1Ce diagnostic a porté sur l’emplacement de quatre fosses d’enfouissement de conteneurs (environ 20 m² par fosse, profondeur 3 m ; Sd1 à 4 d’ouest en est) et de deux fosses de plantation d’arbres (2 m², profondeur 1,40 m), dans le tronçon est de l’avenue Charras. Elles ont été intégralement étudiées, au fur et à mesure des travaux. Ces sondages fournissent des informations sur un transect ouest-est long de 280 m, s’étirant sur le bas du versant est de la butte de Clermont (pente ouest-est de 2,7 %). La portée des résultats doit être appréciée à l’aune du nombre de sondages et de l’irrégularité des intervalles les séparant.

2D’après les sondages profonds, la base de la stratigraphie est occupée, aux extrémités ouest et est, par des colluvions marno-calcaires anciennes stériles, à partir d’environ -2,20 m de profondeur. Cet horizon n’a pas été atteint dans les deux sondages centraux, où des colluvions stériles argileuses compactes, grises à brunâtres, ont été observées depuis -2,70 m environ. Des strates similaires surmontent les premiers dépôts sur environ 0,50 m, dans les deux sondages extrêmes. Le reste de la stratigraphie du Sd4 diffère ensuite car des colluvions argilo-limoneuses claires la caractérisent jusqu’à -0,75 m. Ce sondage s’est avéré absolument stérile, bien que la tradition historiographique place des thermes antiques dans ce secteur.

3Dans les autres sondages (fig. 1), les premières couches sont recouvertes, jusqu’entre -1,65 m et -1,90 m, par des colluvions brunâtres indurées livrant quelques tessons néolithiques ou protohistoriques. Un creusement circulaire de 1,16 m et profond de 0,50 m a été découvert dans le Sd2, à partir de -2,50 m. Il livre de la céramique datant vraisemblablement du Bronze ancien. Rapportée aux 84 m² des quatre sondages profonds, cette unique découverte permet d’estimer à 0,01/m² la densité des structures anciennes. Ces données concordent avec les observations antérieures, qui ont recensé quelques traces d’occupation néolithiques et protohistoriques sur le versant (mobilier erratique, structures isolées).

Fig. 1 – Sondages 1-5, logs stratigraphiques

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DAO : A. Boissy (Inrap).

4Les traces d’occupation antiques certaines (US 7-8/Sd1, US 25/Sd2) ou probables (US 44/Sd3) apparaissent à partir de -1,40 m (0,25 à 0,50 m d’épaisseur), sous forme de colluvions argilo-limoneuses brun moyen incluant localement des niveaux d’épandage discontinus (blocs, terre cuite architecturale, mortier, céramique du i^er au iii^e s. apr. J.-C.) : fig. 2. Un vase entier isolé du i^er s. apr. J.-C. (fig. 3), très hypothétique indice de la proximité d’une tombe, a été trouvé dans le Sd1 à la base de ces couches. À l’ouest, des couches de mortier clair épaisses de plus de 0,20 m ont été repérées, à partir de -1,40 m pour l’une des fosses de plantation et de -1,70 m dans une tranchée voisine de la deuxième. L’absence de mobilier, la perturbation des stratigraphies et les conditions d’observation ne permettent pas de les attribuer avec certitude à la période gallo-romaine. Toutefois, des zones livrant du mortier ainsi que des épandages comparables à nos observations ont été repérées dans ce secteur, lors d’un suivi de travaux en 2018, à des cotes compatibles avec les nôtres. L’impression générale pour l’Antiquité est celle d’une fréquentation extensive de l’espace, sans occupation très structurée. Au centre-est du transect, le Sd3 montre l’évolution d’une limite parcellaire probablement entre l’Antiquité et nos jours. Ainsi, l’unique structure probablement antique, un alignement de piquets, définit une limite parcellaire nord-nord-ouest – sud-sud-est. Lui succède un fossé médiéval à moderne, implanté parallèlement 1 m plus à l’est, qui est lui-même remplacé par un muret au xix^e s. Quelques traces de ce parcellaire fossile subsistent sur le cadastre actuel.

Fig. 2 – Sondage 2, épandage de l’US 27

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Cliché : P. Arnaud (Inrap).

Fig. 3 – Sondage 1, cruche à engobe blanc F10

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Diamètre et hauteur h. 17 cm ; courant du i^er s. apr. J.-C..

Clichés : P. Arnaud (Inrap).

5Un second fossé, orienté nord-sud, médiéval à moderne, a été recensé 35 m plus à l’ouest (Sd2), sans que son orientation n’ait persisté dans le parcellaire plus récent. Du Moyen Âge au milieu du xix^e s., le secteur présente un caractère rural, qu’attestent des colluvions conservées jusqu’à environ -0,80 m sous les couches de construction et d’occupation contemporaines.