1Le projet de construction d’un bâtiment universitaire et la création d’espaces végétalisés à l’emplacement d’un parking de l’université Clermont-Auvergne, situé rue Kessler à Clermont-Ferrand, est à l’origine de ce diagnostic archéologique. La prescription concerne une superficie de 2 241 m², mais la surface accessible était bien inférieure, en raison de la présence de divers réseaux actifs, d’arbres et d’une voie d’accès pompier, qui ont entièrement déterminé le nombre et l’emplacement des tranchées. Une autre contrainte majeure, imprévue celle-ci, a lourdement impacté le diagnostic : la présence d’importantes imprégnations d’hydrocarbure dans toute la moitié nord-ouest de l’emprise du parking. La nappe phréatique a également constitué une difficulté, ne permettant pas une observation optimale des niveaux antiques dans certaines tranchées.

2Malgré ces difficultés, les résultats de l’ensemble des tranchées (348 m², représentant 15,52 % de l’emprise prescrite) sont concordants et confirment le caractère humide, voire palustre, dans l’Antiquité, de ce secteur proche du bras sud de la Tiretaine, déjà mis en évidence par des opérations archéologiques antérieures.

3Trois fossés de drainage, globalement orientés nord-sud, et un fossé est-ouest ont été mis au jour. Certains sont comblés de petits blocs volcaniques et de fragments de tuiles calibrés. Deux des fossés nord-sud constituent probablement le prolongement de structures reconnues dans le cadre d’une fouille réalisée plus au sud (Maison internationale universitaire, 2005), et qui se jettent dans un fossé collecteur est-ouest de gros gabarit. Une faible quantité de céramique du Haut-Empire a été retrouvée dans le remplissage des fossés. En dehors des structures, la présence de mobilier se réduit à de rares fragments de tuiles de petites taille. Aucune structure ni aucun vestige en bois n’a été découvert.

4Ainsi, malgré les limites du diagnostic, on peut affirmer que le terrain sondé n’était pas urbanisé à l’époque romaine. Très humide, il était traversé par des fossés qui ont dû contribuer au drainage des terrains situés immédiatement au nord où plusieurs îlots d’habitation sont établis au carrefour de deux rues (fouille du Rectorat, 1995).

5Ces résultats, corrélés à ceux d’autres opérations de diagnostic et de fouille, semblent montrer que, dans cette partie sud d’Augustonemetum, au caractère humide très marqué, seuls les secteurs proches des rues, et en particulier de la voie nord-sud prolongeant le cardo maximus, étaient urbanisés.

Fig. 1 – Plan des sondages et des structures archéologiques sur fond cadastral

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DAO : G. Alfonso, S. Dohr (Inrap).