Texte intégral
1Découvert sur la commune de Saint-Fulgent à l’occasion des prospections mécaniques réalisées préalablement à la construction de l’autoroute A87 (Angers/La Roche-sur-Yon), le site de la Petite Valinière a révélé deux phases d’occupation, lesquelles témoignent d’une anthropisation du secteur s’inscrivant respectivement dans le courant du second âge du Fer pour la première, et durant une bonne partie du xive s. pour la seconde.
2Relativement ténue, la plus ancienne, qui occupe 1 800 des 8 000 m2 décapés, se caractérise non seulement par l’implantation de quatre fossés orthonormés sans finalité défensive, mais aussi et surtout par la présence de divers impacts de poteaux dont huit au moins se rapportent à deux bâtiments bien distincts : d’une surface de 78 m2, le plus complet se présente sous la forme d’un édifice rectangulaire aux angles arrondis, matérialisé par une tranchée de paroi s’interrompant au sud-ouest à la manière d’un accès ; à l’intérieur, quatre trous de poteau établis à 2,50 m de la tranchée périphérique composent les restes de la structure porteuse de la charpente, laquelle devait avoir une configuration pyramidale ; installé à moins de 5 m du précédent, le second bâtiment ne rassemble, pour sa part, que quatre impacts : fouillé lors de l’évaluation, il a été interprété comme un grenier ; pourtant, au vu de l’écartement de ses différents poteaux (3,50 m en moyenne) comme de l’espace interne qu’ils délimitent (9 m2), cet ensemble n’est pas sans rappeler le dispositif porteur observé au sein de la première construction. Aménagées à la charnière de La Tène moyenne et de La Tène finale, ces structures s’inscrivent probablement en marge d’une installation plus importante.
3Se développant sur plus de la moitié de la surface fouillée, l’occupation du Moyen Âge semble en grande partie circonscrite par un système fossoyé au sein duquel s’insère un petit enclos subcirculaire. D’une superficie voisine de 415 m2, cet enclos renferme la plupart des structures médiévales repérées sur le site et en délimite très certainement la partie domestique : il est vrai qu’en son centre, l’enclos recèle un bâtiment rectangulaire de 65 m2 matérialisé par des poteaux porteurs et que jouxtent divers trous de poteau, fosses ou zones de piétinement généralement riches en céramiques et rejets charbonneux. Ayant probablement connu plusieurs états, cet édifice a pu, par ailleurs, disposer d’un appentis.
4Établi sur la frange sud-ouest du gisement, le secteur domestique est englobé au sein d’un système fossoyé se développant sur plus de 4 550 m2. Constitué de fossés de dimensions modestes (1,20 m de largeur maximale, pour 0,30 m de profondeur), le dispositif fossoyé circonscrit un espace pratiquement vierge de structures archéologiques, à l’exception toutefois de quelques petits fossés participant probablement à la partition interne de l’espace. Sans doute voué à des activités agro-pastorales, ce dispositif dépassait au nord le cadre arbitraire des décapages.
5Compte tenu de sa situation en marge des limites communales actuelles, l’installation médiévale de la Petite Valinière n’est pas sans évoquer les exploitations agricoles qui, associant surfaces agraires et enceinte d’habitat individuel, étaient établies loin des centres villageois, en périphérie des territoires paroissiaux. Dénué de tout caractère défensif, le site pourrait en effet s’apparenter à ces établissements pionniers liés à la mise en valeur des terres et dont des exemples similaires ont déjà été observés ailleurs en Europe du Nord-Ouest.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Occupation du Moyen Âge |
Crédits | DAO : Afan. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/35667/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 790k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Frédéric Guérin, « Saint-Fulgent – La Petite Valinière » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Pays de la Loire, mis en ligne le 25 septembre 2020, consulté le 12 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/35667
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