1L’intervention archéologique menée contre la sacristie Notre-Dame jouxtant le flanc sud de la cathédrale romane de Saint-Paul-Trois-Châteaux a mis en évidence les faits suivants :

2La présence du rempart antique, déjà soupçonnée à cet endroit, a été confirmée par la reconnaissance d’une section d’une dizaine de mètres de long, aboutissant à une meilleure connaissance des modes de reconstruction de cet ouvrage. Aucun lien stratigraphique direct n’a permis de recueillir d’indice chronologique précis. La première occupation du lieu, des remblais extra-muros, date de la période augustéenne, ce qui concorde avec les dates, connues par ailleurs, de la création de l’enceinte et de l’intensification de l’urbanisme.

3L’aire décaissée ne conserve plus ensuite de trace d’évolution notoire, jusqu’à l’implantation d’une nécropole, que les sépultures (coffres et tuiles et sarcophages monolithes) datent des iv^e-vi^e s. D’autres découvertes plus anciennes permettent de reconstituer une aire funéraire de 1 000 m² au minimum, débordant sur le tracé supposé du rempart, qui, dès cette époque, est peut-être déjà détruit.

4Le sol est ensuite exhaussé de près d’un mètre, alors que le lieu conserve une fonction funéraire (coffre de dalles épaisses, anthropomorphes, ou trapézoïdales, sans fond aménagé). Les remblais de ce rehaussement conservent des témoins de la démolition de l’enceinte antique. À ce stade difficilement datable, est associé un mur de 5 m de long aux angles puissamment chaînés et pris sous le transept roman dont le niveau de fondation s’établit 90 cm plus haut.

5Des fondations postérieures au transept dessinent un plan repris par celui de la sacristie gothique datant de 1460, mais forment un ressaut de 70 cm et comportent en plus de puissants contreforts latéraux externes dont l’agencement ne coïncide pas avec celui des piliers internes et des ouvertures de l’élévation. Il est impossible de déterminer s’il s’agit d’un repentir dans une même phase de construction, ou si ces fondations appartiennent à une construction antérieure.

6Une évacuation d’eau est ensuite aménagée depuis le flanc de cette sacristie. Elle recoupe les fondations et réemploie le rempart antique par l’aménagement du canal en son axe. Cet aménagement est partiellement arasé par un abaissement des sols, que des documents permettent de dater du xix^e s.

7Ce sauvetage complète la connaissance encore très lacunaire de ce lieu capital pour l’étude de la topographie religieuse (l’emplacement de la cathédrale préromane reste une énigme) et de l’évolution de l’urbanisme de la capitale du Tricastin.

Fig. 1 – Coupe stratigraphique et schéma interprétatif

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DAO : équipe de fouille.