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2011
23 – Creuse

Évaux-les-Bains – Chemin des Polonais I et II

Opération préventive de diagnostic (2011)
Responsable d’opération : Christophe Maniquet

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Année de l'opération :

2011

Numéro d’opération :

123060123061

Nature de l'opération :

opération de diagnostic
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Le mur de soutènement de la parcelle AI 93, dans la commune d’Évaux-les-Bains, bordant la rue menant aux thermes, menace de s’effondrer à la suite de la dégradation progressive de son parement apparent. Or, ce mur est considéré comme la maçonnerie occidentale d’une galerie couverte gallo-romaine reliant les thermes antiques au nord, en fond de vallon, au plateau au sud. Observée à plusieurs reprises lors de différents travaux d’aménagement du bourg, cette galerie semble encore conservée pour partie dans les parcelles situées entre la route actuelle et le chemin des Polonais. Pour permettre sa restauration, l’architecte des Bâtiments de France désirait connaître la dynamique des couches de comblement appuyées contre ce mur de soutènement.

2Trois sondages ont donc été ouverts en novembre 2011, perpendiculairement au tracé de la galerie qu’ils devaient mettre au jour sur toute sa largeur, sans la détruire.

Fig. 1 – Plan général des sondages

Fig. 1 – Plan général des sondages

DAO : C. Maniquet (Inrap).

3Le mur de soutènement visible depuis la rue des Thermes (fig. 2), à droite en descendant vers l’établissement thermal est bien un mur antique délimitant la galerie couverte connue et orientée nord-sud. Bien sûr, cette intervention n’est pas en mesure de fournir davantage de précision quant à ses points de départ et d’arrivée, mais elle a permis de nouvelles observations confirmant le plus souvent les données issues des recherches menées entre 1971 et 1974.

Fig. 2 – Mur occidental de la galerie, depuis la rue des Thermes

Fig. 2 – Mur occidental de la galerie, depuis la rue des Thermes

Cliché : C. Maniquet (Inrap).

4Dans la zone diagnostiquée en 2011, la galerie a été construite contre le flanc oriental du vallon nord-sud reliant le bourg aux thermes, et non pas au fond de celui-ci. Le prolongement des tranchées vers l’est a mis en évidence la surface du substrat et surtout la forte remontée qu’elle effectue vers l’est. Encore tendre à cet endroit, le terrain géologique a donc été décaissé pour aménager une plate-forme horizontale. Le remblai extrait a été poussé et tassé dans la pente à l’ouest afin de prolonger la terrasse horizontale dans cette direction. Malheureusement, la construction de la rue des Thermes à l’ouest et l’aménagement de son talus oriental ont fait disparaître ou perturbé quasiment tous les niveaux archéologiques à l’ouest du mur occidental de la galerie.

5Deux murs distants l’un de l’autre de 6,70 m délimitent la galerie à l’ouest et à l’est. Ils présentaient un parement interne constitué d’arases de pierres équarries et un parement externe en moellons de petit appareil en granite.

6Au nord, les élévations des murs par rapport aux sols extérieurs étaient les mieux préservées avec des hauteurs conservées de près de 0,35 à 0,40 m, soit 3 ou 4 assisses de moellons de petit appareil. Or, le mur bordant la parcelle AI 30 à l’ouest et visible depuis la rue des Thermes apparaît sur une hauteur de 1 m à 1,60 m environ. Ce sont donc principalement ses fondations qui sont visibles aujourd’hui et qui se délitent peu à peu. Par endroits, au sommet de ce mur, quelques arases de moellons de petit appareil sont préservées. À l’intérieur de la galerie, l’un des murs conservait contre son parement la base de l’enduit, sans doute peint mais très dégradé par l’incendie, qui le recouvrait initialement

7Le sol de la galerie était constitué d’une fine couche de sédiment issu du substratum rocheux, compacté et portant à sa surface des traces de forte rubéfaction. Ce sol possédait un pendage vers le nord compris entre 6 % et 9 %. Un niveau d’occupation limoneux recouvrait le sol dans le tiers oriental de la galerie. Ce niveau déposé par le passage et le piétinement laisse imaginer que la partie est de la galerie pouvait être réservée aux piétons. À l’ouest, en revanche, une ondulation du sol, visible essentiellement sur les coupes stratigraphiques, pourrait correspondre aux zones de circulation de chariots. Le sol de terre battue était recouvert d’un lit de charbons de bois et d’une épaisse couche de tuiles (fig. 3). Cette couche résulte de la destruction par incendie de la superstructure qui protégeait la galerie, charpente et toiture. À l’est, un fossé longeant extérieurement le mur oriental était comblé de sédiment sableux riche en fragments de tuiles. Ce large fossé pourrait avoir repris la place d’un fossé antérieur plus petit. Quant à la fonction de ces fossés, elle était clairement d’évacuer l’eau venant d’en haut et sans doute des toitures protégeant la galerie, dans la pente, à un endroit non défini.

Fig. 3 – Le niveau de tuiles reposant sur le sol de terre battue de la galerie

Fig. 3 – Le niveau de tuiles reposant sur le sol de terre battue de la galerie

Cliché : C. Maniquet (Inrap).

8La datation de cette galerie et des aménagements associés ou antérieurs est pour le moment impossible à partir des éléments mis au jour lors de cette intervention : deux tessons de céramique commune et un clou… Les éléments trouvés anciennement et les tuiles de tradition romaine permettent d’inscrire ces vestiges dans une période comprise entre ier s. et le ve s. apr. J.‑C.

9Le diagnostic réalisé dans les parcelles AI 30, 93 et 94, entre le chemin des Polonais et la rue des Thermes à Évaux-les-Bains, a permis de confirmer l’orientation et l’emplacement de la galerie couverte antique qui reliait, sur près de 700 m de longueur, les thermes à un édifice enfoui sous l’église actuelle. Les nouvelles observations laissent à penser qu’il pourrait s’agir véritablement d’une voie couverte sur laquelle transitaient aussi bien piétons que charrois. Plusieurs états successifs ont pu exister mais seule une fouille de plus grande ampleur permettrait de vérifier les hypothèses émises.

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Bibliographie

Maniquet C. 2012 : Évaux-les-Bains, Creuse (23), chemin des Polonais I et II, rapport de diagnostic archéologique, Limoges, SRA Limousin, 93 p.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan général des sondages
Crédits DAO : C. Maniquet (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/80448/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 396k
Titre Fig. 2 – Mur occidental de la galerie, depuis la rue des Thermes
Crédits Cliché : C. Maniquet (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/80448/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 369k
Titre Fig. 3 – Le niveau de tuiles reposant sur le sol de terre battue de la galerie
Crédits Cliché : C. Maniquet (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/80448/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 347k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Christophe Maniquet, « Évaux-les-Bains – Chemin des Polonais I et II » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 16 juin 2021, consulté le 15 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/80448

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Auteur

Christophe Maniquet

Inrap

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Responsable d’opération

Christophe Maniquet

Inrap

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Droits d’auteur

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