1Les nombreuses observations faites par Pierre Broise depuis 1963 ont permis de mettre en évidence un village-rue romain implanté sur 600 m le long d’une voie secondaire empruntant la vallée de l’Arve pour conduire au col du Grand-Saint-Bernard (Bertrandy et al. 1991).
2Les sondages réalisés dans le cadre d’un projet de lotissement, dans un secteur connu pour receler des substructions antiques, ont mis en évidence une succession d’occupations antiques sur la rive droite d’un chenal de l’Arve. Des crues de la rivière ont manifestement entamé la bordure méridionale du site qui demeure cependant conservé sur la partie septentrionale de la parcelle, soit sur près de 55 m de long et 25 m de large.
3L’occupation la plus ancienne est datée de l’époque augustéenne et n’a été observée que ponctuellement. Elle est matérialisée par une couche pédogénéisée datée par le mobilier qu’elle enferme. Aucune structure n’a pu lui être associée.
4Une deuxième occupation datable du Haut-Empire semble s’étendre sur l’ensemble du site. Dans la partie orientale de la parcelle, un sol graveleux, sur lequel reposent les restes d’un foyer recelant des culots de forge, plaide en faveur d’un espace ouvert à vocation artisanale, tandis que les murs mis au jour dans la partie médiane du terrain sont associés à une démolition contenant un mobilier propre à l’habitat (on notera cependant la présence, là aussi, de quelques scories). Deux sols graveleux se succèdent, sans qu’il ne soit possible, dans l’état actuel des données, de préciser s’il s’agit de deux phases d’occupation ou de plusieurs strates déposées lors d’un même aménagement. Au moins deux bâtiments distants de 0,20 m semblent se dessiner. La base des murs est composée de pierres locales non retouchées montées sur plusieurs assises et liées à la terre. Dans la partie occidentale, le rare mobilier en lien avec les murs mis au jour incite à penser que ces constructions appartiennent à cette phase d’occupation.
5Deux murs contre lesquels repose un foyer fait de dallettes de grès appartiennent à une troisième phase d’occupation datée des ive-ve s.
6Ces occupations ont été en partie détruites par une crue, et l’extrémité méridionale de plusieurs structures a disparu pour laisser la place à une berge ancienne de la rivière. Après ces destructions, on observe une reconquête du terrain pris par l’Arve : des empierrements fait d’éléments de démolition sont jetés sur la berge créée par la crue. Ce phénomène, déjà observé sur la parcelle voisine, pourrait être postérieur au xe s.
7Si la partie méridionale du site ne semble pas avoir conservé de traces d’occupation antique, trois poteaux alignés ont été mis au jour dans les sables alluviaux dans la partie méridionale de la zone sondée. Cette occupation plus récente n’a pas été datée.
8Ces données reprennent globalement les grandes phases d’occupation recensées sur la parcelle attenante fouillée en 2012, avec toutefois une occupation tardive des lieux (ive-ve s.) jusqu’ici inconnue. De façon plus globale, l’ensemble de ces données complète celles déjà obtenues sur l’évolution de cette agglomération antique et sur l’étude de son parcellaire (Ferber et al. 2009).