1La présente évaluation fait suite à un projet de construction d’un chai sur la commune, au lieu-dit Les Ifs. Le diagnostic a été motivé par le risque que fait courir cette construction aux vestiges susceptibles d’être enfouis au sein du terrain qui avait livré en prospection une concentration de mobilier de l’âge du Fer pouvant trahir la présence d’un petit habitat en relation avec l’oppidum du Bois de Barre situé à moins de 700 m au nord-ouest.

2Le diagnostic a été réalisé sur l’ensemble de la parcelle de 6 400 m² selon un maillage défini en grande partie par les données de prospection. Il s’est révélé dans une large mesure positif mais les vestiges découverts se concentrent essentiellement au nord et à l’ouest de l’emprise. Le degré de conservation est assez médiocre, le terrain ayant fait l’objet d’un sous-solage.

3L’opération a permis la découverte d’un carrefour de voies associé à l’amorce d’une organisation parcellaire couvrant les périodes protohistorique et antique. Les deux axes de circulation, visiblement assez anciens, s’organisent en croix, le carrefour se trouvant dans la partie nord-ouest du terrain. Le premier état est constitué par un simple niveau de cailloutis calibré installé en fosse à forte présence de tessons d’amphores massaliètes et étrusques. Il est assez ancien et daté du v^e s. av. J.‑C. L’ensemble est entièrement repris durant la période antique selon des orientations conformes au réseau centurié dit Montpelliérais A. Les nouveaux chemins sont associés à une terrasse agricole dont il ne reste que la base construite. Ces nouvelles structures fonctionnent assez longtemps et sont en grande partie encore fossilisées à l’heure actuelle par les chemins ruraux et la route départementale reliant Murviel à Pignan.

4En définitive, l’opération a donc permis de mettre en évidence une petite partie de la voie nord-sud reliant la voie Domitienne à l’agglomération du Castellas, par ailleurs déjà observée anciennement à Pignan. Surtout, elle révèle la présence de voiries préexistantes protohistoriques quasiment situées sur les mêmes emplacements. La principale différence réside dans la régularisation du réseau et la création d’une terrasse respectant les nouvelles normes définies par l’orientation du cadastre antique Montpelliérais A.