1Un nouveau diagnostic archéologique a été mené en décembre 2016 à Vérancy-nord, près d’un ancien hameau de la commune de Chens-sur-Léman, à l’occasion du projet de construction d’une maison individuelle. Ce projet concerne une surface de 523 m2. Le terrain étudié se trouve à 40 m du site protohistorique fouillé par l’Inrap en 2008, et en bordure de la rue de Charnage, au nord de laquelle les terrains du Pré d’Ancy ont livré, en 2012 et 2013, les vestiges de plusieurs occupations protohistoriques et médiévale.
2La zone étudiée recoupe principalement des dépôts de moraine argileuse remaniés à la fin du Pléniglaciaire supérieur. Une première couverture de sol s’est constituée au début du Postglaciaire ; elle a évolué jusqu’à l’Holocène récent en colluvions épaisses d’1 m vers les bas de pente. Ces sols de colluvions, à partir du moment où le paysage a été anthropisé, ont été constamment rajeunis par l’érosion et par l’apport de nouvelles colluvions fraîches provenant du paléosol postglaciaire.
3Ce processus a malheureusement provoqué la destruction des niveaux d’occupation protohistoriques sur les pentes. Néanmoins, le négatif d’arrachement d’un arbre tombé dans la pente, a été comblé par des colluvions provenant de l’érosion du site qui est occupé en amont jusqu’au Bronze final IIIa. Ces sédiments ont piégé des éléments mobiliers, dont plusieurs fragments de céramique, parmi lesquels trois tessons porteurs de caractères typologiques : un rebord éversé convexe de jarre, un fragment de coupe à gradins internes et un tesson très roulé porteur d’un cordon. Si ces trois éléments relèvent d’une même phase de fréquentation du site en amont, une attribution au Bronze final Illa ou au début du Bronze final Illb peut être proposée. Les données issues de la fouille de 2008 ne permettent pas d’évoquer la pérennité du site au Bronze final IIIb, mais il faut considérer que les parcelles 865 et 866 situées immédiatement en amont à l’est, déjà loties, n’ont jamais été sondées, et peuvent receler des indices d’une occupation plus longue.
4Enfin, cette parcelle, au pendage aujourd’hui peu marqué, a fait l’objet d’un drainage à l’époque moderne, dont il reste des traces sous la forme d’une structure linéaire empierrée : ces terrains étaient au xviiie s. des champs labourés, alors que seules les parcelles entourant la ferme de Vérancy étaient concernées par la viticulture.
Fig. 1 – Plan général du diagnostic 1/250e
DAO : S. Couteau, E. Bayen (inrap).
Fig. 2 – La céramique du Bronze final
Échelle : 1/2e.
Dessins : J.-M. Treffort (Inrap).