1Cette intervention a porté sur quatre zones distinctes proches de l’ancienne abbatiale de Saint-Menoux. Deux autres secteurs n’ont pu être étudiés en raison de la densité des réseaux. Les sondages représentent 6,45 % de l’emprise initiale de 1 914 m². L’ensemble abbatial occupe une plate-forme au centre du bourg. Si l’occupation du site semble débuter à l’époque mérovingienne, l’abbaye n’est mentionnée pour la première fois qu’au début du xi^e s. Elle rayonnera jusqu’à sa destruction durant la Révolution.

2Le premier sondage, place de la Croix, à distance de l’église à l’ouest, a montré la présence de cinq grandes fosses de travail, en partie aménagées en batteries à la fin de l’époque moderne ou au xix^e s.

3Un bâtiment équipé d’une cave, de sols de tomettes et d’une cheminée a été découvert dans le second sondage, dans un angle de la partie ouest de l’ancien enclos monastique. Sa construction est attribuable au bas Moyen Âge ou à l’époque moderne. Démoli à la fin du xviii^e s., il a été partiellement recoupé lors de la création d’un talus durant la période contemporaine.

4Le sondage le plus proche de l’église met en évidence une partie de la galerie nord du cloître du xv^e s. adossée au mur gouttereau, le départ de la galerie ouest et une petite bande du sol extérieur. Le plan de trois travées d’environ 4,50 m de côté peut être totalement restitué. Deux autres travées ont été partiellement identifiées. Excepté un unique bloc de grès taillé appartenant à l’élévation, les vestiges sont systématiquement arasés au niveau de la surface des fondations. La démolition intervenue dans les années 1790 a donné lieu à une récupération méthodique de toutes les pierres de taille.

5Le dernier sondage a mis au jour des restes de maçonneries appartenant au monastère, au sud-est de la plate-forme. Les treize murs observés sont attribuables à trois états, qui s’échelonnent du bas Moyen Âge au xviii^e s. Le plus ancien état est matérialisé par un piédestal et un mur appartenant à une construction vraisemblablement importante, qui comportait ponctuellement un sol de tomettes. Ce mur pourrait prolonger certains murs découverts lors de la fouille des abords sud-est du chevet en 2000 (Liégard 2006), ou du moins perpétuer la même limite parcellaire. Il semble que les constructions du second état étaient déjà détruites avant la Révolution, laissant place à des aménagements moins importants, cette fois probablement détruits dans les années 1790.

6Outre des repères sur la profondeur des vestiges dans des secteurs concernés par des aménagements municipaux, cette intervention fournit des informations nouvelles sur le plan de l’abbaye et l’état de conservation des vestiges. On constate qu’aucune sépulture n’a été découverte.

Fig. 1 – Vue générale des sols de tomettes

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Sondage 2, en direction du sud.

Cliché : P. Arnaud (Inrap).

Fig. 2 – Murs arasés découverts et traces d’élévation correspondantes

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Sondage 3, vue générale vers l’est.

Cliché : P. Arnaud (Inrap).