1Le site présente une stratigraphie plutôt homogène, dans les trois sondages. À la base de la séquence, un niveau de limons argileux (US 107, 106 et 306, 307, 310) particulièrement hydromorphe. On soulignera la nature particulière du dépôt (US 106) observé dans le sondage no 1, qui évoque un contexte tourbeux et donc un marais potentiel. On trouve d’ailleurs deux faciès perçus comme similaires (US 201 et 306) dans les autres sondages. La fréquentation des lieux, connue par les sites adjacents et traduite ici uniquement par la présence diffuse de céramique antique et de céramique protohistorique et antique, paraît cohérente avec le contexte archéologique aux alentours immédiats de cette opération, comme les sites pré/protohistoriques du 11 rue de Bourgogne (Bellon 2018) et du 62 rue Marietton au sud-ouest et à l’est (Carrara 2012), la zone funéraire antique bordant la voie dite « de l’Océan » au 32 rue de Bourgogne (Monin 2007, pl. XX, no 3). Malgré ces indices fugaces, l’absence de structure anthropique ne permet pas de mettre en évidence une occupation dans l’emprise du diagnostic pour ces périodes.
2Deux maçonneries en moellons de pierre dorée liés au mortier (MR308 et MR309) ont été reconnues (fig. 1). Ces murs délimitaient vraisemblablement une cave, comblée récemment, dont, si l’on en croit les plans du quartier, nous pouvons estimer la construction entre 1863 et 1880, et la disparition postérieure à 1948.
Fig. 1 – Vue des murs de cave MR308 et MR 309
Cliché : équipe de fouille (SAVL).
3L’approche paléoenvironnementale apparaît plus porteuse : la partie ouest du terrain recelait un chablis incendié (US 108 à 111) dont la morphologie évoquent ceux identifiés au sud sur le site du 31 rue Gorges de Loup (Thirault 2007, p. 107). Datés du Bronze final, les chablis du site de Gorges de Loup peuvent donc vraisemblablement offrir un parallèle à notre découverte. Il est tentant de voir là des formes témoignant d’un défrichement par brûlis, puisque l’on a pu établir qu’à Lyon, durant le Bronze final, le taux du couvert arboré atteignait seulement 20 % du territoire (Franc 2016, p. 81). Si l’hypothèse est alléchante, d’une part, elle ne tient cependant pas compte de l’existence d’incendies non intentionnels dans des milieux traditionnels humides, ainsi que le souligne S. Gaillot dans le rapport relatif à la présente opération. D’autre part, nos datations reposent sur un très faible nombre de tessons. C’est pour pallier à cette incertitude qu’un prélèvement de charbon a été effectué dans le chablis (US 108) afin d’établir une datation radiocarbone. Si les résultats ne sont pas disponibles dans le cadre de ce rapport au regard des délais de remise du document, nous espérons qu’ils apporteront un élément supplémentaire à la compréhension de l’évolution du paléoenvironnement vaisois durant les âges des métaux.
Fig. 2 – Plan des chablis observés dans le sondage 1
Topographie et DAO : É. Hofmann, J. Ripoche (SAVL).
Fig. 3 – Mobilier céramique protohistorique des sondages nos 1 et 3
Clichés, dessins et DAO : J. Ripoche (SAVL).