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AccueilRégionsNouvelle-Aquitaine201187 – Haute-VienneTracé LGV Limoges/Poitiers

2011
87 – Haute-Vienne

Tracé LGV Limoges/Poitiers

Prospection diachronique (2011)
Responsable d’opération : Christophe Maniquet

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Dans le cadre du projet de construction d’une nouvelle Ligne à Grande Vitesse d’environ 115 km reliant Poitiers à Limoges, Réseau Ferré de France (RFF) a désiré faire réaliser une étude d’impact archéologique, sous la gouverne d’Egis Environnement. Cette étude avait pour objectif de mieux apprécier les enjeux archéologiques induits par le projet de LGV. Elle devait permettre de recenser et de localiser précisément les sites archéologiques identifiables sur l’aire d’étude par une recherche documentaire complète et des prospections pédestres ponctuelles, à l’exclusion de toute fouille ou sondage.

2Cette étude a été réalisée sur une bande de 600 m, centrée sur le tracé de la solution retenue, soit 300 m de part et d’autre de l’axe, et étendue localement sur les sites où sont prévus des aménagements connexes (bases travaux par exemple).

3Le but était de confirmer la localisation d’entités archéologiques répertoriées dans la base Patriarche, rassemblant l’ensemble des sites archéologiques connus, et alimentée par les cellules Carte archéologique des Services régionaux de l’archéologie du Limousin et de Poitou-Charentes. Certaines entités sont en effet, en fonction des sources plus ou moins anciennes, et plus ou moins détaillées, mal localisées, résultant parfois d’une simple mention dans un article succinct.

4Outre la localisation, l’étude archéologique se devait de vérifier dans la mesure du possible la nature, l’extension et la datation des sites. Ce sont les éléments émergeant du sol (dans le cas de bâtiments encore en élévation) ou de mobilier archéologique jonchant le sol qui devaient permettre de les appréhender. En outre, un travail avait été réalisé en amont sur les photographies aériennes de RFF couvrant l’ensemble du tracé, prises en 2009. Des traces au sol, linéaires, circulaires, perpendiculaires, quadrangulaires, pouvaient indiquer la présence de sites enfouis. Les agents des Services régionaux de l’archéologie ont donc pointé sur ces clichés de nombreux emplacements concernés par le fuseau ferroviaire ou à proximité de celui-ci, révélant des anomalies pouvant être liées à la présence de structures archéologiques.

5Au total, 32 communes sont concernées par le passage de la future Ligne à Grande Vitesse, dont 15 en Haute-Vienne et 17 dans la Vienne. Une prospection pédestre n’était pas envisageable sur l’ensemble du tracé, et encore moins sur la superficie totale du fuseau. Il a donc été décidé de vérifier sur le terrain tous les sites répertoriés par la base Patriarche ainsi que toutes les anomalies repérées sur les photographies aériennes, situés dans le fuseau large de 600 m ou à très faible distance.

6Certaines zones, sur lesquelles ne se trouvait aucun site ni aucun indice, n’ont donc fait l’objet d’aucune investigation. En revanche, d’autres secteurs déclarés comme prioritaires dès le départ par les Services régionaux de l’archéologie ont fait l’objet d’une observation plus attentive, avec une prospection systématique des terrains labourés et une recherche approfondie dans les zones boisées accessibles.

7Il s’agissait des zones suivantes :

  • la bordure de la Vienne (Gouex, Mazerolles, Lussac-les-Châteaux, Persac) ;
  • les communes proches de Poitiers (Iteuil) ;
  • le bois de Mazauran, du Repaire et de La Mine, riches en mines (Limoges, Vaulry, Breuilaufa) ;
  • le site de l’Echalarderie (Saint-Bonnet-de-Bellac).

8En amont de toute vérification, dans la bande des 600 m, étaient répertoriés 57 sites archéologiques et 35 anomalies, soit 92 entités à vérifier sur le terrain.

9À l’arrivée, l’étude documentaire et la prospection pédestre ont permis de retenir 130 indices archéologiques, dont 32 situés à l’extérieur du fuseau de 600 m. 53 indices se rattachent à des sites déjà enregistrés dans la base Patriarche (dont 4 hors fuseau) et 16 indices à des anomalies identifiées sur les photographies aériennes (dont 3 hors fuseau). 61 nouveaux indices ont donc été créés, dont 25 se trouvent en dehors mais proches du fuseau de 600 m.

10Certains indices restent difficiles à dater, en l’absence de mobilier caractéristique, aussi certains sites n’ont pas été placés en chronologie mais par type. 6 indices peuvent être rattachés aux périodes moderne et contemporaine ; 18 indices ont été attribués au Moyen Âge, 15 à la période gallo-romaine, un seul de façon certaine à la Protohistoire, 21 à la Préhistoire. Enfin, 9 d’entre eux n’ont pas pu être datés. On ajoutera la présence de 15 ferriers, 16 mines, 12 enclos, 13 cavités et gîtes et 4 tronçons de voies.

11Plusieurs zones sont d’ores et déjà considérées comme sensibles et susceptibles de receler un fort potentiel archéologique. À ce titre, elles devront faire l’objet d’une attention toute particulière. La richesse en indices d’occupation ancienne, diachronique, ou parfois plus spécifiquement liée à une période, est souvent due à un contexte naturel particulier. Il s’agit essentiellement, soit de la proximité d’un cours d’eau, lieu de passage obligé et élément indispensable à la vie et à la réalisation de nombreuses activités, soit d’un matériau inclus dans le sous-sol naturel, et spécifiquement des minerais (de fer, d’or ou d’étain).

12Du nord au sud, les zones retenues comme particulièrement délicates sont les suivantes :

  • la vallée du Clain ou « plaine de Mougon » (commune d’Iteuil) ;
  • les bords de la Vienne (communes de Gouex, Persac et Lussac-les-Châteaux) ;
  • la « zone des ferriers », comprise entre Gizay et Dienné d’une part, et entre Persac et Lathus-Saint-Rémy, d’autre part ;
  • la vallée aménagée de la Dive (commune de Lhommaizé) ;
  • la zone de limite Vienne/Haute-Vienne (communes de Lathus-Saint-Rémy, Bussière-Poitevine, Saint-Bonnet-de-Bellac) ;
  • l’occupation préhistorique de Blond ;
  • les mines (d’étain, médiévales ?) de Vaulry ;
  • les mines (d’or, protohistoriques ?) de Chaptelat/Limoges.

13Cette reconnaissance préalable, menée en amont de toute mise en œuvre et même de la décision définitive de réalisation effective de ce projet ferroviaire, ne remet aucunement en question les investigations que RFF se devra de faire réaliser, dans le cadre de l’archéologie préventive, conformément à la réglementation en vigueur.

Fig. 2 – Bussière-Poitevine, l’Embergement : plan de la motte castrale

Fig. 2 – Bussière-Poitevine, l’Embergement : plan de la motte castrale
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Table des illustrations

Titre Fig. 1
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Titre Fig. 2 – Bussière-Poitevine, l’Embergement : plan de la motte castrale
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Pour citer cet article

Référence électronique

Christophe Maniquet, « Tracé LGV Limoges/Poitiers » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 16 juin 2021, consulté le 20 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/80663

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Auteur

Christophe Maniquet

Inrap

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Responsable d’opération

Christophe Maniquet

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