1À la suite de prospections pédestres (2012) et d’une première campagne de fouilles (2014), quatre nouveaux sondages sont ouverts sur l’éperon de Dorieux-Besancin à Châtillon, dans le Rhône.
2En zone 1, le tracé du rempart protohistorique est précisé par une tranchée S11 (fig. 1), pratiquée à l’extrémité nord-est de la structure. Le parement est matérialisé par une rangée de gros blocs posés de chant, retenant un important blocage de pierre. En avant du dispositif, les premiers niveaux de circulation et d’éboulement ont livré un ensemble de céramique (NR 82, dont au moins une jatte tronconique), comparable à celui découvert en 2014 dans un contexte similaire. Le peu d’éléments datant ne permet pas d’affiner la datation déjà proposée, entre le ixe et le vie s. av. J.-C. (Bronze final IIIb-Hallstatt C ou D).
Fig. 1 – Sondage 11 : coupes sud-ouest et nord-est
DAO : R. Guichon (Archeodunum).
3Environ cinquante mètres à l’arrière du rempart, le sondage 9 a livré une succession de sols et de remblais, dont le mobilier céramique (NR 146 : écuelles à bord rentrant, pots à cuire non tournés, amphores Dressel 1) peut être daté du deuxième ou du troisième quart du ier s. av. J.-C. (La Tène D2). Ces niveaux sont interprétés comme une aire de circulation rechargée, en marge d’une zone bâtie (tuiles, clous de construction en fer).
4En zone 2, à l’emplacement supposé d’un ou plusieurs bâtiments romains (concentration de tuiles repérée dans les vignes), la tranchée S12 a révélé un radier de circulation large de 10 m, bordé de plusieurs structures en creux (fossé drainant, fosse-dépotoir, trous de poteaux). Cet espace, en fonction du ier au iiie s. apr. J.-C., constitue probablement un embranchement perpendiculaire à la voie principale est-ouest identifiée en 2014. Bien que plusieurs éléments se rattachent à un contexte d’habitat (céramiques fines et culinaires, conduite en terre cuite d’espace thermal ?), la nature exacte de l’établissement desservi demeure incertaine.
5L’occupation du plateau durant l’Antiquité tardive et/ou le haut Moyen Âge est attestée par une tranchée de palissade incendiée (tegulae remployées, olla à bord en bandeau), découverte en avant du rempart protohistorique. Un chemin creux fréquenté à la fin du xvie s. (monnaie d’Henri II de Bourbon-Vendôme) est également repéré dans la zone.
Fig. 2 – Rempart protohistorique et palissade de l’Antiquité tardive/haut Moyen Âge
DAO : R. Guichon (Archeodunum).
Fig. 3 – Zone 2, aménagements d’époque romaine
Cliché : R. Guichon (Archeodunum).