Navigation – Plan du site

AccueilRégionsAuvergne-Rhône-Alpes201669M – Métropole de LyonLyon (9e) – 20 montée de la Sarra...

2016
69M – Métropole de Lyon

Lyon (9e) – 20 montée de la Sarra : le bastion no 6 et les vestiges de l’Antiquité et du Moyen Âge

Fouille préventive d’urgence (2016)
Responsable d’opération : Jean-Paul Lascoux

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Ville de Lyon

Lascoux J.-P. 2018 : Le bastion no 6 et les vestiges de l’Antiquité et du Moyen Âge, 20 montée de la Sarra, 69009 Lyon, rapport de fouille d’archéologie préventive d’urgence, Lyon, SAVL.

Texte intégral

1Le projet de réaménagement intérieur du bastion no 6, 20 montée de la Sarra (69009) a fait l’objet en 2015-2016 de plusieurs suivis et d’une opération de sauvetage nécessitée par l’urgence absolue. Ce site, placé en bordure septentrionale du plateau de la Sarra, a permis de reconnaître plusieurs occupations successives de l’Antiquité, du Moyen Âge, de l’époque moderne et du xixe s. Leurs vestiges ont été en grande partie détruits lors de la construction de ce bastion en 1848. Ils couvrent une surface de quelques dizaines de mètres carrés, située dans la partie sud-est du bastion. Les premiers vestiges sont apparus à partir de l’altitude 278,20 m NGF sous des remblais liés à l’installation du sol du niveau de défense protégeant les fossés du bastion et de la porte de Loyasse. La fouille s’est achevée à l’altitude de 276,90 m NGF correspondant au fond de forme prévu par le projet. Des sondages géotechniques réalisés au cours des études de faisabilité suggèrent que des niveaux anthropiques soient présents jusqu’à 275,90 m NGF.

L’occupation romaine

2Celle-ci est composée d’un mur parementé, large de 0,80 m. Une série de remblais s’appuie sur le parement sud de ce mur. Les enduits peints et les céramiques collectés dans les différents remblais de cette occupation permettent de placer ces vestiges dans la première moitié du ier s. apr. J.-C.

3Son parement nord, entièrement masqué par les maçonneries de la tour médiévale et du mur moderne, ne permet pas de déterminer la manière dont était organisé véritablement l’espace. Il est probable néanmoins que ce mur ait été un mur de soutènement, eu égard son épaisseur et son emplacement à la rupture de pente, emplacement qui fut repris, à notre avis, pour la tour médiévale, appuyée contre ce même mur.

L’occupation médiévale

4Il s’agit d’une partie d’une enceinte fortifiée composée de deux tronçons d’orientations différentes convergeant sur une tour dont le diamètre est estimé à 7,5 m. L’absence de mobilier et de datation absolue, mais aussi d’études spécialisées sur les matériaux, ne permet pas de déterminer la date de sa construction. Les textes relatifs aux fortifications des xiiie-xive s., analysés par J.-F. Reynaud et B. Gauthiez, livrent en revanche des données, certes peu nombreuses, mais en mesure de préciser la chronologie relative des faits et donc une trame en fonction de contextes connus. Le premier de ces textes, daté de 1359, atteste qu’il existe un mur de fortification entre le château de Pierre Scize et l’enceinte romaine. Ce document permet trois interprétations.

5La première renvoie à Renaud de Forez et à l’intérêt que celui-ci portait à la défense et à l’entretien de ses places fortes. De ce point de vue, il est possible que Renaud de Forez se soit préoccupé de clore l’enceinte existante de Fourvière en créant un nouveau tronçon reliant celle-ci au château de Pierre Scize, sa future résidence.

6La seconde hypothèse a pour contexte la Guerre de Cent ans et comme date le mois d’avril 1346, date à laquelle le roi de France décide de faire « enforcier et clorre de fossez de murs et a y fair plusieurs réparations ». Ces travaux concernent toutes les fortifications de la Croix-Rousse et de la colline de Fourvière. Un second texte de 1359 permet de supposer qu’il puisse s’agir du tracé de la fortification de Renaud de Forez, ou encore une reprise de son ouvrage, voire également une création nouvelle.

7Enfin, le dernier de ces trois textes, daté également de 1359, atteste que les travaux prévus initialement ont été programmés et réalisés d’une tout autre manière, ce qui a eu pour conséquence une reprise ex novo du tracé de la fortification comprise entre le château de Pierre Scize et l’enceinte romaine. Ceci pourrait signifier qu’il ne reste certainement plus aucune trace de la fortification de Renaud de Forez du milieu du xive s.

Les vestiges de l’époque moderne et de la seconde moitié du xixe s.

8Le mur de l’époque moderne conservé uniquement en fondation ne peut pas être daté en raison de l’absence de tout mobilier. En revanche, la datation du bastion no 6 est connue grâce à un document de la Direction militaire du Génie de Lyon annoté et contresigné par la Direction du Chef de Bastion du Génie en chef le 18 mars 1848. À ce document, sont associés une échelle métrique, des plans, des coupes et des élévations destinés aux corps de métiers chargés de construire la porte de Loyasse et son bastion no 6.

Fig. 1 – Enduits peints gallo-romains

Fig. 1 – Enduits peints gallo-romains

Clichés : M. Leperlier (SAVL).

Fig. 2 – Tour et mur de fortification médiévaux

Fig. 2 – Tour et mur de fortification médiévaux

DAO : J.-P. Lascoux, M. Leperlier, J.Torgue (SAVL).

Fig. 3 – Chaînage d’angle du bastion dont les boutisses en attente correspondent au départ du mur de fortification MR39

Fig. 3 – Chaînage d’angle du bastion dont les boutisses en attente correspondent au départ du mur de fortification MR39

Cliché : J.-P. Lascoux (SAVL).

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Enduits peints gallo-romains
Crédits Clichés : M. Leperlier (SAVL).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/93309/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 295k
Titre Fig. 2 – Tour et mur de fortification médiévaux
Crédits DAO : J.-P. Lascoux, M. Leperlier, J.Torgue (SAVL).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/93309/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre Fig. 3 – Chaînage d’angle du bastion dont les boutisses en attente correspondent au départ du mur de fortification MR39
Crédits Cliché : J.-P. Lascoux (SAVL).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/93309/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 146k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Jean-Paul Lascoux, « Lyon (9e) – 20 montée de la Sarra : le bastion no 6 et les vestiges de l’Antiquité et du Moyen Âge » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 01 mars 2021, consulté le 19 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/93309

Haut de page

Auteur

Jean-Paul Lascoux

Service archéologique de la Ville de Lyon

Articles du même auteur

Haut de page

Responsable d’opération

Jean-Paul Lascoux

Service archéologique de la Ville de Lyon

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search