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AccueilRégionsAuvergne-Rhône-Alpes201442 – LoireRiorges – Zac du Marclet

2014
42 – Loire

Riorges – Zac du Marclet

Opération préventive de diagnostic (2014)
Responsable d’opération : Vincent Georges

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1La plaine de Roanne a fait, pour la première fois, l’objet d’une opération de diagnostic de grande ampleur sur plusieurs dizaines d’hectares (33,5 ha). Elle est située en rive gauche de la Loire et s’étend sur le bassin versant du Renaison, qui se jette dans la Loire à hauteur de Roanne. Le Marclet, un petit affluent du Renaison, y collecte l’écoulement des eaux à l’intérieur d’un emboîtement de terrasse de cette rivière. Le substrat alluvio-glaciaire est commun à l’ensemble de la zone. Des chan­gements importants dans l’écoulement ont été observés sur le Marclet et sur un autre petit affluent. L’un d’eux est en lien avec la nature des vestiges mis en évidence dans ce diagnostic. Un bras fossile a pu être appréhendé en détail sur plus de 300 m. Les vestiges erratiques retrouvés dans les strates alluviales se partagent entre le Néolithique, la Protohistoire et l’Antiquité.

2Les espaces restés stables depuis l’Holocène ont servi à l’implantation d’espaces à vocation pastorale. Le sous-sol argileux explique que plus de 95 % des surfaces sont dépourvues de traces agraires de type labours ou araire. Seule la trace fossile d’une parcelle du cadastre napoléonien a montré des traces de labours (à la pointe sud-ouest de l’emprise du diagnostic).

3L’occupation protohistorique la plus ancienne remonte au premier âge du Fer. Elle se caractérise par la présence d’un puits isolé. À quelques centaines de mètres de là, des indices d’occupation très concentrés ont été découverts dans un sondage, sous la forme de fosses à comblement brun noir, avec la présence de céramiques, ainsi que de probables fonds de trous de poteau. Ce secteur borde le cours actuel du Marclet, qui n’est pas celui en vigueur, au moins pour partie, au premier âge du Fer. Une bande de divagation du lit mineur fossile du Marclet a en effet pu être appréhendée en détail au sud-est. Le fond de chenal le plus profond, situé à 2,60 m de profondeur sous le sol actuel, est abandonné vers 11 500 av. J.‑C. d’après une datation au 14C sur la matière organique. Le mobilier archéologique découvert dans les niveaux alluviaux supérieurs et trois dates 14C indiquent que le lit mineur du Marclet empruntait ce tracé au premier âge du Fer. Un ensemble de structures de cette dernière période prend place sur le paléosol qui encadre ce lit mineur. L’une des structures est un foyer aménagé dans l’angle d’un creusement quadrangulaire. Des pisolites fortement aimantées y ont été soumises à de fortes températures (selon E. Dransart, EMTT). Si ce phénomène n’est pas accidentel, ce qui reste à démontrer au seul stade de ce diagnostic, il pourrait s’agir d’une aire de grillage de pisolithes ferromanganiques pour le transformer en minerai de fer. La proximité de la source en eau nécessaire pour laver les pisolites de leur gangue argileuse fait partie de ce contexte documentaire. À ceci, s’ajoute la présence, au fond du chenal, d’une très grande quantité de branchettes d’orme qui ont été chauffées à très haute température (observation : Manon Cabanis). Ce dépôt de charbons de bois date également du premier âge du Fer, d’après une date 14C.

4La fin de l’âge du Fer est, par ailleurs, particulièrement bien documentée au travers des vestiges d’une ferme à enclos au sud du diagnostic. Le caractère extensif des sondages en pourtour septentrional de la ferme a permis de mettre en évidence un élément parcellaire de grande envergure sous la forme d’un grand fossé encore en usage au cours de l’Antiquité. Cet état antique est hérité, au moins sur un tronçon, d’une palissade d’époque gauloise parallèle à l’enclos. Les reprises du fossé dans les zones les plus humides empêchent de déterminer la longueur initiale du tronçon palissadé. Les observations du diagnostic sont en faveur d’une ferme gauloise disposant d’une palissade avec des sentiers de circulation (pour des bovins ?), de part et d’autre de l’alignement de poteaux. Le côté nord de l’enclos atteint la longueur de 44 m. L’essentiel de cette occupation est déjà détruit du fait du passage d’une voirie importante immédiatement au sud.

5Ce domaine agricole se maintient au ier s. apr. J.‑C. Deux grandes fosses pluri-métriques quadrangulaires, avec un mobilier riche, d’époque gauloise et augustéenne, évoquent des abreuvoirs aménagés avec des structures en bois à 300 m au nord-ouest de la ferme à enclos. Les bordures et le comblement interne des creusements plaident en faveur de cette hypothèse. Le mobilier suggère deux structures qui se sont succédé dans le temps.

6Des vestiges archéologiques isolés démontrent une présence humaine récurrence dès le Néolithique ou la Protohistoire ancienne.

7Les périodes plus récentes sont concernées, au moins à partir du xviiis., par l’implantation d’étangs dans le domaine Caron. À la marge de ces zones humides artificielles, on retrouve, probablement à l’intérieur d’anciens pacages, des emplacements de tonneaux recyclés fichés à la verticale. Ce dispositif évoque de petits points d’eau, dont le comblement, très proche de la terre végétale, indique qu’ils sont d’époque récente.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Vincent Georges, « Riorges – Zac du Marclet » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 01 novembre 2017, consulté le 23 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/56483

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Auteur

Vincent Georges

Inrap

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