Vallenay – Lit du Cher en amont de la digue du moulin des Bordes
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Année de l'opération :
2012Numéro d’opération :
0609950Nature de l'opération :
opération de diagnosticTexte intégral
1Le sondage subaquatique s’est effectué dans le lit du Cher, en aval de la digue et de la chute d’eau du moulin des Bordes. Le site est situé sur la commune de Vallenay, au lieu-dit Pré d’Allichamps, à proximité du prieuré d’Allichamps. Quatre groupes de pieux ont été relevés.
2Le groupe 1 est clairement différent des trois autres, puisque la datation 14C effectuée est centrée sur le xe s. Les groupes 2, 3 et 4 se répartissent sur moins de 500 m2. Leur dégagement est incomplet, en particulier au sud pour le groupe 2, en partie engagé sous la rive. Leurs datations s’étalent du xiiie au xve s. Ces constructions n’ont pas été en usage en même temps.
3Les groupes 3 et 4, des xive-xve s., conservent des aménagements destinés à accueillir des clayonnages de bois plessés et de fascines, pour une dérivation et une orientation du courant. Par contre, ces aménagements ne peuvent fonctionner ensemble. Le groupe Ouest no 3 était muni d’une paroi de clayonnage pour un courant venant du nord-ouest ou du sud-ouest, et le groupe Est no 4 d’un aménagement similaire pour un courant venant du nord ou de l’ouest. L’aménagement du groupe 3 aurait fait obstacle à celui du groupe 4 s’il avait été contemporain. Quant à celui du groupe 4, il aurait détruit le clayonnage du 3. Ces 2 groupes sont divergents et se sont succédés sans être en usage ensemble. Le groupe 2, des xiiie-xive s., en raison de l’orientation des aménagements des deux groupes précédents, ne peut être mis en relation dans leurs fonctionnements. Il y a bien trois aménagements qui se suivent les uns à la suite des autres, après destruction du précédent.
4Un travail d’archives a été réalisé. Il montre que le moulin des Bordes est ancien et apparaît, dans des mises à cense en 1202. Il est propriété conjointe du prieuré d’Allichamps et de l’abbaye de Noirlac. Vers 1360, les biens de l’abbaye ont été ravagés localement, par les guerres. Enfin, sur une période bien documentée de la fin du xive s., les moulins sur le Cher eurent à subir une série d’inondations ravageuses. Un moulin voisin, notamment, doit être entièrement reconstruit en 1389. Enfin, en 1438, les moines de Noirlac se désengagent de la propriété du moulin des Bordes à cause des « réparations considérables, souvent nécessaires au moulin des Bordes ».
5Ces destructions fréquentes, alliées à une rivière à régime torrentiel, expliquent les reconstructions constatées tant dans les archives que par l’étude archéologique. La situation est courante du déplacement du site d’un moulin, en fonction des variations du cours d’une rivière. Ce qui est bien le cas dans la zone, où le lit majeur du Cher fait près de 900 m de large. Plusieurs fragments de sarcophages tapissent la zone des pieux. Ils proviennent des cimetières gallo-romains et mérovingiens d’Allichamps, situés à moins de 200 m. La digue voisine du moulin actuel des Bordes, reconstruite en 1715, montre également des fragments du même type. Il semble que ceux trouvés là aient été arrachés de la digue en voie de destruction qui se trouve à seulement 30 m de distance.
Pour citer cet article
Référence électronique
Olivier Troubat, « Vallenay – Lit du Cher en amont de la digue du moulin des Bordes » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Centre-Val de Loire, mis en ligne le 09 septembre 2020, consulté le 07 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/37841
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