1Le présent rapport de diagnostic concerne le projet d’une extension d’habitation au 12 rue Molière dans la commune de Néris-les-Bains. Le potentiel de vestiges y est particulièrement dense et le patrimoine archéologique relativement bien connu. De son origine gauloise à l’édification de la ville thermale romaine, Néris est aussi connu à la période alto-médiévale, avec le culte de saint Patrocle et son cimetière mérovingien.

2La parcelle soumise à ce diagnostic représente une surface de 355 m², dans un jardin de particulier. Cette surface réduite aura nécessité l’intervention d’une pelle mécanique de petit tonnage afin de pouvoir circuler entre les bâtiments. Quatre sondages ont donc été effectués, pour une superficie d’ouverture totale de 45,7 m², soit près de 13 % de l’emprise.

3Le 12 rue Molière se trouve à une soixantaine de mètres au nord-est de l’église paroissiale de Saint-Georges, soit environ 90 m de la nécropole mérovingienne et carolingienne redécouverte en 1966. L’épaisseur stratigraphique varie de 50 cm à 120 cm qui recouvrent l’arène granitique. En effet, la parcelle subit un pendage du nord vers le sud, nivelé par différents remblais et, ce, probablement dès la période romaine.

4Un tronçon de mur a été mis au jour. Il prend une orientation nord-sud. Seule sa fondation est conservée sur une portion de 1,60 m, le reste de la structure étant récupérée dans son extrémité sud. Ce mur pourrait être chaîné par une seconde maçonnerie, mais dont la connexion stratigraphique a été détruite par une structure fossoyée postérieure. Ces deux maçonneries scindent un niveau de préparation de sol de type béton. L’ensemble délimite donc un espace intérieur scellé par des niveaux de remblais/démolition de l’époque romaine, dont le mobilier céramique précise une chronologie du Bas-Empire.

5Ces aménagements de la période antique sont ensuite très largement mités par des fosses sépulcrales. Sept de ces structures fossoyées ont été identifiées sur le site, réparties sur l’ensemble des sondages. Elles présentent les mêmes caractéristiques morphologiques et stratigraphiques, mais seules trois d’entre elles ont permis d’identifier des ossements humains.

6L’une d’entre elles, fouillée intégralement, a été soumise à une datation par le dosage du radiocarbone effectué sur un ossement. Elle indique que l’individu a été déposé au ix^e s. Chronologiquement, cette aire du cimetière est donc contemporaine du cimetière mérovingien et carolingien mis au jour en 1966 et de celui découvert en 2012, place de la République, daté, quant à lui, des xi^e et xiii^e s. Cette mise au jour du 12 rue Molière permet d’ouvrir l’espace funéraire et d’en pousser les limites connues jusqu’alors.

7La partie nord de l’emprise permet également de concevoir l’étagement de la nécropole, avec des déplacements de squelettes dans la mise en place de sépultures postérieures.

Fig. 1 – Plan masse du diagnostic archéologique sur fond cadastral

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DAO : M. Legagneux, É. Yény (Sapda).

Fig. 2 – Détail d’une des fosses (F5), avec apparition du crâne

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Cliché et DAO : K. Dixon, M. Legagneux (Sapda).

Fig. 3 – Vue oblique du niveau d’apparition de la sépulture F6

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Cliché : K. Dixon (Sapda).