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 2001). On précisera que les vestiges trouvés à ce jour confirment bien la proposition de restitution de la citadelle par H. Prat mais que le bastion nord occidental doit se concevoir selon une forme plus ouverte (sa façade nord orientale étant plus parallèle aux façades de l’impasse des Balances).
Table des illustrations
Titre | Fig. 1 – Vue des vestiges de la Citadelle prise de l’ouest |
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Crédits | Cliché : E. Gomez. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/31982/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 381k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Elian Gomez, « Béziers – Place Jean-Jaurès » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Occitanie, mis en ligne le 15 juillet 2020, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/31982
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