1L’opération de diagnostic réalisée entre novembre et décembre 2020 à Crest, au lieu-dit Saint-Antoine, dans un secteur où les diagnostics effectués précédemment ont révélé la présence d’indices d’occupations anciennes se rapportant à des périodes chronologiques comprises entre le Paléolithique et l’Antiquité (Lurol 2018a ; Lurol 2018b ; Néré 2019 ; Digan 2020…). Il a porté sur une surface de 3 220 m2, et a nécessité l’ouverture de sept sondages, permettant d’explorer 9,52 % de la surface du terrain.
2La stratigraphie rencontrée est très homogène d’une tranchée à l’autre, et relativement sommaire. À la base des sondages se trouve un glacis constitué d’un emboîtement de nappes sédimentaires limono-argileuses enrichies en éclats rocheux et dont la mise en place est à rattacher au Pléistocène supérieur (Würm). Ce glacis est recouvert par un niveau d’argile limoneuse gris-jaunâtre carbonatée à graviers roulés, procédant initialement de processus colluviaux, alimentés par le démantèlement de sols cultivés sur le versant. La partie supérieure de la stratigraphie est, quant à elle, marquée par une couche limono-argileuse gris-brunâtre correspondant à l’horizon de labours récents.
3Sur un plan archéologique, trois structures ont été découvertes au cours de l’opération. Sur les bords de l’emprise, deux fosses empierrées semblent marquer une extension occidentale du vaste site de Saint-Antoine/Chanterenard dont l’étendue exacte reste difficile à apprécier.
4Bien que proches l’une de l’autre et d’un aspect très similaire en plan, ces deux structures n’ont vraisemblablement pas été creusées à la même période, et n’ont pas eu la même fonction. Les dimensions et le comblement charbonneux de la première (FS 1006) permettent sans grande hésitation de l’interpréter comme un foyer à pierres chauffantes (fig. 1). Les 249 fragments de céramique (fig. 2 à 4) récoltés au cours de la fouille, offrent la possibilité de restituer six vases distincts, bien calés chronologiquement dans la fin du Bronze ancien. On s’interrogera toutefois sur la présence de céramique dans un foyer à pierres chauffantes, ce type de structure étant généralement connue pour n’en livrer que très peu. S’agit-il d’un foyer destiné à une cuisson en particulier ?
Fig. 1 – La fosse FS1006 dans le sondage 2
Cliché et DAO : C. Gaillard, É. Néré (Inrap).
Fig. 2 – Mobilier céramique de la fosse FS 1006 (planche no 1)
Dessins : É. Néré (Inrap).
Fig. 3 – Mobilier céramique de la fosse FS 1006 (planche no 2)
Dessins : É. Néré (Inrap).
Fig. 4 – Mobilier céramique de la fosse FS 1006 (planche no 3)
Dessins : É. Néré (Inrap).
5La seconde excavation (FS 1007), est attribuée à une période plus récente, très certainement la fin de l’âge du Bronze (fig. 5). Son interprétation est plus délicate que pour FS 1006, étant donné que les pierres ne présentent aucune trace de chauffe. Nous signalerons juste que des vestiges de cette époque ont déjà été retrouvés dans cet environnement, sur le lot 7 (Digan 2020), sur le diagnostic du chemin de Chanterenard (étude en cours), mais aussi, peut-être, à une centaine de mètres à l’ouest, sur le diagnostic de Saint-Antoine (Ronco 2008).
Fig. 5 – La fosse FS 1007 dans le sondage 2
Cliché et DAO : C. Gaillard (Inrap).
6La dernière structure découverte au cours de cette opération concerne un fossé récent, correspondant peut-être à une ancienne limite parcellaire.