Poupry – La Fromagée, Les Hernies
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Année de l'opération :
2016Numéro d’opération :
0610818Nature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Éveha
Texte intégral
1L’opération préventive de La Fromagée, Les Hernies (lot 2) à Poupry (Eure-et-Loir) a été réalisée dans le cadre de l’aménagement d’une zone d’activités par le syndicat mixte d’Artenay-Poupry. La fouille a eu lieu du 5 octobre 2015 au 3 février 2016 et a concerné 3,8 ha.
2Les traces d’occupation les plus anciennes mises en évidence correspondent à deux concentrations de silex taillés piégés dans le comblement de dépressions naturelles. Environ 400 pièces ont été collectées dans ces colluvions. Leur datation, encore provisoire, est comprise entre le Mésolithique et le Néolithique final. Aucune structure n’est associée à cette période.
3Les premiers éléments structurés appartiennent au second âge du Fer. Il s’agit d’une vaste nécropole située en limite orientale du lot 2 et s’étendant dans la fouille voisine du lot 3. Sept silos peuvent également être associés à la Protohistoire. Six d’entre eux sont regroupés au centre de l’aire décapée. Ils ne contiennent malheureusement que très peu de mobilier céramique. Trois d’entre eux ont fait l’objet d’une datation par radiocarbone permettant de situer leur comblement entre le ive et le iie s. av. J.‑C. Aucune trace d’habitat liée à ces structures de stockage n’a été reconnue.
4C’est probablement durant la période augustéenne qu’est installé un établissement rural immédiatement à l’est de l’ancienne nécropole. Celui-ci est composé de deux enclos fossoyés.
5L’habitat et la partie agricole de l’établissement sont compris dans l’enclos nord. Ce dernier, de forme trapézoïdale, a connu plusieurs modifications affectant son emprise et son partitionnement interne. La surface totale enclose est de 8 100 m2. Les dimensions des fossés sont légèrement supérieures à celles de la parcelle sud, mais n’excèdent toutefois jamais 2 m de large pour 80 cm de profondeur conservée. Aucun dispositif d’accès n’a été découvert mais la disposition générale des éléments internes invite à restituer un accès par l’est, peut-être via un système de chicane ouvert au nord.
6Trois bâtiments ont été reconnus à l’intérieur de l’enclos. Le bâtiment 1 est un édifice maçonné à contrefort de 16,40 m sur 9,90 m (hors contreforts). Seules les fondations nous sont parvenues. L’espace interne de 117 m2 n’est pas cloisonné. Deux plots de supports de charpente étaient installés sur l’axe longitudinal. L’espace entre ces plots et le mur sud était occupé par un hérisson de tuiles marque sans doute l’accès au bâtiment. Le bâtiment 1 présente les caractéristiques d’une grange à contreforts. L’absence d’aménagement et de mobilier est cohérente avec cette interprétation.
7Le bâtiment 2 devait également être maçonné. Il n’est conservé que par une partie de sa semelle de fondation, apparue dans la terre végétale. La portion observée permet d’attester la largeur de l’édifice : 10,50 m. La longueur minimum est de 12,65 m. Cette construction est associée à trois celliers excavés indiquant une probable vocation résidentielle. Leur comblement a livré un mobilier relativement abondant parmi lequel on peut souligner la présence d’éléments provenant d’une toiture de tuiles effondrée et des enduits peints invitant à restituer une construction de qualité. Plusieurs exemplaires de semelles cloutées ont également été découverts dans ces celliers.
8Le dernier édifice est construit sur poteaux plantés. Il s’agit d’une construction quadrangulaire à deux nefs d’environ 12 x 6 m. Il est également associé à 4 celliers dont deux ont livré un très abondant mobilier céramique du ier s. av. J.‑C. mais aussi des objets en fer (couteaux, fragments de faucille entre autres). Il s’agit ici aussi vraisemblablement d’un bâtiment d’habitat.
9Un puits, une mare et un potentiel abreuvoir se trouvent dans la partie sud-ouest de l’enclos. Ces derniers sont environnés d’aires perturbées interprétées comme des zones de piétinement animal liées à l’utilisation de la mare. Le puits a été fouillé intégralement, en grande partie manuellement. Profond d’environ 15,5 m pour une diamètre moyen de 1,2 m, il disposait d’une réserve de 4,5 m de hauteur, soit un volume de 5 m3. La quantité d’eau stockée devait servir en partie à alimenter la mare de l’enclos nord. En effet, celle-ci est située sur un point haut dans un substrat qui ne retient pas naturellement l’eau. Le puits n’a pas livré de dépôt mobilier. Toutefois son comblement détritique contenait quelques éléments en bois datés du second quart du ier s., de la microfaune, de la faune, des fragments de meules et un bloc lapidaire.
10L’enclos méridional, ajouté sans doute durant le ier s., enserre un espace quadrangulaire d’environ 1,85 ha et dispose d’au moins une ouverture matérialisée par une interruption du fossé à l’est. Peu de structures d’époque romaine ont été découvertes dans cette parcelle. On peut seulement signaler un foyer et une fosse au nord, et un fossé et une mare au sud. Il n’a pas été possible de mettre en évidence d’aménagements en lien avec une culture particulière dans ce secteur (ni trace de labours, ni fosse de plantation). Une concentration de chablis située à l’ouest d’un fossé de partitionnement pourrait témoigner de la présence d’un boisement ancien – encore non daté – dans cette zone.
11L’établissement semble abandonné à la fin du iie s. ou au début du iiie s. Quelques tessons de céramique du haut Moyen Âge pourraient témoigner de la récupération des matériaux de l’établissement antique et en particulier des pierres de fondation du bâtiment 1 et de celles du cuvelage du puits.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan masse de la zone nord-ouest du décapage, enclos nord de l’établissement rural antique |
Crédits | DAO : Éveha. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/46551/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 564k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Florian Sarreste, « Poupry – La Fromagée, Les Hernies » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Centre-Val de Loire, mis en ligne le 01 janvier 2021, consulté le 27 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/46551
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