1À l’issue d’un diagnostic archéologique préalable positif, le SRA a émis une prescription de fouille sur l’emprise du projet de construction du clos des Arts, situé dans la plaine de Vaise, aux 30-32 rue de Bourgogne, pour une surface de 1 100 m², sur une profondeur moyenne de 2,50 m.

2L’opération archéologique a débuté le 4 septembre 2006 pour s’achever le 15 décembre. Le décapage du terrain a permis la mise au jour d’un tronçon de la voie romaine de l’Océan et du Rhin, déjà repérée par ailleurs dans le quartier, ainsi qu’un certain nombre de structures funéraires antiques bordant la chaussée. L’ancien ruisseau des Planches, ou ruisseau d’Écully, comblé à l’époque médiévale, traverse le terrain d’ouest en est, et ses divagations ont largement entamé la nécropole.

3La voie romaine, constituée de galets et de gneiss, et orientée nord-ouest/sud-est, a conservé les traces du passage des chars (ornières). Elle mesure au minimum 8 m de largeur et se poursuit sous la voirie actuelle. Elle longe la nécropole qui se développait vers l’est.

4Cette nécropole a livré un échantillon représentatif des pratiques funéraires antiques :

• dix-neuf fosses-bûchers : fosses rectangulaires aux parois rubéfiées ou non, contenant une couche de résidus de bûchers, et parfois des fragments de combustible ;
• 79 dépôts secondaires de crémation avec ossuaire, placés généralement dans une urne (dont 75 avec ossuaire, un sous imbrex et trois à double ossuaire) ;
• 26 dépôts secondaires de résidus de bûcher, disposés dans des fosses (restes du défunt, mobilier, brûlé ou non) ;
• deux aires d’incinérations ;
• 21 inhumations ;
• un dépôt de céramique ;
• deux concentrations de céramiques ;
• six fosses (dont cinq sans mobilier et une fosse d’installation de stèle funéraire) ;
• une fosse d’installation de stèle funéraire ;
• un four ;
• un trou de poteau ;
• six épandages d’os et de cendres ;
• dix structures indéterminées.

5Toutes ces structures s’imbriquent les unes dans les autres, et révèlent une occupation particulièrement dense. La nécropole a été en activité dès le tout début du i^er s. apr. J.-C., jusqu’au début du ii^e s. Après la cessation de l’activité funéraire, le secteur est bouleversé par le creusement de grandes fosses d’extraction. La voie continue à être fréquentée, puis est recouverte, pour partie, de dépôts alluviaux provenant du ruisseau d’Écully. Ce ruisseau, asséché à la fin du Moyen Âge, laisse place à un vaste tènement, qui s’étend jusqu’aux bords de Saône et est aménagé au xviii^e s. en jardins d’agrément, au sein desquels a été édifié un vaste bassin.

Fig. 1 – Vue générale du chantier

Agrandir Original (jpeg, 1,4M)

Cliché : équipe de fouille (Sam).

Fig. 2 – Plan d’ensemble du site toutes structures confondues

Agrandir Original (jpeg, 627k)

Échelle : 1/150.

DAO : équipe de fouille, M. Foucault, M. Lagrange, M. Monin (Sam).

Fig. 3 – Fouille d’une incinération

Agrandir Original (jpeg, 1,5M)

Cliché : équipe de fouille (Sam).

Fig. 4 – Fouille d’une inhumation

Agrandir Original (jpeg, 1,4M)

Cliché : équipe de fouille (Sam).