1Ce diagnostic archéologique est lié au projet de réhabilitation et d’agrandissement de la Maison de la petite enfance d’Arpajon-sur-Cère, située dans le bourg ancien, à proximité de la nouvelle église bâtie au xix^e s. La parcelle AE 33 (690 m²) s’étend au bas du versant sud-ouest d’une petite butte, le Puy Joli ou Gioli, entre 611,60 m et 610 m d’altitude. Elle a été sondée au moyen de quatre tranchées, couvrant une surface totale de 95 m² (13,76 %).

2Les sondages ont mis au jour, dans la partie basse du terrain, une voie gallo-romaine empierrée, d’orientation ouest-nord-ouest – est-sud-est, établie sur une ancienne terrasse alluviale de la Cère. Deux états principaux de cette voie ont été reconnus dans le sondage 1, à chacun desquels sont associés plusieurs fossés implantés en bordure nord de la chaussée, afin de recueillir les eaux de ruissellement du versant. Les chaussées des deux états présentent une morphologie sensiblement identique : une couche de quelques dizaines de centimètres d’épaisseur, constituée de galets et de cailloutis de roche volcanique mêlés à du limon argileux, que recouvre un niveau de gravier et de cailloutis très compact formant la bande de roulement. Celle-ci affecte transversalement une légère pente nord-sud permettant l’écoulement des eaux pluviales. La chaussée de l’état 1 s’étend sur une largeur de plus de 5 m dans le sondage 1. Sa limite sud n’est pas connue ; d’après les données du sondage 2, on peut estimer qu’elle pouvait atteindre près de 9 m de largeur. À l’état 2, l’assiette de la chaussée est décalée de plusieurs mètres vers le nord et la bande de roulement rehaussée de 0,40 m environ. Elle mesure, à cette période, 4,50 m de largeur.

3Aucune structure n’a été identifiée dans le bas-côté sud de la voie, dégagé sur une très faible surface. En revanche, une dizaine de structures en creux (fossés, fosses, trous de poteaux) et une possible maçonnerie en galets ont été mises en évidence dans l’espace localisé au nord de la voie, exploré plus intensivement dans les sondages 1 et 4. Dans ce secteur situé sur la pente, les niveaux de sol et d’occupation antiques ont été érodés.

4La datation de la voie et des autres vestiges antiques ne peut guère être affinée, dans la mesure où elle repose sur une très faible quantité de mobilier céramique et en verre. La présence résiduelle d’assez nombreux fragments d’amphores vinaires italiques du ii^e s. av. J.‑C., au sein des niveaux empierrés de la chaussée et à ses abords, est à relever. Elles sont associées, dès l’état 1, à des productions du i^er s. av. J.‑C. Quant à la céramique issue de quatre structures implantées au nord de la voie, elle se rattache au Haut-Empire, sans plus de précision. Le gabarit et la morphologie de cette voie, le soin apporté à sa construction et à son entretien, montrent qu’il s’agit d’un aménagement destiné à une circulation importante, qui devait certainement se prolonger au-delà du « vicus » supposé d’Arpajon. Si, en l’état actuel des recherches, aucune donnée ne permet de la rattacher à un axe routier reconnu, on peut cependant supposer qu’elle constitue un maillon d’un itinéraire aménagé dès l’Antiquité entre le Puy de Vaurs et la Cère, où passe actuellement la RD 58.

5Dans les sondages 2 et 3, a été dégagée une construction de la période moderne/contemporaine (xix^e s. ?), comprenant une large fondation orientée nord-est – sud-ouest bâtie en gros blocs et galets liés à l’argile, et qui délimite un pavage en galets de roche volcanique soigneusement aménagé, pourvu d’une rigole centrale drainant vers le sud-ouest. Cette construction, dont l’empreinte est encore parfaitement conservée dans le cadastre actuel, correspond vraisemblablement à un bâtiment ou à une cour d’une ferme détruite dans le courant du siècle dernier.

Fig. 1 – Plan général des sondages et des vestiges archéologiques avec localisation des coupes stratigraphiques au 1/250

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DAO : P. Boulinguiez, P. Combes, G. Alfonso (Inrap).

Fig. 2 – Sondage 2, vue du pavage 2004, vers le sud

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Cliché : G. Alfonso (Inrap).